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Charles Chincholle

Charles Henri Hippolyte Chincholle, né le à Amiens[1] et mort le à Paris, est un journaliste et écrivain français.

Charles Chincholle
Portrait de Chincholle par Nadar vers 1880.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Charles Henri Hippolyte Chincholle
Pseudonymes
Henri Hamoise, Georges Rip
Nationalité
Activités
Rédacteur à
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinction
Ĺ’uvres principales
signature de Charles Chincholle
Signature

Il est considéré comme le premier grand reporter français[2] - [3].

Biographie

Fils de Barthélémy Hyppolite Chincholle et de Pélagie Victoire Aimée Quequet, Charles Chincholle a été déclaré par son père sous les prénoms d'Henri Charles Hippolyte[4] - [5]. Il entame des études de médecine qu'il abandonne assez vite.

Dernier secrĂ©taire d’Alexandre Dumas de 1865 Ă  1870[6], Chincholle Ă©crit dans les journaux fondĂ©s par ce dernier comme Le Mousquetaire ou Le D'Artagnan, ainsi que le Parlement, la LibertĂ©, Paris-Journal, avant d’entrer, en 1872, chez Villemessant[7] au Figaro dont il devient l'un des principaux reporters, suivant toutes les manifestations publiques d'importance et signant certains de ses articles sous le pseudonyme d’Henri Hamoise[8] ou Georges Rip[7]. Il suit ainsi la campagne boulangiste et se laisse sĂ©duire un temps par la personnalitĂ© du gĂ©nĂ©ral Boulanger, dont il devient le mĂ©morialiste officieux. Or, lorsque ce dernier fut installĂ© Ă  Jersey, Chincholle voulut le voir et ne fut pas reçu. Dès lors, il brula ce qu’il avait adorĂ©, et l’on put lire, sous sa signature, cette phrase : « Je sors du boulangisme comme on sort d'un mauvais amour[9]. »

Fondateur de plusieurs journaux comme Le Lucifer, qui n’a connu, que quelques numĂ©ros[10] et en avril 1881, de L’Estampe, journal artistique[11] - [12], Ă©tant grand amateur de gravures, il Ă©tait aussi prĂ©sident du Cercle de l’escrime. On lui doit de nombreuses interviews de cĂ©lĂ©britĂ©s comme Paul Verlaine ou Auguste Rodin. Outre ses innombrables articles de reportage et d’actualitĂ© et malgrĂ© sa vie active et sa collaboration presque quotidienne au Figaro, Chincholle a Ă©crit une douzaine de romans, dont la Juive du Château-Trompette publiĂ© sous le nom de Ponson du Terrail, en feuilleton dans le Petit Bordelais, en 1871[13], huit pièces de théâtre, cinq ou six volumes d’histoire contemporaine ou de biographie, et quantitĂ© de nouvelles, de fantaisies et variĂ©tĂ©s[7]. En 1870, il fit jouer aux Folies-Dramatiques un petit acte très gai, l’Oncle Margottin, qui a connu plus de trois cents reprĂ©sentations. Il loua ensuite le théâtre des NouveautĂ©s pour y donner un drame de lui, le Mari de Jeanne, drame noir qui se terminait par le meurtre de l’épouse et de l’amant[10]. Un beau jour, les passants s’arrĂŞtèrent, ahuris, devant son affiche sur laquelle on lisait « EntrĂ©e libre pour les femmes adultères. Â» L’histoire ne dit pas si celles-ci se prĂ©sentèrent nombreuses au contrĂ´le[9].

Entré dans la Société des gens de lettres en 1885, il a fait pendant onze ans partie du Comité, et y a successivement rempli les fonctions de secrétaire, de questeur et de vice-président[7]. Il avait également succédé à Aurélien Scholl comme président du Cercle de l’Escrime et des Arts[14]. En 1901, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur[15]. Il succombe à une attaque d’apoplexie l’année suivante[16]. Il est inhumé au cimetière de Cergy[7]:175.

