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Caspar Schwenckfeld von Ossig

Caspar (ou Kaspar) Schwen(c)kfeld von Ossig[1] ( à Ossig – à Ulm) est un noble de Silésie qui devient un réformateur protestant et un mystique. Il est un des premiers à introduire la Réforme en Silésie.

Caspar Schwenckfeld von Ossig
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonymes
Rufus Sarmentarius, Kaspar Gryseneggerus, Kaspar Greysenecker
Formation
Activités
Autres informations
Mouvement

Schwenckfeld approche les principes de la RĂ©forme au travers des enseignements spiritualistes de Thomas MĂĽntzer et Andreas Karlstadt. Cependant, il dĂ©veloppe ses propres idĂ©es, et se trouve en dĂ©saccord avec Martin Luther durant la controverse sur l’Eucharistie (1524). Il dĂ©veloppe ses idĂ©es sur les sacrements (la doctrine du corps cĂ©leste) en proche association avec son collègue, l’humaniste Valentin Crautwald (1465–1545). Ses partisans constituent une nouvelle « secte Â», qui fut mise hors la loi en Allemagne, mais dont les idĂ©es influencèrent l’anabaptisme, le puritanisme en Angleterre, et le piĂ©tisme en Europe continentale.

Biographie

Années de jeunesse

Schwenckfeld nait à Ossig (aujourd’hui Osiek), près de Liegnitz (aujourd’hui Legnica, en Basse-Silésie), dans une famille noble, en 1489 ou 1490. De 1505 à 1507, il est étudiant à Cologne ; en 1507, il entre à l’université de Francfort-sur-l'Oder. Entre 1511 et 1523, Schwenckfeld sert le duché de Liegnitz en tant que conseiller du duc Karol (Charles) I (1511–1515), du duc Jerzy (Georges) I (1515–1518), et du duc Fryderyk (Frederick) II (1518–1523).

Idées philosophiques

En 1518 ou 1519, Schwenckfeld vĂ©cut une expĂ©rience d’éveil qu’il appela une « visite de Dieu Â». Les Ă©crits de Luther eurent une influence profonde sur Schwenckfeld ; il embrassa la RĂ©forme luthĂ©rienne et devint un Ă©tudiant des Écritures. En 1521, Schwenckfeld commença Ă  prĂŞcher l’Évangile ; en 1522, il gagna au protestantisme le duc FrĂ©dĂ©ric II. Il organisa la « fraternitĂ© » de ses convertis en 1523 dans un but de prière et d’étude. En 1525, il rejeta les idĂ©es de Luther sur la prĂ©sence rĂ©elle du Christ dans l’hostie et donna une interprĂ©tation mystique de la Sainte-Cène, qui fut ensuite rejetĂ©e par Luther. Schwenckfeld commença Ă  enseigner que les vrais croyants absorbent le corps mystique du Christ. Partout oĂą il allait, il faisait de gros efforts pour promouvoir la RĂ©forme, mais en mĂŞme temps, il critiquait ceux des rĂ©formateurs qu’il trouvait extrĂ©mistes. Il soulignait l’idĂ©e que, pour ĂŞtre un vrai chrĂ©tien, il ne fallait pas changer extĂ©rieurement, mais intĂ©rieurement. Du fait de dĂ©saccords sur la communion et sur d’autres sujets, Schwenckfeld rompit avec Luther et se mit Ă  suivre ce qu’il appelait une « voie moyenne Â». Il s’exila volontairement de SilĂ©sie en 1529 pour Ă©viter de mettre son duc dans l’embarras et vĂ©cut Ă  Strasbourg de 1529 Ă  1534, puis en Souabe.

Enseignements

Les enseignements de Schwenckfeld incluaient l’opposition à la guerre, aux sociétés secrètes et au serment ; il pensait que les gouvernements n’avaient pas le droit de s’ingérer dans la conscience des individus ; que la régénération se faisait de l’intérieur par le travail du Saint-Esprit ; que les croyants se nourrissent mystiquement du Christ, et qu’ils doivent donner des preuves de leur régénération. Il rejetait le baptême des enfants ainsi que toutes formes et dénominations ecclésiastiques extérieures.

