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Centre hospitalier du Mans

Le Centre Hospitalier du Mans est le principal centre hospitalier de l'agglomération mancelle. Il s'agit de l'un des plus gros centres hospitaliers non-universitaires de France.

Centre Hospitalier - Le Mans
Image illustrative de l’article Centre hospitalier du Mans
Bâtiment Claude Monet
Présentation
CoordonnĂ©es 48° 00′ 48,9″ nord, 0° 10′ 41,4″ est
Pays France
Ville Le Mans
Adresse 194 Avenue Rubillard, 72037, Le Mans
Fondation 1891
Site web http://www.ch-lemans.fr
Organisation
Assurance maladie CPAM
Services
Service d’urgences Oui
Nombre de lits 1 693
Collaborateurs 4 507
(Voir situation sur carte : France)

Présentation

Le CH du Mans dispose de 1693 lits[1]. Il rassemble environ 568 personnels mĂ©dicaux et 3 939 personnels non mĂ©dicaux. SituĂ© au nord-ouest de la ville, il est commode pour les patients venant du nord de l'agglomĂ©ration (Alençon) ou de l'ouest (Laval), moins pour les rĂ©sidents du sud, Ă  qui des pĂ´les annexes sont ouverts. Il est Ă©quipĂ© d'un hĂ©liport.

Historique

du XVIIe au XIXe siècle

L'ancien hôpital général de la ville avait ouvert en 1662 et s'étendait sur 6 hectares entre la rive gauche de la Sarthe et le couvent de la visitation. Dès le XIIe siècle et sous la domination Plantagenêt, la ville se dote de l'hôpital-Dieu de Coëffort, sorte de dispensaire pour les pèlerins et les malheureux. En fonctionnement jusqu'en 1646, il faudra donc quelques années avant la création de l'hôpital général. Bien avant, quatre hospices étaient en fonctionnement dans la ville. L'hospice du Saint-Sépulcre, situé près de l'abbaye Saint-Julien du Pré (actuelle église Notre-Dame-du-Pré). Il a été bâti au VIe siècle par l'évêque du Mans de l'époque, saint Innocent, pour accueillir et secourir les pèlerins. Ces derniers venaient faire leurs dévotions sur les reliques des premiers évêques du Mans et apôtres du Maine qui étaient inhumés dans le cimetière, aujourd'hui disparu. L'hospice de Coulaines, fondé au IXe siècle par saint Aldric, 23e évêque du Mans, était situé dans le faubourg de Coulaines et recevait des infirmes, des mendiants et des malades. L'hospice des Ardents, fondé au Xe siècle par l'évêque Avesgaud, se situait place Saint-Michel, à l'angle de la place du cloître Saint-Julien et de la Grande Rue. Il était destiné à recevoir les nombreux malades atteints du mal des ardents, amenant souvent à de violentes et graves gangrènes. La léproserie Saint-Lazare, située faubourg Saint-Gilles, tout proche de l'actuelle avenue de la Libération, avait été fondée au XIe siècle et recevait des sujets atteints de la lèpre (anciennement appelée mezélerie).

L'hĂ´pital dit « gĂ©nĂ©ral Â» subsistera jusqu'au XIXe siècle oĂą il finira par ĂŞtre remplacĂ© le . L'ancien hĂ´pital accueillait environ 700 personnes de toutes sortes, des malades incurables, aux « fous Â», en passant par les prostituĂ©es de la rue des Minimes qui y finissaient enfermĂ©es. Mais les bâtiments deviennent Ă  la longue trop vĂ©tustes, sales et exigus. Anselme Rubillard, alors maire du Mans dĂ©cide de vendre le terrain occupĂ© par cet hĂ´pital Ă  très bon prix, pour permettre une installation plus spacieuse un peu plus loin. Il rĂ©ussit Ă  le revendre Ă  la compagnie des tramways du Mans, qui transformera la place de 6 hectares en gare de tramways Ă  vapeur. Le maire rĂ©ussi Ă  obtenir une les 16 hectares de la closerie de MonthĂ©ard, sur la route de Laval pour une installation bien plus grande. Ă€ l'Ă©poque cette partie est très Ă©loignĂ©e de la ville centre et constitue un petit coin de vert aux portes de la ville. L'exil sanitaire a Ă©tĂ© bien redoutĂ© par les patients et les habitants, mais ce sera finalement une rĂ©ussite, preuve en est, la multitude de promeneurs qui viendront profiter du cadre hospitalier tous les dimanches, Ă  la fin du XIXe siècle. L'inauguration de l'actuel hĂ´pital sera ainsi faite le . Le bâtiment a souvent Ă©tĂ© pris pour la limite nord ouest de la ville. Il aura fallu attendre les annĂ©es 1950 pour que la ville vienne vraiment jusqu'Ă  lui.

