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Château de Latoue

Le château de Latoue ou de Latour est un château français située sur la commune de Latoue dans le département de la Haute-Garonne et la région Occitanie.

Château de Latoue
Image illustrative de l’article Château de Latoue
Château de Latoue
Nom local Château de Latour à Latoue
DĂ©but construction 1140
Propriétaire actuel privé
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1979)
CoordonnĂ©es 43° 10′ 01″ nord, 0° 47′ 16″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Comminges
RĂ©gion Occitanie
DĂ©partement Haute-Garonne
Commune Latoue
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Latoue
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Garonne
(Voir situation sur carte : Haute-Garonne)
Château de Latoue
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Château de Latoue

Historique de l’architecture

Entrée du château de Latoue
Tour-porte, Maurice Gourdon pris en photo par Norbert Casteret en juin 1931

État 1 / Première moitié au XIIe siècle

Vers 1140, arrivée, depuis Muret, de Gaucerannus de Turre, pour chasement comtal – le comte Bernard 1er de Comminges – : des 22/24e de Latoue (francisation tardive de Lato, Lator ou Latou en gascon, signifiant Latour), dont, au nord à un kilomètre, l’ancien domaine, au nom gallo-romain de Floran, où est aussi élevée une tour de défense. L’ensemble en forme d’ellipse comprenait à l’intérieur d’une enceinte :

  • Tour de m x m en parement de pierre rouges(1) sur 15 mètres de hauteur, bâtie sur un important affleurement de rocher calcaire parallèle Ă  la Noue, avec entrĂ©e suspendue par porte romane Ă  gorge Ă  6 mètres Ă  l’ouest par Ă©chelle de bois escamotable (type GĂ©nos). Epaisseur d’1 m environ Ă  la base.
  • (1)Carrière de pierres au lieu-dit La goute au nord-est de Latoue, le long de la route d’Aulon.
  • Salle basse aveugle, ou cellier, et deux Ă©tages au-dessus du niveau d’accès, le 1er en pierre, le second en bois, et plate-forme sommitale destinĂ©e Ă  la guette. Enceinte de 6 mètres de hauteur dans le sens nord-sud avec courtines en parement de pierres blanches et poterne romane Ă  arc en plein cintre dans l’angle sud-est du mur d’enceinte. Chemin de ronde et crĂ©neaux (type Tramesaygues).
  • Cour attenante au sud, avec porte romane au sud-est, très bien ouvragĂ©e, d’une surface correspondant Ă  l’habitation Ă©difiĂ©e au XVIIIe siècle. Trace d’une chicane ayant existĂ© pour la protection de la porte, Ă  l’intĂ©rieur de l’ancien rempart, lui-mĂŞme subsistant, en partie ruinĂ©.
  • Chapelle castrale Saint-Sernin (vocable sans doute importĂ© du castellum de Muret), devenue Ă©glise paroissiale orientĂ©e, appuyĂ©e sur le rempart nord, [avec porte basse d’accès de l’intĂ©rieur du château par la chemise nord du donjon ?].

