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Centrale hydroélectrique de Khudoni

La centrale hydroĂ©lectrique de Khudoni (en gĂ©orgien ჼუდონის áƒ°áƒ˜áƒ“áƒ áƒáƒ”áƒšáƒ”áƒ„áƒąáƒ áƒáƒĄáƒáƒ“áƒ’áƒŁáƒ áƒ˜ [ჼუდონჰესი], khudonis hidroelektrosadguri [khudonhesi]) est un projet de centrale hydroĂ©lectrique sur la riviĂšre Ingouri, dans la rĂ©gion de MingrĂ©lie-et-Haute-SvanĂ©tie en GĂ©orgie.

Centrale hydroélectrique de Khudoni
Administration
Localisation
Coordonnées
42° 57â€Č 17″ N, 42° 11â€Č 38″ E
Propriétaire
Statut
En projet
Caractéristiques
Type d'installation
Centrale hydroélectrique (en)
Puissance installée
700 MW
Carte

AprĂšs avoir Ă©tĂ© lancĂ© dans les annĂ©es 1980[1] mais Ă  cause de l'instabilitĂ© du pays, le chantier est arrĂȘtĂ© dans les annĂ©es 1990[1]. Le projet est relancĂ© dans les annĂ©es 2010 avec la construction d'un barrage-voĂ»te Ă  double courbure en bĂ©ton d'une hauteur de 202,5 m[1] et d'une centrale souterraine d'une puissance de 702 mĂ©gawatts (MW) Ă©quipĂ©e de 3 turbines Francis de 234 MW chacune[1]. La construction est prĂ©vue pour durer 6 ans[1].

Les principales caractéristiques

Le rĂ©servoir devrait avoir une superficie de 528 hectares, ce qui fera de Khudoni le second plus grand barrage du pays[2]. La production d’électricitĂ© estimĂ©e est de 1 539 GWh par an[3].

Le coĂ»t du projet est estimĂ© Ă  1 milliard d’euros[4].

L’entreprise qui porte le projet est TransElectrica[5].

L’importance de Khudoni pour la production d’électricitĂ© en GĂ©orgie

En 2005, le gouvernement gĂ©orgien a commencĂ© Ă  rechercher des financeurs pour relancer la construction[6]. En effet Ă  cette date, le gouvernement de Mikheil Saakachvili a lancĂ© un vaste programme de dĂ©veloppement de l’hydroĂ©lectricitĂ© afin de pallier les coupures de courant et de faire du pays un exportateur net d’électricitĂ©.

La consommation d’électricitĂ© augmente depuis 2009, alors que les investissements dans de nouveaux moyens de production ne suivent pas[7]. La production d'Ă©lectricitĂ© est principalement assurĂ©e par l’hydroĂ©lectricitĂ© et des centrales thermiques qui fonctionnent grĂące aux importations de gaz naturel.

Mais le contrat signĂ© entre le concessionnaire et l’État prĂ©voit que 91 % de l’électricitĂ© produite par Khudoni sera exportĂ©e. La GĂ©orgie ne pourra acheter que 134 GWh (soit 4 jours de consommation du pays) Ă  un prix de 5,84 centimes de dollar pour les 10 premiĂšres annĂ©es [4].

Si les exportations d’électricitĂ© vont amĂ©liorer la balance commerciale de la GĂ©orgie, elles ne vont pas gĂ©nĂ©rer de revenus pour le pays dans la mesure oĂč les exportations ne sont pas taxĂ©es. À part les taxes sur les salaires, Trans Electrica va payer une taxe de propriĂ©tĂ© de 1 % et ne paiera pour l’usage de l’eau [4].

Les éléments controversés

L'héritage culturel

Le barrage de Khudoni sera situĂ© en SvanĂ©tie qui est classĂ© au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996 en raison du caractĂšre exceptionnel du paysage de ses montagnes et de ses villages mĂ©diĂ©vaux prĂ©servĂ©s par l’isolement. Les populations locales vivent encore selon des traditions ancestrales. Les Svanes sont une ethnie ayant sa propre langue, ses traditions, son style architectural et ses habitudes ancestrales qui font toujours partie de leur vie quotidienne [6].

L’étude des impacts environnementaux et sociaux du projet de Khudoni ne contient aucun dĂ©tail sur les sites historiques, leur localisation ainsi que les propositions des porteurs de projet [4].

