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Carmine Senise (policier)

Carmine Senise (Naples, 28 novembre 1883 - Rome, 24 janvier 1958) était un policier et préfet italien, chef de la police de 1940 à 1943 puis, pendant une courte période, au sein du premier gouvernement du maréchal Pietro Badoglio aprÚs la destitution de Benito Mussolini.

Carmine Senise
Illustration.
Fonctions
Chef de la police - Directeur général de la sécurité publique
–
Prédécesseur Arturo Bocchini
Successeur Lorenzo Chierici
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Prédécesseur Lorenzo Chierici
Successeur Tullio Tamburini
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Naples
Date de dĂ©cĂšs (Ă  74 ans)
Lieu de décÚs Rome
Nationalité Italien
Profession Préfet

Biographie

Il est nĂ© en 1883 Ă  Naples dans une famille d'origine lucanienne, fils de Tommaso, mĂ©decin et sĂ©nateur du Royaume ; son oncle du mĂȘme nom, Carmine Senise, Ă©tait prĂ©fet de la ville napolitaine[1]. AprĂšs avoir obtenu sa licence en droit, Senise remporte un concours en 1908 et entre dans l'administration du ministĂšre de l'IntĂ©rieur. Sa premiĂšre affectation est dans la sous-prĂ©fecture de Pouzzoles[1].

Pietro Badoglio, qui a rĂ©intĂ©grĂ© Senise Ă  la tĂȘte de la police

De 1911 à 1922, il est secrétaire puis chef du service de presse de ce ministÚre. Par la suite, il a été affecté à la direction générale des prisons, puis à la direction générale de la santé. En 1930, transféré à la direction générale de la sécurité publique, il devient chef de la division des affaires générales et confidentielles. En 1932, il est promu préfet et nommé chef adjoint de la police.

Erich Priebke Ă  l'ambassade d'Allemagne Ă  Rome, qui a arrĂȘtĂ© Senise en 1943

Lorsque Arturo Bocchini meurt le 22 novembre 1940, chef de la police depuis quatorze ans, le mĂȘme jour[1], Senise est nommĂ© son successeur, sur proposition du sous-secrĂ©taire d'État Ă  l'IntĂ©rieur, Buffarini Guidi[2]. Le 14 avril 1943, Benito Mussolini, mĂ©content de la faible rĂ©pression des grĂšves ouvriĂšres qui avaient eu lieu dans le nord de l'Italie en mars, le rĂ©voque et le remplace par le prĂ©fet Lorenzo Chierici. Senise participe au "complot" du 25 juillet de la mĂȘme annĂ©e, lorsque l'approbation par le Grand Conseil du fascisme de l'ordre du jour Grandi entraĂźne la dĂ©mission forcĂ©e du Duce : c'est lui qui propose que Mussolini soit arrĂȘtĂ© Ă  villa Savoia, la rĂ©sidence privĂ©e de Victor-Emmanuel III.

Le 26 juillet, Pietro Badoglio, le nouveau chef du gouvernement, le rĂ©intĂ©gra dans ses fonctions, qu'il occupa jusqu'au 8 septembre 1943 ; Ă  l'annonce de l'armistice de Cassibile, contrairement aux hauts fonctionnaires de l'État et aux commandants militaires, il choisit de rester Ă  Rome. Le 23 septembre, alors qu'il se trouve dans son bureau au Viminale, il est arrĂȘtĂ© par des soldats SS et des parachutistes allemands, sous le commandement du capitaine Erich Priebke. DĂ©portĂ© en Allemagne et emprisonnĂ© dans le camp de concentration de Dachau, il est ensuite transfĂ©rĂ© Ă  Hirschegg et finalement libĂ©rĂ© dans les derniers jours de la guerre, le .

De retour en Italie, il est accusé de complicité avec le fascisme mais est acquitté par la Cour d'assises spéciale[3] de Rome. Dans ses mémoires, répertoriées dans la bibliographie, il raconte avec force détails comment il a tenté, à un moment crucial de l'histoire italienne, de préserver le rÎle autonome de la police par rapport au régime.

Il meurt en 1958, à l'ùge de soixante-quatorze ans, dans sa modeste maison située dans l'un des quartiers les plus populaires de Rome, entre San Giovanni et Santa Croce in Gerusalemme, Via Andrea Provana, 23, des suites d'une artériosclérose cérébrale dont il souffrait depuis environ un mois[4].

Distinctions honorifiques

- Chevalier de la Grand-Croix de l'Ordre de la Couronne d'Italie

- Commandeur de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare - 15 janvier 1888

Source

Références

  1. Voir l'article paru dans La Stampa du 23 novembre 1940, cité dans Liens externes.
  2. Frederick W. Deakin p. 112.
  3. Le décret législatif de la Lieutenance n° 142 du 22 avril 1945 avait créé les "Cours d'assises extraordinaires pour les crimes de collaboration avec les Allemands". Le décret n° 625 du 5 octobre 1945 supprime les tribunaux extraordinaires et les transforme en sections spéciales des cours d'assises ordinaires. Source : Actes parlementaires, Chambre des députés, 14e législature, séance du 8 février 2006, note de bas de page p. 147 et suivantes.
  4. È morto Carmine Senise capo della polizia nel 1943, La Stampa, 25 janvier 1958, p. 22

Bibliographie

  • (it) Frederick W. Deakin, Storia della Repubblica di SalĂČ, Turin, Einaudi, 1962.
  • (it) Annibale Paloscia, I segreti del Viminale. Storia della Polizia, Rome, Newton & Compton Editori, 1989.
  • (it) Carmine Senise, Quando ero Capo della polizia 1940-1943, Rome, Ruffolo Editore, 1946.
  • (it) Stefanella Spagnolo, Carmine Senise. Capo della polizia fascista dal 1940 al 1943. Intervista impossibile, Rome, Aracne, 2010, (ISBN 978-88-548-3246-6).

Articles externes

Liens externes

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