Avant 1980

Bâtiment Froulay

De 1891 Ă  1939, l’hĂ´pital se dote de nouvelles structures et moyens mĂ©dicaux : crĂ©ation d’un laboratoire de bactĂ©riologie en 1894, ouverture d’un service de chirurgie infantile en 1904, d’un service de radiologie en 1919, installation de l’éclairage dans l’ensemble de l’établissement en 1922. Chaque mĂ©decin ou chirurgien reçoit dès lors une indemnitĂ© annuelle. Dès 1901, l’hĂ´pital autorise les mĂ©decins et chirurgiens Ă  recevoir des honoraires pour les soins donnĂ©s aux malades des quartiers payants. La crĂ©ation d’une Ă©cole prĂ©parant au diplĂ´me d’infirmière d’État est dĂ©cidĂ©e en 1929. Dix ans plus tard, en 1939, le pavillon Sergent, d’une capacitĂ© d’accueil de 222 lits, voit le jour afin de faire face au recrutement des malades venant de tout le dĂ©partement. Ce bâtiment abrite alors les services de chirurgie gĂ©nĂ©rale et infantile mais aussi des services de spĂ©cialitĂ© (ORL, ophtalmologie, stomatologie), le service de radiologie et le laboratoire. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’hĂ´pital du Mans devient un hĂ´pital militaire. Sous l’occupation, les Allemands prennent possession de nombreux lits pour leurs propres besoins. Puis, Ă  la libĂ©ration, les soldats amĂ©ricains s’y installent et libèrent ensuite progressivement les salles dont ils n’ont plus besoin. De 1945 Ă  1965, l’hĂ´pital subit une pĂ©riode de transformations et de rĂ©amĂ©nagements successifs et s’humanise en supprimant notamment les chambres communes. En 20 ans, le centre hospitalier du Mans augmente sa capacitĂ© pour faire face aux besoins de la population au dĂ©but et fin de vie. Une nouvelle maternitĂ© est inaugurĂ©e en 1953, Ă©quipĂ©e de 68 lits et dispose Ă©galement d’un service de prĂ©maturĂ©s de 20 puis 57 lits. Au mĂŞme moment est inaugurĂ© un centre de transfusion sanguine officiel, en rĂ©alitĂ© fonctionnant dès 1948, fondĂ© par le directeur du laboratoire du Centre hospitalier, auquel il Ă©tait annexĂ©. Le docteur Pierre Maurice Guigner (1905-1966), ancien Ă©lève et moniteur de l’institut Pasteur Ă  Paris et directeur du laboratoire le dirigera jusqu'en 1961, annĂ©e durant laquelle le docteur Claude Schiffer, son assistant, a pris sa suite. Si plusieurs annĂ©es plus tĂ´t, le docteur Jolly avait fondĂ© un centre privĂ© de transfusion sanguine au Mans, les annĂ©es 1950 voient arriver une nouvelle conception de l'utilisation du sang : en effet, la première loi sur la transfusion sanguine est votĂ©e en 1952, et indique que « le sang et ses dĂ©rivĂ©s ne sont pas des mĂ©dicaments, ne constituent pas un bien du commerce, comme issus du corps humain ». Le don anonyme, bĂ©nĂ©vole et gratuit est nĂ©, et c'est dans cette perspective que les deux centres, celui privĂ© du docteur Jolly et celui fondĂ© par le docteur Guigner, fusionnent. En 1960, la pĂ©diatrie est agrandie. En gĂ©riatrie, 161 lits sont crĂ©Ă©s en 1961 puis 94 en 1964. La dĂ©cision est prise en 1970 d’installer sur le site d’Allonnes un ensemble pour personnes âgĂ©es de 420 lits. En 1974, 180 lits sont rĂ©alisĂ©s puis 240 en 1977. Cet ensemble constitue le centre de gĂ©riatrie Charles-Drouet. Durant cette pĂ©riode, de nouvelles rĂ©alisations sont Ă©galement menĂ©es : construction d’un laboratoire, d’une pharmacie et d’une Ă©cole d’infirmières, extension de la maternitĂ© et rĂ©alisation du pavillon Reilly avec 90 lits de mĂ©decine. Afin d’accroĂ®tre la qualitĂ© de l’hospitalisation et d’offrir un plateau technique diversifiĂ©, le conseil d’administration prend la dĂ©cision le de construire un hĂ´pital neuf de 600 Ă  800 lits sur le site de l’hĂ´pital, route de Laval. La bibliothèque mĂ©dicale AF Lemanissier (BML), situĂ©e au rez-de-chaussĂ©e du bâtiment Reilly du centre hospitalier du Mans, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par le Dr AF Lemanissier en 1975. Celui-ci est Ă©galement le crĂ©ateur d'un des premiers service de rĂ©animation mĂ©dicale en France. Elle occupe une surface de 750 m2 utilisĂ©s pour une salle de lecture, trois salles d'archives. La BML est connue pour son rĂ©pertoire actualisĂ© des recommandations pour la pratique clinique française ou lignes directrices.

