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Château d'Anjony

Le château d'Anjony est un château fort, situé dans la commune de Tournemire, département du Cantal (France).

Château d'Anjony
Image illustrative de l’article Château d'Anjony
Le donjon du château d'Anjony.
Période ou style Médiéval
Type Tour forte
Début construction XVe siècle
Fin construction XVIIIe siècle
Destination initiale RĂ©sidence seigneuriale
Propriétaire actuel Famille de Léotoing d’Anjony
Destination actuelle Ouvert au public
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1942)
Logo des sites naturels français Site inscrit (1942)
CoordonnĂ©es 45° 03′ 14″ nord, 2° 28′ 41″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Territoires du royaume de France Auvergne
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Cantal
Commune Tournemire (Cantal)
GĂ©olocalisation sur la carte : Cantal
(Voir situation sur carte : Cantal)
Château d'Anjony
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes)
Château d'Anjony
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château d'Anjony

Description

Extérieurs

C'est une forteresse constituée seulement d'un très haut donjon cantonné de quatre grandes tours d'angle circulaires coiffées de toits en poivrière. Un chemin de ronde sur mâchicoulis surplombe le corps central ainsi que les tours. Elle a été construite en pierre de lave sur un éperon qui domine la vallée encaissée de la Doire.

L'architecture de cette forteresse est caractéristique de son époque puisqu'on en trouve d'autres exemplaires similaires jusque dans le nord de la France (château de Pernant, château de Vic-sur-Aisne, château de Renescure). Mais ces forteresses, construites en calcaire ou en briques, soumises aux intempéries et aux aléas des guerres et des abandons, ont été aussi fort remaniées depuis le XVe siècle. Comme il est constitué d'une pierre dure et n'a jamais subi de siège ou d'attaque ni n'a jamais fait l'objet d'un ordre de démolition, ce château est l'un des rares de son style à avoir conservé intact son aspect extérieur du XVe siècle.

À proximité, se trouve le corps de bâtiments du XVIIIe siècle ajouté par Claude d'Anjony avant la Révolution. C'est un bâtiment rectangulaire en basalte à un seul niveau et toiture en lauzes à deux niveaux de lucarnes. Ce logis sévère et gris, renferme des décors raffinés de style Louis XV : parquets, boiseries, cheminées et trumeaux.

Les bâtiments de communs, répartis le long de l'allée d'accès au château, sont construits dans le même style que le logis ce qui constitue un ensemble exceptionnel[2].

Intérieurs

Au XVIe siècle, Michel Ier d'Anjony, fils de Louis III d'Anjony, et époux de Germaine de Foix fait décorer la grande salle du premier étage d'une fresque représentant les Neuf Preux. Ces fresques, réalisées vers 1575, ont été redécouvertes au début du XXe siècle derrière des boiseries qui avaient été installées au XVIIIe siècle. La fresque de Jules César, l'un des trois héros païens des Neuf Preux, a disparu à la suite du percement d'une fenêtre à la même époque.

Michel Ier et son épouse se sont fait immortaliser de part et d'autre de la cheminée monumentale.

La décoration de la chapelle privée représente des scènes de la Passion.

Histoire

Famille d'Anjony

Bernard Johanini, d'une riche famille de pelletiers d'Aurillac, acquiert en 1351 des droits sur une terre du fief de Tournemire, appelée L'Armandie ou Larmandie. Il est anobli en 1360 et prend le nom d'Anjony qu'il va laisser au château. Il se marie en 1368 avec Marguerite de Tournemire.

Le roi Charles VII autorise Louis Ier d'Anjony à construire un château fort, cantonné de quatre tours et entouré de mâchicoulis, auquel il donne son nom, et qui s'est conservé presque à l'identique jusqu'à nos jours.

Ce nouveau château est édifié en contrebas de celui des Tournemire, sans avoir demandé l'autorisation préalable des seigneurs du lieu, ce qui provoque une situation de conflit entre les deux familles qui conduit en 1523 au meurtre de Claude d'Anjony.

En 1523, Jean de Tournemire, fait exhumer les restes du curé de Marmanhac, fils de Jean II d'Anjony, pour les jeter devant la porte du château d'Anjony.

La chapelle avec ses décors à fresques représentant des scènes de la Passion a dû être entreprise par Louis III d'Anjony, seigneur du lieu depuis 1526, et frère du curé assassiné par les Tournemire, pour pallier le fait que la fréquentation de l'église paroissiale leur était devenue impossible. Il est lui-même mort peu avant 1557.

En 1590 un accord reconnaîtra la « parité d'honneur » des deux seigneurs, et la rivalité prend fin vingt ans plus tard par le mariage de Michel II d'Anjony avec l'héritière des Tournemire.

Les murs de la grande salle du premier étage représentant les Neuf Preux ont été peints à la demande de Michel Ier d'Anjony, fils de Louis III d'Anjony, et époux de Germaine de Foix. Ces fresques, réalisées vers 1575, ont été redécouvertes au début du XXe siècle derrière des boiseries qui avaient été installées au XVIIIe siècle. La fresque de Jules César, l'un des trois héros païens des Neuf Preux, a disparu à la suite du percement d'une fenêtre à la même époque.

