Charles Bazelaire
Charles Ier Bazelaire (Le Viel-Marché près Saint-Dié, - Saint-Dié, ), avocat au Parlement de Metz, lieutenant-général au bailliage de Saint-Dié.
Charles Ier Bazelaire | ||
Autres fonctions | Lieutenant-général au bailliage de Saint-Dié | |
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Biographie | ||
Nom de naissance | Charles Bazelaire | |
Naissance | Le Viel-Marché, faubourg de Saint-Dié |
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Décès | Saint-Dié-des-Vosges |
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Père | Florent III Bazelaire (1619-1686), conseiller de la police et maître des postes à Saint-Dié-des-Vosges | |
Mère | Anne Gérardin (1622 ? - 1678) | |
Conjoint | Marie Richard (†le 14 mars 1699 à Saint-Dié-des-Vosges) Claude-Françoise Daniot (Vauvillers - Saint-Dié-des-Vosges, 8 novembre 1707) |
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Enfants | Cinq enfants (trois filles et deux fils) | |
Milieu familial
Les Bazelaire pourraient tirer leur nom d'une origine bâloise. À une douzaine de lieues de Bâle, vers 1336, Albrecht Baseler, chevalier, tenait de l’évêque de Strasbourg un fief faisant partie du Haut-Mundat et relevant donc du ban de Rouffach, dans l’actuel Haut-Rhin[1].
En tous les cas, les Bazelaire étaient établis dès le XVe siècle en la cité d'Yvoix ou Ivoi, depuis nommée Carignan (Ardennes), dans le Comté de Chiny, où Jehan Ier Bazelaire, dit Petit Jehan (ca 1460 - avant 1505), fut cité à titre posthume dans un acte du . Il comptait plusieurs ecclésiastiques dans sa parenté :
- Estienne Ier Bazelaire ou Bauzelaire (†après le ), religieux de l'ordre de Prémontré, abbé de Mureau de 1499 à 1507[2], qui se vit contester la jouissance de la chapellenie de l’ermitage du Bonlieu, à Rouvroy, près de Montmédy, au diocèse de Trèves, en 1510[3].
- Jehan II Bazelaire, curé de Martigny-les-Gerbonvaux, près de Coussey (Vosges), qui fut nommé administrateur de l’hôpital Saint-Éloi de Gerbonvaux par lettres patentes données le par Jehan VIII, comte de Salm (1495-1548)[4].
- Messire Didier Ier Bazelaire (†après le ), prêtre du diocèse de Trêves, l'un des six chanoines du chapitre de l’église collégiale d’Ivoix- Carignan en 1581-1588, qui était trésorier de ce chapitre le [5].
Par une transaction du , Florent Ier Bazelaire (ca 1545 - après le ) vendit à son frère Jehan III Bazelaire l’Aisné (ca 1530 - après le ) ses droits héréditaires dans la succession paternelle et, fuyant probablement aussi bien les guerres qui achevaient de dévaster le duché de Luxembourg et le comté de Chiny, que la peste qui ravageait la ville d'Yvoix-Carignan[6], il alla s'établir à Saint-Dié-des-Vosges. Or, au tout début du XVIIe siècle, Jehan III Bazelaire l’Aisné (ca 1530 - après le ) quitta lui aussi Yvoix pour s'installer à Sainte-Catherine, aujourd'hui en Belgique, dont il était bourgeois en 1605 et échevin en 1607. Jehan III avait épousé en premières noces, avant le , une damoiselle Le Menusier, et en secondes noces, avant le , damoiselle Poncette Anthoine dite de Roussel (†après le ).
Son fils, Jehan IV Bazelaire le Jeune (Yvoix ca 1550 - après le ), « bourgeois d’Yvoix- Carignan » en 1577, obtint de Salentin de Wahl, écuyer, prévôt d’Yvoix, de son beau-frère Martin Chardel, « chastelaijn héréditable et recepveur » d’Yvoix, de Thiébault de Hézecques, seigneur d’Inor et de Messencourt, de Poncelet Bonny, lieutenant, ainsi que de Jehan La Briche, Gérard du Mont, et Jacquemin Henriot, jurés, et de Jacquemin Corpel, clerc juré, un jugement du basé sur des reconnaissances émanant des justices de Neufchâteau et du Pays messin ainsi que sur des titres authentiques, établissant sa noblesse et celle de « ses prédécesseurs, ayeux, bisayeuls, parens et alliés »[7]. Toutefois, à Saint-Dié-des-Vosges, la descendance de Florent Ier Bazelaire tomba rapidement dans la roture et abandonna le style de vie et les attributs de la noblesse, jusqu'à la seconde moitié du XVIIe siècle où elle amorça un processus d'ascension sociale.
