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Château d'Hardoncelle

Le château d'Hardoncelle est une maison forte du XVIe siècle située dans la commune française de Remilly-les-Pothées dans le département des Ardennes.

Château d'Hardoncelle
Image illustrative de l’article Château d'Hardoncelle
Château d'Hardoncelle - Vue du Sud, en ayant franchi la porte de la propriété donnant sur la D9
Type Maison forte
Début construction XVIe siècle
Destination initiale lieu d'habitat
Destination actuelle habitation privée
CoordonnĂ©es 49° 47′ 04″ nord, 4° 33′ 04″ est
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces françaises Champagne
RĂ©gion Champagne-Ardenne
DĂ©partement Ardennes
Commune Remilly-les-Pothées
GĂ©olocalisation sur la carte : Champagne-Ardenne
(Voir situation sur carte : Champagne-Ardenne)
Château d'Hardoncelle
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château d'Hardoncelle

Il est situé le long de la D9, dans le hameau d'Hardoncelle, à l'est du village de Remilly-les-Pothées. Ce hameau est situé en hauteur et le château permet de surveiller la vallée de la Sormonne et l'une des routes d'accès à Mézières.

L'écrivain Charles Gailly de Taurines rêva en ce lieu des Quatre fils Aymon. Et le général Roger Noiret s'y installa, après avoir mis fin à sa carrière militaire, pour entreprendre en Ardennes une carrière politique, mais aussi s'y consacrer à la peinture.

Histoire

Le château d'Hardoncelle a été bâti au XVIe siècle en lieu et place d'un précédent édifice détruit par les Liégeois[1].

Au gré des alliances matrimoniales et des héritages, ce château passe de famille en famille : les Argy, les Villelongue, les La Salle, les Pétré, les Samboeuf, les Voyart[1].

En 1777, Louis-Polycarpe Voyart, inspecteur général des vivres de la Champagne et du Hainault, cède cette propriété à Louis-Antoine de Beffroy qui disposait déjà du château de La Grève, sur la commune voisine de Saint-Marcel.

A la Révolution, plusieurs membres de la famille de Beffroy émigrent, notamment Louis Antoine de Beffroy qui rejoint l'Armée de Condé. Les populations locales détruisent le château de la Grève mais préservent celui d'Hardoncelle.

Plusieurs autres membres de la famille restent en France et combattent dans les armées de la République puis de l'Empire. C'est le cas par exemple d'Antoine Ferdinand de Beffroy, né au château d'Hardoncelle en 1787, neveu de Louis Antoine de Beffroy trop jeune au moment de la Révolution mais qui s’engage dans les troupes impériales.

Le 16 nivôse an II (), en pleine Terreur, le district procède à un inventaire du domaine, sans qu'il en résulte d'autres effets, puisque la famille de Beffroy reste propriétaire des lieux.

À la mort de Jean Baptiste Beffroy en 1892, Gustave Gailly, industriel et sénateur des Ardennes, acquiert la propriété et y installe sa famille. Son fils, l'écrivain Charles Gailly de Taurines, y écrit plusieurs de ses œuvres dont les plus célèbres, la légende des Quatre fils Aymon, et le Mystère de la Passion.

À la suite du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la famille Gailly de Taurines quitte le domaine pour Paris, fermant précautionneusement les volets du château, et cadenassant la grille. Durant l'occupation allemande, le château est réquisitionné rapidement par la Wirtschaftsoberleitung[2], et un chef de culture allemand s'y installe. En 1944, il prend à son tour la poudre d’escampette lors de la libération de la France par les troupes alliées, sans prendre, lui, le temps de fermer les portes et volets, mais en emportant toutefois les plus beaux meubles du château[3].

Le château demeure inhabité jusqu’en 1952, date à laquelle il est racheté par le général Roger Noiret. Cet édifice est un domaine privé et ne se visite pas.

Architecture

Charles Gailly de Taurines dans son bureau

Depuis sa construction au XVIe siècle, le château a été remanié à plusieurs reprises de façon significative. Plusieurs bâtiments importants ont disparu, dont une grosse tour supprimée pendant la période révolutionnaire[1] et une chapelle, construite en 1767[4]. Cette chapelle était encore citée dans l'inventaire de .

Il est constitué aujourd'hui d'un corps de logis. Une fine tourelle, munie d'une haute poivrière, rattache ce corps de logis à une aile de dimension presque carrée. Pour reprendre l'expression imagée de Suzanne Briet, cette tourelle, bien visible de la route malgré le muret, constitue la plume au chapeau d'Hardoncelle[1], et abrite un escalier à vis.

A l'extrémité septentrionale du corps de logis principal, se trouve l'ancien pigeonnier, de plan lui aussi presque carré et muni d'une toiture élevée. Il est placé légèrement en saillie, et offre une vue sur les vallées de l'Audry et de la Sormonne. C'est dans cet ancien pigeonnier, de belles dimensions, que Charles Gailly de Taurines avait installé son bureau et sa bibliothèque.

Annexes

Liens externes

Notes et références

  1. Suzanne Briet, Châteaux des Ardennes, Société des écrivains ardennais, coll. « Les cahiers ardennais » (no 17), , 68 p., p. 10-12
  2. La Wirtschaftsoberleitung (W.O.L.) est un organisme allemand d'exploitation des meilleures terres agricoles pour le compte de la société Ostland, dans les départements classés zones réservées et interdites, départements du Nord et de l'Est de la France et principalement dans le département des Ardennes. La société Ostland a pour siège Berlin et a été créée par le ministère du Reich pour le Ravitaillement et l'Agriculture.
  3. Site de la famille Gailly de Taurines, accéder aux Souvenirs, puis au Triste chant de départ
  4. Inventaire sommaire des Archives départementales de la Marne avant 1790, Matot-Braine, 1900, p.219
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