En 1623, un nouveau duel entre les représentants des deux familles a lieu devant l'église paroissiale de Tournemire et provoque la mort de trois membres de chaque famille.

  • Michel III d'Anjony, seigneur d'Anjony et de Mardogne, Ă©pouse le Gabrielle de Pestels qui lui donne plusieurs enfants sans descendance et une fille : Gabrielle d'Anjony, bĂ©nĂ©ficiaire du testament de son frère Claude.

La famille d'Anjony portait « D'or à douze pièces de vair d'azur 5 4 et 3 »[3].

Famille de LĂ©otoing

  • Gabrielle d'Anjony a Ă©pousĂ© Gabriel de LĂ©otoing, seigneur de Charmensac, de l'ancienne famille fĂ©odale de LĂ©otoing. Ils ont deux enfants, dont :
    • Robert IV de LĂ©otoing d'Anjony (1683-1768), seigneur d'Anjony, qui Ă©pouse en 1749 Marie-Antoinette de Caissac de RĂ©quiran, dame de Bellestat, fille Louis de Caissac, seigneur de RĂ©quiran, et de Marguerite de Prallat, dame de la Bountat. Ils firent ajouter une aile au donjon pour disposer d'un logis accueillant et ils eurent pour enfant :
      • Claude-Louis de LĂ©otoing d'Anjony (1750-1821), seigneur d'Anjony, de Bellestat, lequel Ă©pouse en 1773 Catherine de MĂ©allet de Fargues, dame de Messac, fille de Jean-AndrĂ© de Fargues (1713-1792), seigneur de Fargues, et de Marie-Françoise de BĂ©ral de Massebeau. Claude-Louis d'Anjony, marquis de Mardogne, lieutenant du corps des gardes royaux, entame Ă  la fin du XVIIIe siècle la construction d'une seconde aile qui jouxte la première. Ils ont un garçon et une fille avec lesquels ils doivent Ă©migrer pendant la RĂ©volution. Leurs biens sont mis sous sĂ©questre et vendus comme biens nationaux en 1791.
    • Jean-AndrĂ© de LĂ©otoing d'Anjony (1775-1864), mariĂ© Ă  JosĂ©phine de Peyrac de Jugeals de Veillan, qui ne lui donne que deux filles :
      • IphigĂ©nie de LĂ©otoing d'Anjony (1805-1881), hĂ©ritière d'Anjony qu'elle apporte par son mariage en 1827 Ă  Paul Pellissier de FĂ©ligonde (1799-1861), membre de la SociĂ©tĂ© cantalienne qui suit.
      • Emma de LĂ©otoing d'Anjony (1806-1882), mariĂ©e en 1830 Ă  son beau-frère Jacques Pellissier de FĂ©ligonde (1800).

En 1837, Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historique, guidé par M. Furcy-Grognier, premier adjoint au maire d'Aurillac, est venu faire une visite du château d'Anjony dont il a laissé la relation dans ses Notes d'un voyage en Auvergne[4] - [5].

La famille de Léotoing portait « D'argent à trois fasces ondées de gueules au chef d'azur chargé de trois coquilles d'argent »[3].

Famille Pellissier de FĂ©ligonde

  • IphigĂ©nie de LĂ©otoing d'Anjony (1805-1881), hĂ©ritière d'Anjony qu'elle apporte par son mariage en 1827 Ă  Paul Pellissier de FĂ©ligonde (1799-1861), membre de la SociĂ©tĂ© cantalienne. Ils ont sept fils et trois filles, dont Marie Hippolite Pellissier de FĂ©ligonde qui suit.
    • Marie Hippolite Pellissier de FĂ©ligonde de LĂ©otoing d'Anjony (1829-1892), capitaine de cavalerie, qui relève le nom de sa mère vers 1860. De son mariage en 1869 avec Carmen d'Algarra (1847-1925), il a deux fils : Carlos et Robert qui suit.
      • Robert FĂ©ligonde de LĂ©otoing d'Anjony (1881-1934) hĂ©rite d'Anjony oĂą il fait des travaux de restauration. Il Ă©pouse Ă  Lyon en 1907 Alice de Montgolfier, fille d'Henri et de JosĂ©phine Gillet qui lui donne deux fils Henri et Georges, et trois filles Madeleine, Inès et ThĂ©rèse.

La famille Pellissier de Féligonde porte « D'azur à un pélican d'or dans son aire du même avec sa piété de gueules »[6].

Le château est toujours habité. Il est la propriété du « marquis » Robert Pellissier de Léotoing d'Anjony, fils d'Henri.

Vues du château

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. « Domaine du château d'Anjony », notice no PA00093701, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Grand armorial de France de 1667.
  4. Prosper Mérimée, Notes d'un voyage en Auvergne, Paris, 1838, p. 139 à 146
  5. Revue de la Haute-Auvergne, 1937, p. 134.
  6. Armorial Rietstap.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet, Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du dĂ©partement du Cantal [dĂ©tail des Ă©ditions]
  • Roger Grand, Une race, un château : Anjony, au pays des Montagnes d'Auvergne, Paris, Picard, 1951.

Articles connexes

Liens externes

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