Naissance
Baptisé le en l’église paroissiale Saint-Martin du Viel-Marché, faubourg de Saint-Dié-des-Vosges, Charles Ier Bazelaire fut le filleul de Nicolas-Anthoine Richier, de Nancy, et de Marie Alix, de Saint-Dié-des-Vosges[8]. Il était le 8e enfant et 4e fils de Florent III Bazelaire (Le Viel-Marché, faubourg de Saint-Dié-des-Vosges, probablement le - ibidem, le ), conseiller de la police et maître des postes à Saint-Dié-des-Vosges, et de sa femme Anne Gérardin (Saint-Dié-des-Vosges, probablement le - mariée à Saint-Dié-des-Vosges le - Le Viel-Marché, le ). Il fut l’un des frères du révérend père Célestin de Saint-Dié, trois fois provincial des Capucins de Nancy.
Formation et charges
Après avoir étudié le droit en l’université de Pont-à -Mousson, Charles Ier Bazelaire fut reçu avocat en la cour du Parlement de Metz le [9], charge qu'il exerçait encore le . Bientôt seigneur de Lusse, il fut successivement gruyer au bailliage de Saint-Dié-des-Vosges du au au moins, maître particulier des Eaux-et-Forêts au bailliage de Saint-Dié en 1705, puis lieutenant-général au bailliage de Saint-Dié, après son frère Florent-Joseph Ier Bazelaire (1652-1724), dont il sera question ci-après.
Confirmation et rehabilitation d'ancienne noblesse et anoblissement (1705)
Charles Ier Bazelaire et son frère Florent-Joseph Ier Bazelaire, ayant remontre qu'ils étaient issus de l'ancienne famille noble des Bazelaire en la province de Montmedy, reçurent d’une part des lettres patentes de confirmation et de réhabilitation d'ancienne noblesse et d’autre part des lettres patentes d'anoblissement, données ensemble le à Lunéville par Léopold Ier de Lorraine. Par les premières lettres patentes, le duc Léopold voulait «qu'ils soient tenus censéz et réputés pour nobles d'ancienne extraction, qu'en cette qualité ils puissent parvenir a tous degrés de chevallerie et autres tiltres et dignitéz réservéz a l'ancienne noblesse». Dans les secondes lettres patentes, le duc Léopold indiquait à propos de Charles: « ledit Charles Bazelaire, marchant sur les traces de son frère, fut pourveu de la charge de maitre particulier des Eaux et Forrets cy-devant establye audit St-Diey, dont il auroit aussy remply les devoirs avec une approbation généralle et toûjours vescu l’un et l’autre en gens d’honneur et de réputation, en sorte qu’ils auroient espéré pouvoir prétendre au rang de noblesse, et que nous voudrions bien leur accorder de nos lettres à ce nécessaires ; à quoy inclinant favorablement en considération des bons et fidèles services que ledit Florent-Joseph Bazelaire nous a rendus depuis nostre arrivée dans nos Estats, et pour engager Charles Bazelaire, à l’exemple de son frère, d’embrasser avec cœur et fidélité nos intérêts et le bien de nostre service dans toutes les occasions qui s’en présenteront... »[10].
Mariages
Charles Ier Bazelaire épousa en premières noces, le en l’église paroissiale Saint-Martin du Viel-Marché, damoiselle Marie Richard (†le à Saint-Dié), marraine à Saint-Dié-des-Vosges en 1683, 1684, 1691, 1691 et 1692, fille du sieur Nicolas Richard (†le à Saint-Dié-des-Vosges) et de sa première épouse Marie Doyen (née à Combrimont, mariée le en l’insigne église de Saint-Dié-des-Vosges, †le à Saint-Dié-des-Vosges). Veuf en premières noces, Charles Ier Bazelaire convola en secondes noces, le , à Saint-Dié-des-Vosges, avec damoiselle Claude-Françoise Daniot (Vauvillers en Franche-Comté, - Saint-Dié-des-Vosges, ), fille de feu maître Jean-Baptiste Daniot (†avant le ), avocat en la cour du parlement, et de son épouse damoiselle Bénédicte Filloz (mariée avant 1673).
