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Château de Vibrac

Le château de Vibrac était situé sur la commune de Vibrac en Charente, en France. Il n'en reste que quelques vestiges.

Château de Vibrac
Image illustrative de l’article Château de Vibrac
L'ancienne entrée du château, vue du sud, vers 1900.
Début construction XVe siècle
Fin construction XVIIIe siècle
Destination actuelle ruines
Coordonnées 45° 38′ 27″ nord, 0° 03′ 53″ ouest[1]
Pays Drapeau de la France France
Région historique Angoumois
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente
Commune Vibrac
Géolocalisation sur la carte : Charente
(Voir situation sur carte : Charente)
Château de Vibrac
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Vibrac

Localisation

Les vestiges du château de Vibrac sont sur une île de la Charente sur la commune de Vibrac, entre les bourgs de Vibrac et d'Angeac-Charente. Il est visible depuis la route reliant ces deux communes, qui franchit le fleuve par des ponts coudés.

Historique

La seigneurie de Vibrac et Angeac est ancienne. Elle englobait les paroisses de Vibrac, Angeac-Charente, Saint-Amant-de-Graves en partie et Saint-Simon en partie[2] - [3].

Les premières traces d'hommages rendus aux seigneurs de Vibrac datent de 1290. Un château a donc pu exister au XIIIe siècle[4]. Par ailleurs, au VIIIe siècle, Angeac-Charente était l'une des quatre résidences du roi franc Louis le Pieux[5] - [note 1]. C'est aussi de Vibrac qu'a été construit le Fossé au Comte, retranchement de 20 km de long creusé par les comtes d'Angoulême avant le IXe siècle pour tenter de se protéger contre les invasions normandes. Ce fossé reliait la Charente en aval d'Angoulême à la Charente en amont, jusqu'à Montignac[6] - [7].

Au XIVe siècle, la terre de Vibrac appartenait à la famille de Montchaude. Hugues de Montchaude a rendu hommage à Philippe, roi de Navarre en 1328.

Au XVe siècle, Vibrac passe par alliance à la famille de Mareuil, seigneurs de Villebois[note 2], qui remplace le fort par le premier château[8]. À partir de cette date jusqu'au XVIIIe siècle, les seigneurs de Vibrac et Angeac sont ceux du château de Villebois-Lavalette.

En 1541, Gabrielle de Mareuil apporte Vibrac en dot à Nicolas d'Anjou[note 3]. Il semble que vers cette époque la terre de Vibrac est érigée en châtellenie[2]. Le a lieu à Vibrac une escarmouche entre les troupes du duc d'Anjou et celles du prince de Condé.

Leur fille Renée d'Anjou-Mézières épouse en 1566 François de Bourbon, duc de Montpensier, d'où un fils unique, Henri de Bourbon.

En 1596, Jean-Louis de Nogaret de La Valette, duc d'Épernon et gouverneur de l'Angoumois, acquiert Vibrac et Villebois d'Henri de Bourbon et de la marquise de Mézières[4].

Mais en 1660, son fils héritier, Bernard de Nogaret, duc de La Valette, n'ayant lui-même plus d'héritier et délaissant ses terres de Vibrac, Angeac et Lavalette, vendit celles-ci avec son titre à Philippe de Montaut-Bénac, marquis de Navailles[9] - [10].

En 1665 le duc de Navailles et de La Valette, éloigné de la cour par Louis XIV[note 4], se retira sur ses terres de La Valette.

À la fin du XVIIe siècle, la seigneurie de Vibrac passera par alliance à la famille des Pompadour, puis en 1727 aux Courcillon.

Ceux-ci, ruinés, le vendent à une association de créanciers appelée direction Courcillon. En 1801, Vibrac est vendu aux enchères à Pierre François Mathias Foucaud, négociant à Bourg-Charente, et passe par mariages successifs au fil des XIXe et XXe siècles à différents propriétaires, le dernier étant les Viroulaud[4]. Le château n'est alors plus qu'une ruine.

Début 2020, l'achat du château et le projet de sa restauration font l'objet d’une campagne de financement participatif par Dartagnans[11] - [12].

Architecture

Sur une île de la Charente, il ne reste que des ruines envahies par la végétation, une chapelle, un pont et des communs[8].

L'ensemble formait un trapèze, orienté sud-nord, la petite base étant l'entrée au sud, et le château proprement dit fermant le côté nord.