De 1980 Ă  2000

L’hôpital Fontenoy, à vocation chirurgicale, voit ainsi le jour en 1983. Ce bâtiment, d’un potentiel de 552 lits, est composé de l’ensemble du secteur chirurgical, d’un secteur de médecine et de spécialités médicales, de trois services de réanimation et de lits d’urgences. Il dispose également d’un plateau technique conséquent : un département d’imagerie médicale comprenant notamment 12 salles de radiologie conventionnelle, un bloc opératoire de 12 salles, un ensemble d’urgences médico-chirurgicales et une stérilisation centrale. Depuis, l’hôpital n’a eu de cesse de se moderniser. Ainsi, en 1986, un complexe de néphrologie dialyse est relié au pavillon Reilly. Le pavillon Léonard-de-Vinci, d’une capacité de 120 lits de moyens et longs séjours, ouvre en 1989. La maternité évolue de 1987 à 1990 pour s’adapter aux besoins d’une maternité moderne et un centre de transfusion sanguine, plus fonctionnel, ouvre en 1989. Un hôpital pédiatrique, d’une capacité de 58 lits, composé d’un service de réanimation infantile, d’une unité de prématurés de 20 lits et d’un service d’urgences pédiatrique, ouvre le . L’hôpital renforce également son plateau technique radiologique en se dotant de nouveaux appareils : un premier IRM (appareil d’imagerie par résonance magnétique) en 1991 puis un second en 2000 et enfin un TEP (tomographe à émission de positons) en 2001.

Au XXIe siècle

En , le bâtiment Claude-Monet est inauguré, remplaçant ainsi le pavillon Sergent. Ce nouveau bâtiment regroupe les spécialités médicales : hépato-gastro-entérologie, rhumatologie, maladies respiratoires. La chirurgie ambulatoire au sein de ce bâtiment fut ouverte en .

La construction d’un hôpital femme-mère-enfant s'achève en 2009 permettant le redimensionnement de la maternité, de la chirurgie pédiatrique, des urgences pédiatriques, de la réanimation pédiatrique et de la néonatalogie. Il comprend 165 lits. Le bloc obstétrical compte 11 salles de travail et le bloc opératoire 6 salles.

Le bâtiment Alzheimer Pablo-Picasso est achevé à l'automne 2008. Il est adapté pour recevoir des patients atteints de maladie d'Alzheimer.

En 2016 le bâtiment Behier est démoli pour faire place à un nouveau pôle pour les soins palliatifs, la médecine spécialisé, et l'hémodialyse.

Fin 2020 et début 2021, deux nouveaux bâtiments ouvrent au public : Plantagenêt et Madeleine-Brès. Le bâtiment Plantagenêt est composé des différents services de consultations ainsi que d'un hôpital de jour. Le bâtiment Madeleine-Brès reçoit, quant à lui, les services de rééducation, d'hépato-gastro-entérologie, de rhumatologie, de maladies respiratoires ainsi que l'hémodialyse. Il remplace donc le bâtiment Claude Monet qui comporte aujourd'hui un bloc opératoire en cours de construction ainsi que les différents services de chirurgie, autrefois placés dans le bâtiment Fontenoy[2].

Toutes ces modifications font partie du plan ARC (Ambulatoire, Regroupement des médecines de spécialité, Cheminements) visant à moderniser l'hôpital[3].

Courant 2022, un nouveau centre de cancérologie devrait ouvrir ses portes. Ce projet est un regroupement des activités de cancérologie du Centre Hospitalier du Mans, de la clinique privée Victor Hugo ainsi que du centre Jean-Bernard[4].

Le , le centre hospitalier du Mans met en place le « plan blanc » qui confirme le dĂ©clancement du Plan Orsan par le ministre de la santĂ©, pour cet Ă©tablissemnt, afin de « faire face Ă  une forte tension capacitaire ». En effet, la plus grande structure sanitaire de cette ville dont l'agglomĂ©ration compte 220 948 habitants, ne peut plus faire face aux besoins d'hospitalisation en aval des urgences adulte. Cette dĂ©cision correspond au constat que cet hĂ´pital qui compte pourtant plus de 1 690 lits ne peut plus rĂ©pondre de façon classique aux demandes d'hospitalisation, celui-ci Ă©tant saturĂ© par l'afflux de malades en raison notamment des fermetures rĂ©currentes des services d’urgences des autres hĂ´pitaux sarthois[5] - [6].

