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Camp de Thol

Le camp de Thol est un camp situé sur la plaine de Thol (ancienne commune de l'Ain jusqu'à 1797), entre Pont-d'Ain et Neuville-sur-Ain dans l'Ain en France. D'abord camp militaire accueillant à partir de 1943 les enfants de troupes de l'école militaire préparatoire d'Autun alors basés à Valence, il deviendra à partir du 1er décembre 1958 jusqu'en mars 1961 un camp d'internement pour personnes en résidence surveillée dans le cadre de la guerre d'Algérie[1]. Comme lui plusieurs autres camps ont ainsi été transformé en camp d'internement: Larzac (Aveyron), Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Saint-Maurice-l'Ardoise (Gard), Vadenay (Marne).

L'infirmerie et les locaux disciplinaires du camp de Thol.

Le camp de Thol fut placé stratégiquement dans le territoire rural (campagne) afin de ne pas attirer l'opinion publique. Cependant il était accessible (proche de la ville de Lyon) en bordure de route et proche de la voie ferré.

Histoire

Seconde Guerre mondiale

Les enfants de troupe intĂšgrent les maquis de l'Ain[2] Ă  partir de 1943 et sont placĂ©s sous la responsabilitĂ© d'Henri Girousse. Ils participent Ă  divers combats dans la rĂ©gion, notamment en marge de la bataille de Meximieux. Une stĂšle commĂ©more leur action est Ă©rigĂ©e au camp de La Valbonne[3]. Une autre stĂšle est situĂ©e prĂšs du camp lui mĂȘme Ă  Neuville-sur-Ain[4].

Guerre d'Algérie

Des Algériens ou militants de l'indépendance furent placés sous surveillance dÚs 1958 dans le camp[1] sur simple décision administrative (sans jugement).

Entre 1958 et 1961, prÚs d'un millier d'hommes furent internés dans ce qui fut un Centre d'Assignation à Résidence Surveillée.

En avril 1960, des membres de l'Action civique non-violente demandÚrent à partager le sort des Algériens internés sans jugement dans le camp.

À partir de l'Ă©tĂ© 1959, le ministre de l'intĂ©rieur dĂ©cida de n'y envoyer que des jeunes de 18 Ă  25 ans provenant de toute la mĂ©tropole.

En 1961, les assignés du FLN furent envoyés dans d'autres camps, c'est à ce moment que l'on connaßt une fermeture progressive due au départ des militaires.

Le fonctionnement du camp pendant la guerre d'Algérie

Le site du camp de Thol comptait une dizaine de casernements comprenant chacun entre 50 et 80 prisonniers.

La vie du camp

Le camp de Thol a connu peu de tentatives d'évasions. En revanche la mobilisation des assignés était importante : "ils faisaient des grÚves de la faim ou grÚves des poubelles pour réclamer un accÚs à la presse ou aux soins [...] Ils se révoltaient réguliÚrement contre l'administration."[1]

Le FLN prit en charge clandestinement les captifs en maßtrisant le rythme des journées, c'est à dire, qu'en plus des tùches quotidiennes, des temps solennels sont aménagés pour ritualiser les convictions nationales des assignés adhérents aux principes du FLN. Rapidement, dans le camp, les assignés organisÚrent des cours de français, d'arabe et d'anglais, une éducation politique voire un enseignement paramilitaire.

La surveillance

Le camp Ă©tait entourĂ© d'une clĂŽture et de miradors. Il Ă©tait dirigĂ© par un commissaire de police et surveillĂ© par des gardiens contractuels ainsi que des CRS placĂ© autour du camp afin d’empĂȘchĂ© toute tentative d'Ă©vasion.

DĂ©tournement psychologique

Le 6 dĂ©cembre 1958, le ministre de l’intĂ©rieur recommande "un programme d'action sociale minimum" afin d'arracher les internĂ©s au militantisme nationaliste.

Bibliographie

  • Arthur Grosjean, « Internement, emprisonnement et guerre d’indĂ©pendance algĂ©rienne en mĂ©tropole : l’exemple du camp de Thol (1958-1965) », Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines,‎ (ISSN 2108-6907, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Arthur Grosjean, « 32. L'assignation Ă  rĂ©sidence surveillĂ©e : le camp de Thol (1958-1961) », dans : RaphaĂ«lle Branche Ă©d., La France en guerre 1954-1962. ExpĂ©riences mĂ©tropolitaines de la guerre d’indĂ©pendance algĂ©rienne. Paris, Autrement, « MĂ©moires/Histoire », 2008, p. 356-370. URL : https://www.cairn.info/la-france-en-guerre-1954-1962--9782746711853-page-356.htm
  • Collectif, « Vadenay, Saint-Maurice l’Ardoise, Thol, le Larzac : L'internement en France pendant la guerre d’indĂ©pendance algĂ©rienne », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, La Contemporaine,‎ (lire en ligne)

Références

  1. Arthur Grosjean, « Internement, emprisonnement et guerre d’indĂ©pendance algĂ©rienne en mĂ©tropole : l’exemple du camp de Thol (1958-1965) », Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines,‎ (ISSN 2108-6907, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. « Journées du patrimoine. Visite du camp de Thol », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  3. « STÈLE À LA MÉMOIRE DES ENFANTS DE TROUPE », sur museedelaresistanceenligne.org (consultĂ© le )
  4. « StÚle commémorative 01160 Neuville-sur-Ain - Memospace », sur www.memospace.fr (consulté le )

Articles connexes

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