Du château fort du XIIIe siècle reconstruit au XVe siècle, puis remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles, il reste la façade d'entrée du XVIIIe siècle avec ses trois arcs en anse de panier, et au niveau de l'aile gauche une tour carrée médiévale[8] flanquée d'un escalier à vis. Cette tour est fendue par moitié dans le sens de la hauteur[2]. La façade d'entrée comportait, au-dessus des trois arcs, une terrasse encore ornée d'une balustrade au début du XXe siècle.

Le château de Vibrac a été dessiné par Claude Chastillon, dans sa Topographie française ce qui nous montre un château du XVe siècle flanqué de tours rondes précédé d'une avant-cour bordée de bâtiments bas accostés aux angles de pavillons carrés à toiture pyramidale. Jean-Paul Gaillard y reconnaît les trois pavillons (la distance entre les deux frontaux étant exagérée), et quelques murs de l'ancien château. Il en reste en particulier un gros mur et une tour prise en partie dans l'aile orientale.

Deux escaliers couverts de dômes, ainsi que la terrasse à balustrade, évoquent des travaux du XVIIIe siècle entrepris par le duc de Navailles, semblables à ceux du château de Villebois-Lavalette[4].

  • Gravure de Claude Chastillon du château de Vibrac vers 1610
    Gravure de Claude Chastillon du château de Vibrac vers 1610
  • L'entrée du château, vue du sud-est, vers 1860
    L'entrée du château, vue du sud-est, vers 1860
  • Vestige de la tour résiduelle du château, dans l'aile nord-ouest, en 1883
    Vestige de la tour résiduelle du château, dans l'aile nord-ouest, en 1883

Notes et références

Notes

  1. Andiacum, Angeac-Charente couramment admis (par rapport à Angeac-Champagne). Aucun texte ne précise son emplacement exact. Peut-être en bord de Charente, voire le château primitif de Vibrac.
  2. En 1355, Raymond de Mareuil, chevalier, seigneur de Mareuil et de Bourzac, avait reçu du roi Jean le Bon la seigneurie de Villebois après l'extinction de la lignée des Lusignan.
  3. Nicolas d'Anjou (1518-1569), marquis de Mézières en Berry, est le fils d'Antoinette de Chabannes, fille de Jean de Chabannes, fils d'Antoine de Chabannes.
  4. Son épouse, Suzanne de Baudéan de Paradère, chargée de la surveillance des demoiselles d'honneur, voulut s'opposer aux galantes entreprises du roi Louis XIV, qui en fut vexé, et destitua le couple en 1664.

Références

  1. Coordonnées prises sur Géoportail
  2. Charente Patrimoine 1993, p. 367.
  3. Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 47
  4. Jean-Paul Gaillard 2005, p. 805-807.
  5. André Debord in Jean Combes (dir.) et Michel Luc (dir.), La Charente de la Préhistoire à nos jours (ouvrage collectif), St-Jean-d'Y, Imprimerie Bordessoules, coll. « L'histoire par les documents », , 429 p. (ISBN 2-903504-21-0, BNF 34901024, présentation en ligne), p. 85
  6. François Marvaud, Étude historique sur l'Angoumois, Cognasse, (lire en ligne), p. 48
  7. Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 156
  8. « Château de Vibrac », notice no IA00041909, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Duc de Navailles, Mémoires, dans Mémoires du marquis de Chouppes suivis des Mémoires du duc de Navailles et de La Valette, sur gallica.bnf.fr, Paris, Techener, 1861, liv. V, p. 196, note 2.
  10. Gabriel Tricoire, Le château d'Ardenne et la seigneurie de Moulidars en Angoumois, , 330 p. (lire en ligne), p. 231.
  11. Projet campagne de financement participatif pour la restauration du château
  12. Didier Faucard, « Charente : à 1300, ils s'achètent un château pour 100 000 euros », Sud Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jean-Paul Gaillard, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente, Paris, librairie Bruno Sepulchre, (réimpr. 2005), 893 p. (OCLC 908251975, présentation en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Lydie Foulon in Association Promotion Patrimoine, Philippe Floris (dir.) et Pascal Talon (dir.), Châteaux, manoirs et logis : La Charente, Éditions Patrimoines & Médias, , 499 p. (ISBN 978-2-910137-05-2 et 2-910137-05-8, présentation en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p.
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