État 2 / Premier quart du XIIIe siècle

  • L’ancienne tour devient premier accès d’un ensemble agrandi, et abrite dĂ©sormais les communs.
  • Édification d’une tour de 10,50 m x 9,50 m en parement de pierres rouges, Ă  la base avec rĂ©utilisation du mur sud du donjon prĂ©cĂ©dent en tant que nouveau mur nord intĂ©grant une porte romane suspendue Ă  6 mètres (avec vraisemblable rĂ©emploi de l’arc roman Ă  gorge du donjon prĂ©cĂ©dent), accessible par Ă©chelle escamotable de bois. Epaisseur de 2,30 m Ă  la base.
  • Salle basse aveugle, ou cellier, posĂ©e sur le rocher, de m de haut environ, voĂ»tĂ©e en berceau, uniquement accessible, par une trappe situĂ©e Ă  proximitĂ© du mur ouest du donjon, depuis l’étage d’accès, par une Ă©chelle en bois bloquĂ©e au sol par un calage maçonnĂ© dans le rocher.
  • Niveau d’accès servant et de salle de garde avec grande cheminĂ©e de pierre au sud (l’arc subsiste), non loin de l’angle sud-ouest.
  • Au-dessus, Ă©tage rĂ©sidentiel dĂ©bordant sur corbeaux de bois (dont subsistent deux tĂ©moins), en brique et colombages avec fenestrons, cheminĂ©e au sud et latrines Ă  l’est. Guette sommitale.
  • Chapelle castrale Saint-Sernin orientĂ©e, devenue Ă©glise paroissiale, dĂ©molie dans les annĂ©es 1850, appuyĂ©e sur le rempart nord ouest, toujours en place, arasĂ©.
  • Chemise enveloppante de 6 mètres de hauteur en murs de parements de pierres blanches.
  • Doublement, plus bas, du mur d’enceinte : vestiges du cĂ´tĂ© sud-ouest du site.
  • Tour ronde dite « tour de ville » Ă  l’ouest faisant face Ă  la route venant de l’ouest et longeant alors la Noue, servant possiblement de tour-porte avec herse mobile donnant accès, Ă  droite aux Ă©curies situĂ©es au pied sud du donjon par une large porte romane dans la courtine ouest et Ă  gauche Ă  la porte d’accès suspendue.
  • On relève dans la grange de la mĂ©tairie, immĂ©diatement au sud, des traces d’un autre ouvrage de dĂ©fense.
  • En contrebas, tour-porte, Ă  pĂ©age, de 8 Ă  10 mètres de hauteur, 3,50 mètres de largeur, avec pont sur la Noue, dĂ©molie en 1973 pour la dĂ©viation de la route et le nouveau pont. Dans le mur nord, face Ă  la route d’Aulon, une pierre blasonnĂ©e aux armes des comtes de Comminges : « D’argent Ă  la croix pattĂ©e de gueules » rappelant les armes du Temple, et Latour « D’azur Ă  la tour d’argent accostĂ©e de deux rochers d’or » avec une deuxième tour figurĂ©e, reprĂ©sentant vraisemblablement le donjon de Floran.

Le castrum de Turre est mentionné dans un acte de 1304. Vers 1440, lors d’une guerre locale sur le Comminges entre Armagnac et Foix-Béarn, autre Gaucerandus de Turre, ayant pris parti pour Foix-Béarn (capitaine du château de Montpezat), le castrum est ravagé par les Armagnacs, et reste ensuite inhabité durant plus d’un siècle. La salle basse du donjon sert alors de prison aux justiciables (justice rendue au nom des coseigneurs par les consuls du lieu, exécution par le bayle).

État 3 / XVIe siècle

  • Sous le roi François Ier, accolĂ©e au mur est du donjon, construction d’une tour fortifiĂ©e, de forme hexagonale, dominant d’un Ă©tage le donjon, avec protection par mâchicoulis de la porte d’entrĂ©e (type Cierp), Ă  linteau plat chanfreinĂ©. C’est la fin du « tout Ă©chelle », la tour apportant le confort d’un escalier Ă  vis, en pierre, desservant les deux Ă©tages (quand cet escalier connaĂ®tra au XIXe siècle divers dĂ©sordres, sa vis sera prise dans une maçonnerie circulaire sur toute sa hauteur). Les nouvelles latrines sont prises dans le mur nord de la salle basse, le mur attenant Ă  la tour Ă©tant lui-mĂŞme percĂ© d’une ouverture ; cette salle basse est par ailleurs coupĂ©e dans sa hauteur par un plancher constituant un premier niveau accessible depuis la tour, tandis qu’une petite fenĂŞtre chanfreinĂ©e est percĂ©e dans le mur sud-ouest. Les deux autres niveaux supĂ©rieurs sont aussi rendus accessibles.
  • Au dĂ©but des annĂ©es 1580, après rĂ©cente rĂ©occupation de l’ancien castrum, prise entre l’ancien donjon XIIIe et le pan sud de la tour, Ă©dification d’une trompe d’angle surmontĂ©e de sa tourelle ; les plans sont dus probablement Ă  l’architecte toulousain Dominique Bachelier ; c’est, en pleine campagne, un ouvrage Renaissance, fort rĂ©ussi dans son ampleur, comme l’on en rencontre habituellement dans des citĂ©s comme Toulouse, Castres ou Albi. La sĂ©curitĂ©, qui reste primordiale, est nĂ©anmoins observĂ©e par un assommoir amĂ©nagĂ© Ă  travers la trompe : la qualitĂ© de la stĂ©rĂ©otomie fait penser qu’on est en prĂ©sence d’une Ĺ“uvre des compagnons bâtisseurs.