Ĺ’uvres

  • La Plume au vent, 1865.
  • Alexandre Dumas aujourd'hui, 1867.
  • PensĂ©es de tout le monde, 1868.
  • L'oncle Margottin (vaudeville en un acte), 1870.
  • Dans l'Ombre (prĂ©face d'Alexandre Dumas), 1871.
  • Le Mari de Jeanne (drame en 3 actes), 1872.
  • Le frère Irlide, 1880.
  • Le lendemain de l'amour (avec Alexandre Dumas), 1880.
  • Le Catalogue de l'amour, 1881.
  • La Ceinture de Clotilde, 1884.
  • Les Survivants de la Commune, 1885.
  • Le vieux GĂ©nĂ©ral, 1886.
  • Femmes et Rois, 1886.
  • Les jours d’absinthe, 1887.
  • La Grande prĂŞtresse, 1887.
  • Entrevue photographique avec le gĂ©nĂ©ral Boulanger (avec Paul Nadar), 1889.
  • Paula : roman parisien, 1889.
  • Les MĂ©moires de Paris (prĂ©face d'Émile Zola), 1889.
  • Le Joueur d'orgue, 1890.
  • Les Phrases courtes, 1891.
  • HĂ©ros du jour (avec Paul FĂ©val), 1892.
  • Le Traitre (pièce en un monologue), 1892.
  • Les Tableaux symboliques. Pierrotin (pantomime en 4 scènes), 1895.
  • Le procès de la marquise, 1900.
  • GĂ©nĂ©ral Dulac (posthume), 1907.

Notes et références

  1. Sur de fausses affirmations données par Chincholle lui-même, de nombreux ouvrages et notices biographiques le font naître le 16 juillet 1845 à Chauny, où il avait en effet des attaches (le mariage de ses parents célébré à Chauny le 29 juin 1842). Paul Maison en 1901 par des recherches d'état-civil prouva qu'il n'en était rien, dans La Picardie littéraire, historique & traditionniste : revue régionaliste mensuelle illustrée, vol. 1-3, (lire en ligne), p. 462. Les documents de la base Léonore le disent pourtant né à Chauny. Voir Archives nationales, « Cote LH/528/31 », sur Base Léonore, (consulté le ).
  2. Christophe Prochasson, Les Années électriques (1880-1910), Paris, La Découverte, , 492 p. (ISBN 978-2-7071-5538-2, lire en ligne), p. 281.
  3. Son nĂ©crologue du Matin l’appelle mĂŞme « un des princes du reportage Â». Voir le Matin no 6758, op. cit.
  4. Archives départementales de la Somme, Cote 5MI_D181 -Naissances -1843, acte 973.
  5. La Picardie littéraire, artistique et traditionniste : revue régionaliste, vol. 3, Cayeux-sur-Mer, s.n., , 102 p. (lire en ligne), chap. 9
  6. Jules-Amédée Barbey d'Aurevilly, Correspondance générale, vol. 7, Besançon, Presses Univ. Franche-Comté, , 342 p. (ISBN 978-2-251-60352-0, lire en ligne), p. 77.
  7. Albert Cim, Le Dîner des gens de lettres : souvenirs littéraires, Paris, Ernest Flammarion, , xii-347, in-12 (lire en ligne), p. 171.
  8. Claire Blandin, Le Figaro : Deux siècles d’histoire, Paris, Armand Colin, , 312 p. (ISBN 978-2-200-35603-3, lire en ligne), p. 1884.
  9. « Mort de Chincholle », Le Matin, Paris, no 6758,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Mort de Charles Chincholle », La Liberté, Paris, vol. 37, no 13767,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Louis Cario et Charles Régismanset, La Pensée française : anthologie des auteurs de maximes du XVIe siècle à nos jours, Paris, Mercure de France, , 462 p. (lire en ligne), p. 349.
  12. L'Estampe, première année, sur Archive.org.
  13. Alfu, Ponson du Terrail : Dictionnaires des œuvres, Encrage Édition, , 2036 p. (ISBN 978-2-36058-942-5, lire en ligne), p. 787.
  14. « Mort de Charles Chincholle », La Lanterne, Paris, vol. 6, no 1722,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  15. Archives nationales, « Cote LH/528/31 », sur Base Léonore, (consulté le ).
  16. Maria Vérone, « Les morts d’hier », La Fronde, Paris, vol. 6, no 1722,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • Camille Dreyfus, AndrĂ© Berthelot, La Grande encyclopĂ©die : inventaire raisonnĂ© des sciences, des lettres et des arts, vol. 11, Lamirault et cie, 1886, p. 85.
  • Pierre Larousse (dir.), « Chincholle, Charles », Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. 17, suppl. 2,‎ , p. 809 (lire en ligne [17 vol. ; in-fol.])
  • Albert Cim, Le DĂ®ner des gens de lettres : souvenirs littĂ©raires, Paris, Ernest Flammarion, , xii-347, in-12 (lire en ligne), p. 162-171 et al..
  • JĂ©rĂ´me Tharaud, Abel DoysiĂ©, Jean Tharaud, Grands reportages, 1946, p. 97.

Liens externes

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