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Château de Chuet

Le château de Chuet (ou Chouet, Chuit, Chuyt), est une ancienne maison forte, du XIIIe siècle, qui se dresse sur la commune de Saint-Pierre-en-Faucigny dans le département de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Château de Chuet
Image illustrative de l’article Château de Chuet
Nom local Chouet, Chuit, Chuyt
Période ou style Médiéval
Type Maison forte
Début construction XIIIe siècle
Propriétaire actuel Personne privée
CoordonnĂ©es 46° 03′ 31″ nord, 6° 21′ 51″ est
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Faucigny
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Haute-Savoie
commune française Saint-Pierre-en-Faucigny
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Chuet
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Château de Chuet

Situation

Le château de Chuet est situé dans le département français de la Haute-Savoie sur la commune de Saint-Pierre-en-Faucigny, dans l'ancienne province du Faucigny, à proximité de Bonneville. Il se situait en limite de l'ancienne commune de Saint-Maurice-de-Rumilly, devenue en 1965 Saint-Pierre-de-Faucigny[1], où se trouvaient ses dépendances (fermes, prés, champs).

Histoire

Le château de Chuet fut construit et occupĂ© au cours du XIIIe siècle par une branche cadette des sires de Faucigny : Rodolphe de Faucigny, dit de Chuyt[2], fils de Rodolphe de Faucigny le Teutonique, appartenant Ă  la branche des Faucigny-Lucinge[3] - [4]. Il est mentionnĂ© sous les formes Chuyt ou Chuit, devenu depuis Chuet[3].

Vers 1250, on cite un Guillaume de Chuet (parfois dénommé Chuyt ou encore Chuit) comme un cousin et vassal du sire de Faucigny, Aimon II (1202-1253)[1]. Selon Salch, la maison forte est fondée en 1317[5].

La bâtisse faisait partie d'un ensemble fortifiĂ© avec le château de VosĂ©rier appelĂ© « La Tour de VozĂ©rier Â» (commune d'Amancy, ruines rasĂ©es en 1989)[6], Castel-Gaillard et du moulin fortifiĂ© de MoĂ«llesulaz (commune de ThĂ´nex en Suisse), destinĂ© Ă  dĂ©fendre les terres de Faucigny aux confins des terres du Genevois[7].

Le seigneur Nicod de Chuit (Chuet) épouse Pernette de Montfort[3]. Morts sans descendance, le château passe, par testament, à des parents de Pernette de Montfort, les nobles du Frenoy, en 1402[3]. Jean du Fresnoy hérite ainsi du château[4]. Son descendant, Alexandre du Fresnoy, ancien gouverneur de Nice et dernier descendant de la famille, meurt en 1545. Son neveu par alliance, Jean Martin, époux de Françoise-Nicolarde du Fresnoy, fille de Jean, hérite du château et des titres à condition qu'il prenne le nom et les armes — d'or à la fleur de lys de sable — des nobles du Fresnoy[3] - [4] - [8]. La famille Martin du Fresnoy prend ainsi naissance. L'un d'entre eux, Joseph Martin du Fresnoy, est institué marquis de Cluses et Châtillon par le roi Victor-Amédée II, en 1700[3]. Le dernier mâle de la famille, Louis Martin du Fresnoy, meurt en 1764[3]. À sa mort, ses biens dont les châteaux de Chuet et de Châtillon-sur-Cluses passent à son neveu Pierre-Joseph de Planchamp de Bonneville[3] - [9] - [4].

La petite-fille de Louis de Planchamp de Châteaublanc, marquis de Cluses, épouse Hippolyte de Rivérieulx de Chambost en mai 1830[4] - [1]. Il meurt en mai 1873 après avoir transmis le château à son fils[3], Louis, qui épousa Marie Pernet de Monterno, sa cousine germaine, le . Seuls leurs enfants Hubert et Marie-Louise, membre d'une fratrie de 10, vécurent au château[4]. Marie-Louise épousa en 1893 René Durand de Gevigney. Un des fils, Georges, capitaine au onzième bataillon de chasseurs alpins mourut à trente ans, le 20 juillet 1916. Le vicomte Louis de Chambost mourut le 8 septembre 1919 et la vicomtesse en 1927[10].

Les lieux sont achetés en 1937-1938 par Ajax Lalliard et ses deux fils, Paul et Henri, qui y installent une parqueterie tout en sauvegardant le château[10]. Il appartient toujours à la famille[10].

Description

Le château est composé de nos jours de trois parties[4]. On distingue ainsi pour la partie sud d'une habitation carrée à deux étages datant du XIIIe siècle[4]. Les murailles sont composées de murs de 160 cm d'épaisseur et de beaux appartements spacieux donnant sur une terrasse qui elle-même offre une vue sur le jardin et le parc d'une superficie de trois hectares et demi[4] - [2]. Dans la partie nord, un corps de logis de seulement 1 étage datant de la seconde moitié du XIXe siècle[4]. Entre ces deux bâtiments, à l'est, on trouve un donjon carré à quatre étages, percé dans sa partie supérieure d'une dizaine de meurtrières et flanqué au sud-ouest d'une échauguette carrée avec mâchicoulis surplombant la porte d’accès à la terrasse[4]. Huit fenêtres viennent éclairer ce dernier étage. On peut y découvrir deux cloches, l'une avec son battant qui sonnait à la volée, l'autre avec un seul marteau qui se contentait de tinter.