État 4 / XVIIIe siècle

  • Au XVIIIe siècle, le dernier Ă©tage en bois du donjon du dĂ©but du XIIIe siècle est arasĂ©, de mĂŞme que le dernier Ă©tage de la tour, lorsque est Ă©difiĂ©, sur la cour moyenâgeuse attenante, une nouvelle habitation accolĂ©e au donjon ; le niveau de base d’origine se trouve surmontĂ© de deux niveaux, le premier de ces niveaux Ă©tant desservi sur terrain pentu par une porte en position centrale, du cĂ´tĂ© est ; l’ensemble est en effet bordĂ© par un terrain en pente depuis l’ensemble tour – donjon en surplomb. Ă€ la fin du siècle, la cuisine est installĂ©e dans l’ancienne salle basse : une cheminĂ©e est construite contre son mur sud-ouest, tandis qu’une ouverture est pratiquĂ©e dans le mĂŞme mur vers les nouvelles pièces d’habitation sud ; une fenĂŞtre est ouverte cĂ´tĂ© nord-ouest.
  • Dans la première moitiĂ© du XIXe siècle, le terrain attenant Ă  l’est est aplani ; le pied de la tour XVIe est alors dĂ©chaussĂ©, cinq marches extĂ©rieures venant desservir la porte. L’ouverture de la construction du XVIIIe est desservie par un perron avec un double escalier. Ă€ l’extĂ©rieur est, est plantĂ© un magnolia ; et, en arc de cercle, du cĂ´tĂ© ouest, ce sont quatorze cèdres de l’Atlas qui sont plantĂ©s vers les annĂ©es 1850, atteignant de nos jours des hauteurs de l’ordre de 25 mètres. Les premiers remparts ceinturant la construction ont Ă©tĂ© en partie arasĂ©s, les ouvrages qui les complĂ©taient Ă  l’est, ont disparu, Ă  l’exception d’un vestige ruinĂ©.
  • Au XXe siècle, en 1971-1972, la façade sud formant ventre et très lĂ©zardĂ©e, faisait courir des risques d’effondrement sur la mĂ©tairie en contrebas : deux ceintures bĂ©tonnĂ©es prenant appui sur cinq contreforts, deux du cĂ´tĂ© ouest, trois du cĂ´tĂ© sud, ont permis la sĂ©curisation du site.

L’ensemble des façades et des toitures a fait l’objet d’une inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le [2]. Le site accueille des manifestations culturelles telles que concerts et expositions.

Notes et références

  1. Source : cartes IGN Ă  l'Ă©chelle 1:25000
  2. Notice no PA00094364, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Revue de Comminges, 2e trimestre 1975, 1er trimestre 2003, 2e trimestre 2005, 2e semestre 2011
  • Souriac RenĂ© et alii, Comminges et NĂ©bouzan, 1982-84, tome 2
  • Vuillier Maurice, Histoire de la famille de Latour, .

Article connexe

Liens externes

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