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Charles Bartholmé

Le pasteur Charles Bartholmé, né le , à Strasbourg, où il est mort le , a présidé le conseil synodal de l'Église réformée d'Alsace et de Lorraine (ERAL) de 1935 à 1960.

Charles Bartholmé
Naissance
Strasbourg
Décès
Strasbourg
Nationalité Française
Pays de résidence France
Profession
Pasteur
Responsable d'Église
Formation

Biographie

Fils de Charles Bartholmé, commerçant, et d’Emma Jung, il a épousé à Echery le 25 août 1908 Marie Leiber, institutrice à Sainte-Marie-aux-Mines. Après des études à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg, de 1899 à 1904, il a été vicaire de 1904 à 1908 successivement à Sainte-Marie-aux-Mines, Durstel et Colmar et a accompli dans l’intervalle son service militaire (1906-1907). Ordonné le 29 septembre 1907, pasteur de la paroisse luthérienne de Dehlingen (1908-1913), puis de celle, réformée, de Thann (1913-1935), il a terminé sa carrière à la paroisse de la rue du Bouclier (1935-1955). Il a en outre été choisi comme visiteur ecclésiastique de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine de 1926 à 1935, puis comme président du consistoire réformé de Strasbourg de 1935 à 1956. La même année 1935, il a été élu par le synode président du conseil synodal de l’ERAL et réélu jusqu’en 1960. Durant cette même période et à l'exception de la période d'occupation allemande, il a été vice-président de la Fédération protestante de France.

PrĂ©dicateur rĂ©putĂ©, tant en français qu’en allemand, voire en dialecte, il a marquĂ© durablement ses paroissiens, insistant plus sur la vie chrĂ©tienne que sur le dogme. MĂ©thodique et travailleur, il parvint avec autoritĂ© et tact Ă  mener de front ses obligations administratives de prĂ©sident d’Église et son ministère paroissial. Pendant l’annexion de fait (1940-1945), il se montra d’autant plus avisĂ©, habile et prudent Ă  l’égard des autoritĂ©s allemandes qu’il Ă©tait suspectĂ© de sympathies françaises. Il leur obĂ©issait en traĂ®nant les pieds et Ă©vitait au maximum tout contact avec elles, qui se frottaient dĂ©jĂ  Ă  la rĂ©serve matoise de Charles Maurer, son collègue prĂ©sident de l’Église de la Confession d’Augsbourg. Le rĂ©gime nazi avait rattachĂ© le consistoire rĂ©formĂ© de Metz au Palatinat et surtout instaurĂ© la sĂ©paration de l'Église et de l'État, en l’obligeant Ă  instituer un « statut organique de l’Église Â». Il rechercha le contact avec les dirigeants de l’Église confessante d’Allemagne, motif vraisemblable de son voyage Ă  Berlin. La FacultĂ© de thĂ©ologie de Strasbourg ayant Ă©tĂ© fermĂ©e, les Ă©tudiants devaient suivre les cours et passer les examens Ă  celle de Leipzig. Pour pouvoir un jour faire reconnaĂ®tre leur diplĂ´me, jugĂ© infamant, par l’UniversitĂ© française, il recruta un collège clandestin d’universitaires de Strasbourg partageant son point de vue pour sanctionner ces examens. Il crĂ©a l’Offrande synodale pour assurer le traitement des pasteurs et le fonctionnement de l’Église. Les fidèles se rĂ©vĂ©lèrent alors plus gĂ©nĂ©reux que jamais, par esprit de rĂ©sistance.

La suppression de la paroisse réformée Saint-Paul, de Strasbourg et le comportement de Bartholmé lui attirèrent un auditoire accru, renforcé par l’exécution régulière au Bouclier de cantates de J.S. Bach. Le second poste pastoral était resté vacant pendant toute cette période, après la fuite, qu’il encouragea, du jeune pasteur Théo Preiss, sur un train de charbon par la Suisse et de là en France libre.

À la Libération, son prestige personnel et son amitié avec Charles Altorffer, directeur des Cultes, et Marc Boegner, président de la Fédération protestante de France, l’aidèrent à rétablir l’unité de son Église.

Publications

Il a Ă©tĂ© le rĂ©dacteur de la Feuille synodale de l’Église rĂ©formĂ©e d’Alsace et de Lorraine de 1935 Ă  1960 (le n°1 de 1946 publie son rapport de synthèse sur la pĂ©riode de guerre, p.4-22), le collaborateur de l’Almanach de l’Église rĂ©formĂ©e d’Alsace et de Lorraine, 1951-1960, et le directeur et prĂ©facier du recueil d’études Calvin Ă  Strasbourg 1538-1541, Strasbourg, 1938[1].

Notes et références

  1. Calvin à Strasbourg : 1538-1541 : quatre études publiées à l'occasion du 400e anniversaire de l'arrivée de Calvin à Strasbourg

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Edmond Fischer, L’Église rĂ©formĂ©e d’Alsace et de Lorraine de 1939 Ă  1945, Strasbourg, 2005 (hors commerce) ;
  • Marc Lienhard, « Charles BartholmĂ© Â», Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 Ă  nos jours, t.1, Paris, 2015, p. 179. ; Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean Rott, « Charles BartholmĂ© Â», Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, fasc. 2, 1983, p. 118-119, avec portrait et bibliographie parue antĂ©rieurement ; Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Édouard Wagner, « Charles BartholmĂ© Â», Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine : l’Alsace, Paris, 1987, p. 56-57.

Articles connexes

Liens externes

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