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Char Davies

Char Davies (nĂ©e en 1954) est une artiste contemporaine canadienne connue pour ses Ĺ“uvres de rĂ©alitĂ© virtuelle immersive. Directrice fondatrice de Softimage, Co[1], elle est considĂ©rĂ©e comme une figure de proue de la rĂ©alitĂ© virtuelle[2] et une pionnière du biofeedback[3].

Char Davies
Char Davies en 1983
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Charlotte Adèle Davies
Surnom
Char
Nationalité
Formation
Activités
Artiste d'installation, artiste multimédia

Biographie

Reconnue comme une pionnière de la réalité virtuelle. Depuis 25 ans, elle aborde dans ses œuvres les thèmes de la nature, du paysage, de la subjectivité incarnée et de la perception. Char Davies explore dans son travail les paradoxes de l'incarnation de l'être et de la nature dans un espace virtuel immersif. Elle approche ce nouveau médium comme une arène philosophique pour la construction d'architectures de forme enveloppante immatérielle. Son approche contient les paradoxes du médium en utilisant la transparence, la luminosité, l'ambiguïté spatiale, une signification implicite plutôt qu'explicite et la temporalité - ainsi qu'une interface entre le souffle et l'équilibre grâce à un utilisateur centré sur le corps dont l'intention est d'affirmer le rôle du corps physique ressenti subjectivement dans un espace virtuel[4].

Davies est nĂ©e Ă  Toronto, au Canada. Elle a Ă©tudiĂ© les arts libĂ©raux au Bennington College oĂą elle a eu des cours de philosophie, de religion, d’anthropologie et de biologie pendant trois ans, de 1973 Ă  1975[5]. Elle a poursuit ses Ă©tudes Ă  l’UniversitĂ© de Victoria et a obtenu un BaccalaurĂ©at en beaux-arts en 1978. Après avoir quittĂ© l’UniversitĂ© de Victoria, elle a commencĂ© sa carrière artistique en vendant des portraits de bĂ»cherons et d’arbres sur l’île de Vancouver. L'expĂ©rience d’observation des bĂ»cherons qui dĂ©truisent la mĂŞme nature qu'ils aiment a eu une profonde influence sur son propre travail[6].

Ayant une formation en peinture, les premières incursions de Davies dans le monde de l’art virtuel se caractĂ©risent par le « style pictural Â»[7]. Elle a ainsi dĂ©veloppĂ© son propre langage symbolique et sens esthĂ©tique. Dès le dĂ©but des annĂ©es 1980, Davies commence Ă  s’intĂ©resser Ă  la technologie des ordinateurs et aux espaces virtuels en trois dimensions[5] comme Ă  l’infographie et Ă  l’animation[1]. En 1983, elle s'est inspirĂ©e du travail d’animation sur ordinateur de Daniel Langlois et considère que l’art numĂ©rique pourrait l’aider Ă  capturer des images qui permettraient d’aller au-delĂ  de la peinture[8].

Davies est une plongeuse, et certaines de ses expĂ©riences sous-marines ont influencĂ© son art[8]. Une grande partie de son inspiration pour la crĂ©ation de travail en RV comme Osmose est venue d’une Ă©poque oĂą elle et ses camarades plongeurs attendaient de rencontrer des requins. Lors que dans l’eau, elle a senti qu’elle pouvait « tomber dans un Ă©tat de conscience modifiĂ©e Â»[8].

Son premier ensemble d’œuvres informatiques intitulĂ© Interior Body Series (1990-1993) Ă©tait composĂ© de sept grandes boĂ®tes lumineuses comprenant chacune des photographies numĂ©riques en trois dimensions imprimĂ©es sur Duratran en couleur[1]. Elle explore les possibilitĂ©s de comment l’art peut ĂŞtre vu dans l’espace virtuel[9]. L’Interior Body Series a Ă©tĂ© exposĂ© internationalement et a remportĂ© le prix Ars Electronica en 1994[10].

En 1985, elle rejoint Softimage. En 1988, elle fonde Immersence Inc « dans le but de poursuivre une recherche artistique en espace virtuel immersif Â»[1].

En 2002, l’UniversitĂ© de Victoria a attribuĂ© Ă  Davies un doctorat honorifique en beaux-arts pour sa contribution en art mĂ©diatique[5]. En 2005, Davies a obtenu un doctorat de l’UniversitĂ© de Plymouth pour sa thèse sur les « fondements philosophiques de sa propre pratique artistique Â»[5].

Actuellement, Char Davies vit et travaille entre le QuĂ©bec rural et San Francisco[7].