Postérité
Mort le à Saint-Dié-des-Vosges, Charles Ier Bazelaire fut inhumé le lendemain, solemnité des saints Pierre et Paul, en la chapelle du Saint-Esprit, de l’insigne église collégiale Sainte-Croix. Il a laissé quatre enfants de sa 1re femme et un de sa 2e femme :
- Nicolas Bazelaire (1692-1772), lieutenant-général au bailliage de Saint-Dié-des-Vosges, conseiller pour la noblesse en l’hôtel de ville de Saint-Dié, marié à Marie-Marguerite Henriot (ca 1687 - 1757) ;
- Anne Bazelaire (1694-1779), marraine le à Saint-Dié-des-Vosges ;
- Florent-Joseph II Bazelaire de Brauville (Saint-Dié, - ?), écuyer, avocat en la cour souveraine de Lorraine et Barrois exerçant au bailliage de Saint-Dié le , puis juge de la Pierre-Hardie, réservé aux sujets du chapitre collégial, marié en 1re noces, en 1728 à Étival, à Marie, Joséphine, Victoire de Gondrecourt (Saint-Mihiel, - Saint-Dié, ), dame en partie de Brauville, en la paroisse Saint-Gorgon de Woël, puis en 2e noces avec Marie-Anne Bernard d’Illoud (Bourmont, - ...). Dont Jean-Joseph Christophe de Bazelaire, colonel de l'Armée royale.
- Jeanne-Marie Bazelaire (1697 - ?), filleule du sieur Jean-Philippe Alba, procureur syndic à Saint-Dié, et de damoiselle Jeanne Richard.
- Anne-Cécile Bazelaire (1705 - ?), filleule du sieur Dominique Richard et de damoiselle Anne-Cécile Rabaroni.
Références
- Johan Daniel Schoepflin (1694-1771), L’Alsace illustrée ou son histoire sous les empereurs d’Allemagne et depuis sa réunion à la France, tome Ve (villes impériales – généalogies), Mulhouse : François Perrin, 1852, p. 655.
- Cf. Liasse XX H 12, Archives départementales des Vosges, Épinal, et Liasse B 8, folio 30, Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, Nancy.
- Liasse XX H 119, Archives départementales des Vosges, Épinal
- Edmond des Robert, « Moule à gaufre aux armes Bazelaire-Andlau (1728) », in Revue historique de la Lorraine (75e volume, fascicule n° 6, novembre-décembre 1931), Nancy : Société d’Archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1931, p. 199-204.
- Cf. notamment « Muno et son prieuré. Notice archéologique » in Institut archéologique du Luxembourg. Annales (tome IVe, 32e fascicule), Arlon : P. -A. Brïick, 1886, p. 55-56.
- Cf. M. Jeantin, « Histoire de Montmédy et des localités meusiennes de l’ancien comté de Chiny » (IIe partie) in Manuel de la Meuse, Nancy : Veuve, 1862, p. 1290-1292.
- Louis de Bazelaire de Saulcy, Généalogie de la famille de Bazelaire en Lorraine, Toulouse : P. Rivière, 1882.
- Registres de baptêmes de la paroisse Saint-Martin du Viel-Marché (Saint-Dié-des-Vosges) de 1652 à 1675, Ms 1712 microfilmé puis numérisé sous la cote 10NUM65682/EDPT419/GG_20 aux Archives départementales des Vosges, Épinal. Cf. http://www.vosges-archives.com/ArchivesEnLigne/Recherches/
- Cf. Emmanuel Michel, Biographie du parlement de Metz, Metz : Nouvian, 1853, p. 19. Signalons que le parlement de Metz, créé le par le roi Louis XIII, siégea à Toul à partir du , avant de faire retour à Metz le . Supprimé par édit du , il vit son ressort intégré à la cour souveraine de Nancy, avant son rétablissement à Metz, le 26 septembre 1775.
- Cf. Registre B 124, folio 199 verso et 200 recto, Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, Nancy.
Bibliographie
- Louis de Bazelaire de Saulcy, Généalogie de la famille de Bazelaire en Lorraine - P. Rivière - Toulouse,1882
- André Borel d'Hauterive, Albert Révérend - Annuaire de la noblesse de France - Volume 64 - Librairie Honoré Champion - Paris, 1908 - pages 169 à 174
- Gustave Chaix d'Est-Ange - Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables, tome III - Imprimerie de Charles Herissey - Evreux, 1904 - pages 124 à 126
- Edouard Ferry et Gaston Save - Sigillographie de Saint-Dié - Les de Bazelaire, 1678 - 1792 - Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, 14e année, 1888 - 1889 - Imprimerie L. Humbert - Saint-Dié, 1889 - pages 214 à 216
- Emmanuel Michel - Biographie du Parlement de Metz - Nouvian - Metz, 1855 - page 19
- Dom Ambroise Pelletier - Nobiliaire de Lorraine et du Barrois, tome I - Thomas, Imprimeurs-libraires - Nancy, 1758 - pages 40 et 41
- Edmond des Robert - Moule à gaufres aux armes Bazelaire - Andlau - Revue historique de la Lorraine - Nancy, 1931 - pages 199 à 204
- Louis de la Roque - Bulletin héraldique de France - Vol 9 et 10 - Paris, 1890 - pages 14 à 18