Hospitalisations au CH du Mans

En 2017 le centre hospitalier du Mans comprenait:

  • 1 658 lits et places dont mĂ©decine 721, chirurgie 202, gynĂ©cologie-obstĂ©trique 92, moyen sĂ©jour 90, long sĂ©jour 553, ainsi que
    • 102 079 entrĂ©es en hospitalisation,
    • 336 596 consultations (mĂ©decine, chirurgie et obstĂ©trique)
    • 96 706 passages aux urgences,
    • 24 752 interventions chirurgicales,
    • 3 482 naissances.

Le personnel

En 2017, 568 personnels médicaux (dont 299 praticiens, 140 internes, 90 sages-femmes) et 3939 agents hospitaliers (dont 2653 soignants) travaillaient au centre hospitalier.

Aspects financiers

En 2017, l'hôpital a dépensé près de 350 millions € de dépenses d’exploitation et 47,5 millions € d'investissement[7].

Équipements techniques

  • 6 salles de radiologie (dont 1 Ă  la maison d'arrĂŞt)
  • 2 salles d'Ă©cho-doppler
  • 1 IRM + 2 hors site
  • 2 scanners
  • 1 TEP-Scan
  • 1 gamma camĂ©ra
  • 1 gamma camĂ©ra hybride
  • 23 salles d’opĂ©rations (en 3 blocs au Fontenoy (12 salles), Ă  la maternitĂ© (6 salles) et bloc ambulatoire (5 salles) dans le bâtiment Claude-Monet) avec 24 752 interventions,
  • 1 mammographe numĂ©rique
  • 6 appareils de radiographie mobile
  • 3 salles d'Ă©chographie
  • 1 salle de rythmologie interventionnelle
  • 1 salle de coronarographie
  • 1 salle de radiologie vasculaire

Notes et références

  1. « Présentation », sur www.ch-lemans.fr (consulté le )
  2. Centre Hospitalier du Mans, « Le CHM se modernise », sur www.ch-lemans.fr (consulté le )
  3. Centre Hospitalier du Mans, « Contexte du projet ARC », sur www.ch-lemans.fr (consulté le )
  4. Jérôme LOURDAIS, « Le Mans. Centre de cancérologie de la Sarthe : ouverture en 2022 », sur www.ouest-france.fr, (consulté le )
  5. Site francebleu.fr, article de Julie Le Duff, "Le plan blanc activé à l'hôpital du Mans".
  6. Site actu.fr, article de Maxime Davoust "Pourquoi le centre hospitalier du Mans a déclenché son plan blanc".
  7. Jérôme Lourdais, « Le Mans. Olivier Bossard, directeur de l’hôpital, veut rouvrir des lits », sur Ouest-France, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Le Centenaire du centre hospitalier du Mans : exposition, 1891-1991, ouvrage d'après une exposition tenue en 1991, 47 pages
  • AndrĂ©-François Lemanissier, Historique du centre hospitalier du Mans : 1891-1994, Le Mans-Centre hospitalier, Le Mans, 1994, 135 pages
  • AndrĂ©-François Lemanissier, 100 ans d'histoire du Centre hospitalier du Mans, Le Mans-Centre hospitalier, Le Mans, 1997, 140 pages
  • AndrĂ© LignĂ©, « Les cliniques chirurgicales mancelles », Maine dĂ©couvertes, no 55,
  • Brigitte Masquellin et Alain Lorgeoux from « L'Ancien HĂ´pital gĂ©nĂ©ral dans le quartier des Halles » in Le Mans : regard sur la ville, Saint-Jean-d'AngĂ©ly, Éditions Bordessoules, 1988.
  • « Les enfants trouvĂ©s dans les hĂ´pitaux du Mans de 1512 Ă  1873 » et « Un nouveau bâtiment pour chirurgie ambulatoire et mĂ©decine nuclĂ©aire Ă  l'hĂ´pital du Mans » in La Vie mancelle et sarthoise no 351, mai-
  • « Histoire des hĂ´pitaux du Mans, de leurs origines Ă  1888 » in La Vie mancelle et sarthoise no 349, mars-
  • « L'ancien hĂ´pital de Coulaines » in La Vie mancelle et sarthoise no 348, janvier-

Articles connexes

  • Le Mans
  • PĂ´le SantĂ© Sud (Le Mans)

Liens externes

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