Art en réalité virtuelle

En 1993, Davies a commencĂ© Ă  explorer la rĂ©alitĂ© virtuelle (RV) comme une zone d’art qui questionne la perception habituelle de la nature et de « l’être Â», et affirme notre incarnation dans le monde. Davies estime que la rĂ©alitĂ© virtuelle peut ĂŞtre utilisĂ©e pour « examiner nos perceptions du monde Â» et permettre aux gens d’avoir des expĂ©riences philosophiques au sein de l’espace virtuel[2]. La rĂ©alitĂ© virtuelle est aussi une façon pour Davies d’étendre le concept de l’art, oĂą une peinture Ă  deux dimensions est capable d’être prolongĂ©e Ă  travers la technologie dans un espace Ă  trois dimensions qui peut ĂŞtre explorĂ© et invite l’interaction[11]. Les composants visuels de l’espace de la RV ne sont pas crĂ©Ă©s par des mĂ©thodes traditionnelles, mais plutĂ´t par des algorithmes ; c’est ainsi la combinaison entre la programmation sur mesure de façon unique et crĂ©ation qui rend son travail remarquable[5]. Davies souligne qu’il est important de comprendre que le travail d'amener l'art numĂ©rique Ă  la vie[12] est dĂ©pendant de son Ă©quipe. Elle met l’emphase sur le fait que son travail a des connexions importantes Ă  ses dĂ©buts de formation en tant que peintre, en particulier en ce qui concerne son sens de la couleur[6].

Char Davies a crĂ©Ă© un environnement virtuel immersif en Osmose (1995), intĂ©grant des Ă©lĂ©ments visuels 3D et son avec l’interaction basĂ©e sur la respiration et l’équilibre[13]. Il a d’abord Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  MontrĂ©al en 1995 au sixième Symposium international sur l’art Ă©lectronique (ISEA)[14]. Osmose mettait en dĂ©fi la notion d’espace de l’immersant (terme prĂ©fĂ©rĂ© de l'artiste pour faire rĂ©fĂ©rence aux spectateurs) et explore les « frontières poreuses entre l’expĂ©rience vĂ©cue et l’expĂ©rience virtuelle Â»[15]. Osmose avait une grille cartĂ©sienne en 3D que l’immersant serait en mesure de voyager Ă  travers et « visiter Â» douze diffĂ©rents espaces basĂ©s sur « l’aspect mĂ©taphorique de la nature Â». Le monde est gĂ©nĂ©rĂ© par un super calculateur SGI. Un immersant rentre dans le monde d’Osmose en portant un casque de visualisation et revĂŞt une veste munie d’une interface. La veste et le casque analysent la capacitĂ© pulmonaire et le mouvement, et ces donnĂ©es se traduisent dans la propre expĂ©rience en temps rĂ©el de l’utilisateur Ă  l’intĂ©rieur de ces mondes virtuels. Si l’utilisateur se penche vers l’avant, il traverse un monde. S’il inspire, son corps s’élève virtuellement dans un monde au-delĂ , baignant dans une sensation de flottement et d’apesanteur. Cette mĂ©thode de navigation Ă  travers Osmose a Ă©tĂ© adoptĂ©e, car Davies voulait « rĂ©affirmer la prioritĂ© d’être au monde Â» comparĂ© Ă  « faire Â» des choses dans le monde ou pour le monde. Davies a passĂ© de nombreuses annĂ©es Ă©tudiant la lumière et l’espace avant de crĂ©er Osmose. Pour rĂ©aliser l'Ĺ“uvre, Davies a eu l’aide de John Harrison pour la crĂ©ation des sous-systèmes RV et de Georges Mauro pour les modèles et textures des objets virtuels. Mauro a travaillĂ© Ă  partir de rĂ©fĂ©rences fournies par l’art de Davies. Dans l’ensemble, elle a soulignĂ© que le « processus de crĂ©ation a Ă©tĂ© l’exploitation, l’improvisation, et l’intuition Â»[16].

Osmose a Ă©tĂ© suivi par Ă‰phĂ©mère en 1998, Ă©largissant le concept du monde virtuel comme art, et ajoutant des Ă©lĂ©ments temporels (cycles jour/nuit) Ă  la pièce[9]. Davies dĂ©crit les deux Ĺ“uvres, en disant : « Je [les] vois comme un moyen de retour, c.-Ă -d., de faciliter une libĂ©ration temporaire de nos perceptions habituelles et d’hypothèses biaisĂ©es culturellement au sujet d’être dans le monde, pour nous permettre, mais momentanĂ©ment, Ă  percevoir nous-mĂŞmes et le monde autour de nous Â» [17]. ÉphĂ©mère permet aux spectateurs d’aller Ă  l’intĂ©rieur des objets et de les voir de l’intĂ©rieur vers l’extĂ©rieur[2]. Pendant que les spectateurs interagissent avec le monde, ils font fonctionner les choses en regardant les objets comme des pĂ©pins, qui les fera pousser[11].

Les deux œuvres sont restaurées entre 2013 et 2016 pour fonctionner sur des équipements actuels[18].

Publications

  • Davies, Char. "Virtual Space." Space: In Science, Art and Society. François Penz, Gregory Radick and Robert Howell, eds. Cambridge, UK: Cambridge University Press (2004).
  • Davies, Char. "Rethinking VR: Key Concepts and Concerns." Hybrid Reality: Art, Technology and the Human Factor. Hal Thwaites, ed. Montreal, QC, Canada: International Society on Virtual Systems and Multimedia (2003).
  • Davies, Char. "Changing Space: Virtual Reality as an Arena of Embodied Being." The Virtual Dimension: Architecture, Representation, and Crash Culture. John Beckman, ed. New York, NY, US: Princeton Architectural Press (1998).
  • Davies, Char. "Osmose: Notes on Being in Immersive Virtual Space (1995)." Digital Creativity. Colin Beardon, Lone Malmborg and Masoud Yazdani, eds. Lisse, The Netherlands: Swets & Zeitlinger Vol. 9 (2) (1998).
  • Davies, Char. "Natural Artifice." Virtual Seminar on the Bioapparatus. Mary Ann Moser, ed. Banff, AB, Canada: The Banff Centre for the Arts (1991).

