CasĂłn del Buen Retiro
Le Casón del Buen Retiro est un édifice historique de Madrid, en Espagne. Il constitue l’un des deux seuls édifices qui subsistent après la destruction du palais du Buen Retiro, duquel il prend le nom. Construit par Alonso Carbonel en 1637, il est pensé initialement comme salon de danse de la Cour de Philippe IV[1].
Type |
élément de palais royal |
---|---|
Partie de |
Paseo del Prado et Buen Retiro, un paysage des arts et des sciences (d) |
Destination initiale |
Palais royal |
Destination actuelle |
Musée, puis centre d’étude |
Style | |
Architecte | |
Construction |
1637 |
Commanditaire | |
Occupant | |
Propriétaire |
Ministère de la Culture Espagnol |
Patrimonialité |
Bien d’intérêt culturel |
Pays | |
---|---|
Communauté autonome | |
Commune |
MĂ©tro |
Buen retiro |
---|
Coordonnées |
40° 24′ 54,78″ N, 3° 41′ 21,05″ O |
---|
Ă€ partir de 1971, il dĂ©pend du musĂ©e du Prado et possède plus de 3 000 toiles, dont Guernica de Picasso avant qu’elle n'ait Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e au musĂ©e Reina SofĂa en 1992. Après des annĂ©es de travaux, le bâtiment est transformĂ© en centre d’études en 2009, alors que les collections de peintures du XIXe siècle sont relocalisĂ©es au siège principal du musĂ©e après son agrandissement par Rafael Moneo.
Histoire
Le Casón fut construit par Alonso Carbonel en 1637 comme Salon de danse du Palais du Buen Retiro. À l’origine ce n’était pas un édifice indépendant, mais une intersection ou un segment dans une succession importante d’édifices. L’autre édifice subsistant du Buen Retiro, est le Salon des royaumes, qui fut durant des décennies le siège du Musée de l'Armée, jusqu’à son déplacement au musée du Prado.
Le peintre napolitain Luca Giordano participa Ă la dĂ©coration du CasĂłn. Il peignit l’AllĂ©gorie Ă la Toison d’Or sur la voĂ»te de l’édifice. C’est pratiquement le seul Ă©lĂ©ment original qui subsiste, bien qu’en rĂ©alitĂ© ce panneau fut amplement restaurĂ© par deux peintres du XIXe siècle, Germán Hernández Amores (es) et JosĂ© Garnelo (en). Durant le XIXe siècle, après la destruction du Buen Retiro, le CasĂłn subit un agrandissement. Lui furent ajoutĂ©es deux nouvelles façades, de style nĂ©oclassique. Elles furent conçues par le discret architecte Mariano Carderera, mais il fallut refaire la façade occidentale lorsqu’un cyclone s’abattit sur cette zone de Madrid et la fit tomber – ainsi que 564 arbres du jardin botanique royal de Madrid[2]. Carderera fut alors Ă©loignĂ© de la direction des travaux, et la nouvelle façade fut confiĂ©e Ă l’architecte de Burgos Ricardo Velázquez Bosco. L’édifice fut exploitĂ© comme cabinet royal d’études topographiques dès 1831, crĂ©Ă© par l’ingĂ©nieur LeĂłn Gil de Palacio (es)[3]. AntĂ©rieurement, ce fut le siège du cabinet royal des machines crĂ©Ă© par AgustĂn de Betancourt[4].
Au cours du XXe siècle, le Casón – la baraque, appelé ainsi à cause de son aspect désolé d’alors - fut employé à différentes fins. En 1971 il fut cédé au Musée du Prado pour accueillir la collection de peintures du XIXe siècle.
Ces peintures avaient appartenu au musĂ©e espagnol d'art moderne, crĂ©Ă© en 1894. Avec l’augmentation constante de ses fonds, il fut dĂ©cidĂ© en 1971 de rendre les peintures du XIXe siècle au Prado et laisser celles restantes, du XXe siècle, dans un nouvel Ă©difice construit Ă la citĂ© universitaire : le musĂ©e espagnol d'art contemporain (MEAC) qui fut transformĂ© en 1988 en musĂ©e national centre d'art reine SofĂa et dĂ©placĂ© en 1992 sur son site actuel.
Le Casón du buen retiro reçut en 1981 le legs Picasso, dont l’œuvre la plus importante était Guernica. Avec lui, étaient exposés d’autres legs significatifs, comme celui d’Arthur Dougles Cooper ou de Piler Juncosa, veuve de Joan Miró.