Au pied du donjon, au couchant, se trouve l'entrĂ©e principale du château. Elle est prĂ©cĂ©dĂ©e d'un large perron. Sur le fronton, les armes de la famille de Planchamp de Cluses (« d'argent au chĂŞne naissant en pointe de sinople englantĂ© d'or, au chef de gueules denchĂ© d'or Â») sont sculptĂ©es[4]. Ă€ demi enchâssĂ© dans la partie gauche de la façade on peut voir un petit boulet de canon en pierre.

Une grande maison a été édifiée à côté[3].

Ă€ l'entrĂ©e se trouve le grand salon du comte de Chambost avec son magnifique poĂŞle Ă  bois recouvert de faĂŻences de Delft du XVIIe siècle assorties Ă  la dĂ©coration du manteau de la grande cheminĂ©e. On accède Ă  ce salon par quatre grandes portes dont les boiseries sont surmontĂ©es de blasons sculptĂ©s aux armes des RivĂ©rieulx de Chambost pour le cĂ´tĂ© gauche et de celles des Planchamp de Cluses du cĂ´tĂ© droit.

Au rez-de-chaussĂ©e, en plus du grand salon s'alignent le petit salon et la cuisine, trois chambres donnant sur la terrasse, le jardin Ă  la française, la pièce d'eau circulaire avec son jet d'eau central et le parc. Dans le prolongement de la pièce d'eau une allĂ©e de 200 mètres bordĂ©e de charmes conduit jusqu'Ă  l'ancienne carpière, bassin de 40 mètres de long et 10 mètres de large, alimentĂ©e par une fontaine dominĂ©e par une statue de la Vierge (lieu-dit : La Crapaudière).

Le bel escalier de pierre du donjon se termine au niveau des combles du bâtiment principal. Spacieux, 16 mètres sur 14 mètres, ils sont traversés par les poutres soutenant le toit d'ardoise[11].

Possessions

Le château est la possession[4] - [1] de :

  • XIIIe siècle : Famille de Chuet, cousine et vassale des sires de Faucigny
  • 1402 : Famille du Fresnoy par mariage
  • 1545 : Par hĂ©ritage passe Ă  Jean Martin dit du Fresnoy
  • 1785 : Planchamp de Cluses
  • 1830 : Hippolyte de RivĂ©rieulx de Chambost, qui Ă©pouse en secondes noces une Planchamp, fille du marquis de Cluses. Par hĂ©ritage, il passe Ă  son fils Louis en 1873[2].
  • 1937: Ajax Lalliard et ses fils Paul et Henri[10].

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes : Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619 p. (ISBN 2-7171-0159-4), p. 378-379..
  • Pierre Borrel et Michel Pessey, Les clefs de Saint-Pierre, une promenade dans la commune des Burgondes au 3e millĂ©naire, Saint-Pierre-en-Faucigny, Association d'histoire locale - Saint-Pierre-en-Faucigny, , 379 p. (ISBN 978-2-9528070-0-5).
  • Georges Chapier, Châteaux Savoyards. Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, La DĂ©couvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 48.
  • Georges Chapier, Châteaux savoyards : Faucigny et Chablais, vol. 5, Grenoble, Éditions Revue Les Alpes, , 128 p..
  • Lucien Guy, « Les anciens châteaux du Faucigny - Château de Chuet (section) », MĂ©moires & documents, vol. 47,‎ , p. 147-149 (lire en ligne).

Articles connexes

Lien externe

  • « Château de Chuet », sur ArchinoĂ«, portail d'indexation collaborative (consultĂ© le 19 fĂ©vrier 2019)

Notes et références

  1. Faucigny, p. 378.
  2. Chapier.
  3. A. Rouget, A. Vachez, Monuments historiques de France publiĂ©s par dĂ©partements : Haute-Savoie, Lyon, 1895, 61 planches, 24,5 Ă— 31,5 cm, Archives dĂ©partementales de la Savoie.
  4. Guy, p. 148.
  5. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 1076.
  6. Faucigny, p. 364.
  7. Gilbert Taroni, « L’avènement du Chastel-Gaillard », Le Dauphiné libéré,‎ , p. 14.
  8. Lucien Guy, 800 BONNEVILLE et ses environs, , 168 p., réédition en 1992 au Res universis, Monographies des villes et villages de France, (ISBN 978-2-87760-752-0).
  9. Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, Société d'histoire et d'archéologie, , 486 p., p. 263.
  10. Les Clefs, p. 42.
  11. Les Clefs, p. 40.
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