Principales expositions (médium numérique)

2022

  • Osmose et ÉphĂ©mère (restaurations), Fotografisk Center, Copenhague, Danemark

2004

  • Osmose et ÉphĂ©mère, Australian Centre for the Moving Image (ACMI), Melbourne, Australie

2001

  • Osmose et ÉphĂ©mère, San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco, États-Unis

2000

  • Interior Body Series, SociĂ©tĂ© des arts technologiques, MontrĂ©al, Canada

1995

  • Image Electronic, Euphrat Museum of Art, Cupertino, États-Unis
  • MusĂ©e d'art contemporain de MontrĂ©al, Canada

1993

  • State of the Image: New Tendencies in the Field of the Image and Related Technologies, Centrum voor Beeldcultuur, Antwerp, Belgique
  • The New Images/Montage '93: International Festival of the Image, Kodak Eastman House, Rochester, États-Unis
  • Prix Ars Electronica, Landesmuseum, Linz, Autriche
  • The Art Factor: International Exhibition of Electronic Art, FourthInternational Symposium on Electronic Art, Minneapolis College of Art and Design, Minneapolis, États-Unis

1992

  • International Computer Graphics Exhibition (sur invitation), Seed Hall, Tokyo; Yoddon Hall, Tokushima, Japon
  • Third International Symposium on Electronic Art, Ivan Dougherty Gallery, Sydney, Australie
  • Siggraph Artshow, Chicago, États-Unis
  • MĂ©moires Vivres, MontrĂ©al, QuĂ©bec
  • Imagina: Eleventh International Forum on New Images, MonteCarlo, Monaco

1991

  • Siggraph Artshow Las Vegas, États-Unis, et The Computer Museum, Boston, Étts-Unis
  • Imagina: Tenth InternationalForum on New Images, Monte Carlo, Monaco

1990

  • Vision Interface: Through the Medium of the Computer, Anna Leonowans Gallery, Nova Scotia School of Art and Design, Halifax
  • Prix Ars Electronica, Landesmuseum, Linz, Autriche
  • Second International Symposium on Electronic Art, Groningen, Hollande

Notes et références

Notes

Références

  1. (en) « Char Davies », sur Daniel Langlois Foundation (consulté le )
  2. (en) Gill Harbant, « Natural Breathing Space », Herald Sun (Melbourne),‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Jonathan P. Bowen, Suzanne Keene et Kia Ng, Electronic Visualisation in Arts and Culture, Londres, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-1-4471-5406-8, lire en ligne), p. 112
  4. « Char Davies », sur collections canada (consulté le )
  5. (en) Laurie McRobert, Char Davies's Immersive Virtual Art and the Essence of Spatiality, Toronto, University of Toronto Press, , 190 p. (ISBN 978-0-8020-9094-2, lire en ligne), « Introduction »
  6. (en) « A Natural Dimension », The Age,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « Biography », sur Immersence (consulté le )
  8. (en) Erik Davis, « Osmose », Wired, vol. 4, no 8,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Frank Popper, From Technological to Virtual Art, MIT Press, , 190–197 p. (lire en ligne)
  10. (en) « Char Davies », sur Les Femmes Artistes du Canada / Women Artists in Canada (consulté le )
  11. (en) Char Davies, « As If Virtual Reality Can Take Us Someplace Very...Real », Forbes,‎ , p. 161 (lire en ligne Inscription nécessaire, consulté le )
  12. (en) Laurie McRobert, Char Davies' Immersive Virtual Art and the Essence of Spatiality, Toronto, University of Toronto Press, , 190 p. (ISBN 978-0-8020-9094-2, lire en ligne), « The Dynamics of Immersive Virtual Art »
  13. Immersence - Char Davies - Osmose
  14. (en) Gianna Maria Gatti (translated from Italian by Alan N. Shapiro), « Osmose by Char Davies », sur From The Technological Herbarium, NOEM.lab (consulté le )
  15. (en) Cami Nelson, « From Sfumato to Transarchitectures and Osmose: Leonardo Da Vinci's Virtual Reality », Leonardo, vol. 42, no 3,‎ , p. 259–264 (ISSN 0024-094X, lire en ligne Inscription nécessaire, consulté le )
  16. (en) Stephen Porter, « A Strange and Wonderful Journey into VR », Computer Graphics World, vol. 19, no 10,‎ (lire en ligne Inscription nécessaire, consulté le )
  17. (en) Jaff Malpas, The Place of Landscape, MIT Press, , 19–22, 26 (lire en ligne)
  18. (en) « Immersed in Restoration », sur blog.glenfraser.com, (consulté le )

Liens externes

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