Avec Guernica, une grande partie de la peinture avant-gardiste fut exposĂ©e dans le CasĂłn du buen retiro jusqu’en 1992. Elles furent alors dĂ©placĂ©es au musĂ©e de la reine Sofia en vertu d’un nouveau dĂ©cret qui divisait les collections publiques d’art: les artistes qui Ă©taient nĂ©s après Picasso iraient au musĂ©e de la reine SofĂa, et ceux nĂ©s avant resteraient au Prado. Cependant, afin de renforcer l'importance du reste des collections du musĂ©e reine Sofia — qui alors Ă©taient inĂ©gales et sans identitĂ© claire et dĂ©finie — il y eut des exceptions importantes avec des peintres tels que Ramon Casas, Santiago Rusiñol, Joaquim Mir ou DarĂo de Regoyos, qui, bien qu’antĂ©rieurs Ă Picasso, furent exposĂ©es dans le nouveau musĂ©e en raison de leurs cĂ©lĂ©britĂ©s.
La réforme
En 1996 le Casón fut fermé au public pour initier une reforme complète qui commença en 1997, et qui fut à la charge du Ministère de la culture.
Les interventions eurent trois objectifs :
- Consolider l’édifice en éliminant les problèmes d’humidités et les manques de ciments.
- Récupérer la fresque de la voûte de Luca Giordano.
- Agrandir la surface d’exposition. Deux nouveaux étages furent construits, ce qui suppose une augmentation de 3 157 mètres carrés. Ce nouvel espace, maintenant que l’édifice n’est plus employé pour des expositions permanentes, est utilisé comme magasin de livres et de documentation.
Les travaux se terminèrent en , avec une fête de gala le 30, cependant les locaux n’entrèrent en fonctionnement qu’en 2009.
L’utilisation finale de l’édifice est d’héberger le Centre d’Études du Musée dite « l’École du Prado » et qui suit le modèle de l’École du Louvre. Elle se consacre à l'étude des œuvres d'art et à la formation d’expert en art. C’est là que se trouvent les départements de documentation, d’archive, la bibliothèque et la conservation du Musée du Prado.
Pour célébrer publiquement la restauration du Casón, la première exposition fut sur Luca Giordano dans le Prado - la voûte étant une œuvre du peintre - et qui coïncidait avec la publication d’un livre sur l'histoire de l’édifice et d’un catalogue raisonné de l'œuvre de Giordano dans l'institution. Par la suite, la grande salle centrale avec sa voûte peinte fut exploitée comme grande salle de lecture de la bibliothèque du Prado.
Le centre reçut une dotation extraordinaire du roi Juan Carlos Ier d'Espagne[5]. Le Centre ouvrit ses portes pour la première fois le 9 de mars 2009. Il possédait des livres sur la peinture, le dessin et l’iconographie, la sculpture et les arts décoratifs, sur une période allant du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle. Une Partie sont des catalogues d’expositions ; il existe également un important fonds ancien, constitué en grande partie par des acquisitions des bibliothèques Cervella et Madrazo. Au total il y a près de 60000 volumes et 700 titres de revues. En 1987 s’initia la numérisation des fonds, permettant d’accéder à ces documents depuis les salles de lecture[6].
Notes et références
- Rosario Mariblanca,, Histoire du Buen Retiro, Madrid, La LibrerĂa, A. Albardonedo Freire, « Une nouvelle copie de JosĂ© du Castillo des fresques disparues de Luca Giordano au CasĂłn du Retiro de Madrid », Laboratoire d’art, UniversitĂ© de Seville, no 20,‎ (lire en ligne)
- « deux siècles d’histoire. », Jardin Royal Botanique. (consulté le )
- Francisco Quirós Linares, (1984), Les collections militaires des modèles de villes espagnoles et le cabinet topographique royal de Ferdinand VII: une approximation
- Rumeu De Aras, A. (1980) Science et technologie dans l’Espagne Illustre. L’école des chemins et canaux. Madrid, Turner.
- « Le Patronage Royal du Musée du Prado se réunit en séance plénière sous la présidence de S.M. le Roi », Musée National du Prado, (consulté le )
- EFE, « La nouvelle bibliothèque du Prado ouvre ses portes dans le Casón du Buen Retiro », La Opinión de Zamora (Editorial Prensa Ibérica)., (consulté le )