Publications

En 1541, Schwenckfeld publia la Grande Confession de la Gloire du Christ. Beaucoup considérèrent cet écrit comme hérétique. Il enseignait que le Christ avait deux natures, divine et humaine, mais que progressivement la nature divine l’emportait sur la nature humaine. Ces idées conduisirent ses partisans à s’appeler eux-mêmes Jésus.

Mort

En 1561, Schwenckfeld fut atteint de la dysenterie ; il s’affaiblit graduellement et mourut à Ulm au matin du . À cause de ses ennemis, sa mort fut tenue secrète ainsi que le lieu de son enterrement.

Ĺ’uvres

Bibliographie

Corpus Schwenckfeldianorum

  • C. D. Hartranft et E. E. S. Johnson (Ă©d.), Corpus Schwenckfeldianorum, vol. 1-15, Leipzig, 1907–1939[2] — Comprend des Ă©crits de Schwenckfeld.

Études

  • (de) Ulrich Bubenheimer, « Schwenckfeld von Ossig, Kaspar », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. IX (lire en ligne), col. 1215–1235
  • AndrĂ© Derville, « Schwenckfeld (Gaspard), spiritualiste protestant, 1489-1561 Â», dans Dictionnaire de spiritualitĂ©, Beauchesne, t. 14, col. 451, 4 p.
  • (en) Peter C. Erb, Schwenckfeld in his Reformation setting, Valley Forge (Pennsylvanie), Judson Press, 1978.
  • (en) Ruth M. B. Gouldbourne, The flesh and the feminine : gender and theology in the writings of Caspar Schwenckfeld, Carlisle, Paternoster, 2006.
  • Daniel Husser, « Le plaidoyer pour la tolĂ©rance de Caspar Schwenckfeld Ă  Strasbourg (1529–1631) Â», dans Servir en l'attendant, no 4, juillet-.
  • (en) Rufus M. Jones, Spiritual reformers in the 16th and 17th centuries, Londres, Macmillan, 1914.
  • (en) William Klassen et Peter C. Erb, « Caspar von Schwenckfeld Â», dans Global Anabaptist Mennonite Encyclopedia Online, 1989 — Avec bibliographie.
  • Alexandre KoyrĂ©, « Caspar Schwenkfeld », dans Mystiques, spirituels, alchimistes du XVIe siècle allemand, Paris, Gallimard, coll. « IdĂ©es », .
  • (en) R. Emmet McLaughlin, Caspar Schwenckfeld, reluctant radical : his life to 1540, New Haven, Yale University Press, 1986 (ISBN 0-300-03367-2).
  • (de) R. Emmet McLaughlin, « Schwenckfeld, Kaspar von Â», dans Mennonitisches Lexikon.
  • (en) Douglas H. Shantz, Crautwald and Erasmus. A Study in Humanism and Radical Reform in Sixteenth Century Silesia, Baden-Baden, Valentin Koerner, 1992.

Compléments

L’Église schwenkfeldienne

Schwenckfeld n’a pas organisĂ© d’Église sĂ©parĂ©e durant sa vie, mais il semble que des disciples se soient rĂ©unis autour d’écrits et de sermons. En 1700, ils Ă©taient environ 1 500 en Basse-SilĂ©sie. Beaucoup fuirent les persĂ©cutions de l’empereur d’Autriche et trouvèrent refuge sur les terres du comte Nikolaus Ludwig von Zinzendorf. Ces partisans commencèrent Ă  ĂŞtre appelĂ©s Schwenkfelders. Un groupe d’entre eux arriva Ă  Philadelphie en 1731 ; ils furent suivis d’autres migrations jusqu’en 1737. En 1782, la Society of Schwenkfelders Ă©tait formĂ©e, et, en 1909, l’Église schwenkfeldienne Ă©tait organisĂ©e.

La Schwenkfelder Church est restĂ©e petite. Il y a environ six Ă©glises et 3 000 membres dans le sud-est de la Pennsylvanie. Toutes se situent dans un rayon de 80 km autour de Philadelphie.

Notes et références

  1. Il a utilisé les pseudonymes de Eliander, Caspar Greysenecker, Greisenecker, Gryseneggerus, C. Dinopedius, J. Dinopedius von Greiseneck, Konrad Bleckschaff.
  2. En ligne aux États-Unis.

Articles connexes

Liens externes

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