La durée de vie du réservoir

En raison des donnĂ©es anciennes (les mesures utilisĂ©es datent d’entre 1966 et 1986) et des fluctuations des afflux de sĂ©diments, l’évaluation de la durĂ©e de vie du rĂ©servoir est inadaptĂ©e Ă  la situation actuelle. Les volumes d’afflux de sĂ©diments sont plus Ă©levĂ©s depuis la construction d’une nouvelle route de 20 km qui n’était pas prise en compte dans les mesures. De plus, les pentes autour du rĂ©servoir sont instables ce qui peut raccourcir davantage la durĂ©e de vie du rĂ©servoir. Il est donc nĂ©cessaire de refaire les mesures d’afflux de sĂ©diments et de mettre en place des mesures de rĂ©duction afin d’éviter des glissements de terrain et des chutes de pierre dans le rĂ©servoir [8].

La relocalisation

Le projet prĂ©voit la relocalisation de 2 000 personnes ce qui va avoir un impact significatif sur la population svane vivant dans la rĂ©gion (12 000 Svanes vivent dans la rĂ©gion de Haute SvanĂ©tie). Le village de Kaishi, avec ses 800 habitants, devrait ĂȘtre entiĂšrement relocalisĂ© [9].

Jusqu’à prĂ©sent, aucun plan de relocalisation n’a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©. De plus l’étude des impacts environnementaux et sociaux ne distingue pas les groupes de personnes selon leur degrĂ© d’affectation par le projet [8].

Plus de 1 500 ha qui Ă©taient traditionnellement possĂ©dĂ©s par les populations locales (mais non officiellement enregistrĂ©s) ont Ă©tĂ© vendus par l’État Ă  Trans Electrica pour 1 dollar. Les populations locales n’ont pas Ă©tĂ© informĂ©es de la transaction [4].

Les impacts environnementaux

Les Ă©cologistes restent sceptiques Ă  propos du projet. Les forĂȘts et les prairies en amont de la riviĂšre Inguri sont rĂ©putĂ©es pour leur vie sauvage riche et endĂ©mique (notamment, de nombreux oiseaux, rapaces, chamois, ours, loups, lynx) [6].

L’inondation de la zone du rĂ©servoir va dĂ©truire forĂȘt et habitat pour les animaux et rĂ©duire les populations animales aquatiques. Alors qu’il n’y a pas de statut officiel de protection de la rĂ©gion de SvanĂ©tie, la riche biodiversitĂ© de cette zone unique au monde sera irrĂ©mĂ©diablement affectĂ©e par le barrage de Khudoni [8].

L’évaluation des impacts cumulatifs

L’étude environnementale des impacts cumulatifs des centrales hydroĂ©lectriques existantes et en projet sur la riviĂšre Ingouri a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e, mais elle couvre uniquement l’aval de la riviĂšre et ne tient pas compte du projet de barrage de Khudoni [4]. Les diffĂ©rents projets de construction de barrage sur la riviĂšre Ingouri risquent d’avoir des impacts nĂ©gatifs sur la biodiversitĂ© et la qualitĂ© de l’eau [10].

Contestations

En septembre 2013, une manifestation contre le projet de construction de plusieurs grands barrages, dont Khudoni, s’est dĂ©roulĂ©e Ă  Tbilissi [9].

Notes et références

  1. Étude de faisabilitĂ© de la centrale hydroĂ©lectrique de Khudoni sur le site de la sociĂ©tĂ© suisse Gruner.
  2. « Trans Electrica : Projects : Project Detail », sur transelectrica.com (consulté le )
  3. « Trans Electrica : Projects : Overview », sur transelectrica.com (consulté le )
  4. « Khudoni hydropower plant, Georgia | Bankwatch » (consulté le )
  5. « Trans Electrica : About us : Main Stakeholders », sur transelectrica.com (consulté le )
  6. « Kochladze, Manana; Getiashvili,, Rezo (2007). "The Khudoni dam: a necessary solution to the Georgian energy crisis?" (PDF) », sur http://bankwatch.org
  7. « Recent blog posts », sur www.iset.ge (consulté le )
  8. « Analyse de l'étude d'impact du projet Khudoni par la Commission d'évaluation de l'environnement des Pays-Bas (anglais) »
  9. (en-US) « Gigantic hydro power dam given a green light in Georgia », Democracy & Freedom Watch,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. « BankWatch - Briefing Khudoni Novembre 2011 (en anglais) »
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