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Camille de Toledo

Camille de Toledo, nom de plume d'Alexis Mital[1], né le , est un essayiste et écrivain français vivant à Berlin. Il est aussi plasticien, vidéaste et enseignant à l'ENSAV (La Cambre) à Bruxelles.

Camille de Toledo
Description de cette image, également commentée ci-après
Camille de Toledo, Ă  Paris (2017).
Nom de naissance Alexis Mital
Naissance
Lyon
Activité principale
Ă©crivain, enseignant
Distinctions
lauréat de la Villa Medicis
lauréat de la fondation Jan-Michalski pour la littérature
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement inquiétisme
Genres
essai, roman, théâtre, performance
Adjectifs dérivés toledanesque

Ĺ’uvres principales

  • Le HĂŞtre et le Bouleau (2009)
  • Vies potentielles (2010)
  • L'InquiĂ©tude d'ĂŞtre au monde (2012)
  • Le Livre de la faim et de la soif (2017)
  • ThĂ©sĂ©e, sa vie nouvelle (2020)

Biographie

Famille

Issu de la grande bourgeoisie lyonnaise[2], Alexis Mital est le fils de Gérard Mital, producteur de cinéma[3], et de Christine Mital, qui fut rédactrice en chef au Nouvel Observateur.

Il est le petit-fils d'Antoine Riboud[4] - [5], fondateur et président du groupe Danone, et le petit-neveu du photographe Marc Riboud qui l’a initié à la photographie qu'il pratique souvent en vacances, ou de manière plus introspective à travers le selfie. Son oncle maternel, Franck Riboud, a été le PDG de Danone de 1996 à 2014.

Il a été élevé par une « mère de cœur », Marguerite Virey, dite « Mazet ».

Le suicide de son frère Jérôme, le 1er mars 2005, à Paris, le marque durablement.

Formation

Il étudie l'histoire et les sciences politiques à l’Institut d'études politiques de Paris, ainsi que le droit et la littérature à l’université de Paris (Paris Diderot) où il soutient une thèse sur le « vertige » sous la direction de Dominique Rabaté[6].

Après des études à la London School of Economics, il voyage aux États-Unis et en Amérique du Sud, et réalise plusieurs films documentaires avec son ordiphone[7].

Nom de plume

Pour son nom de plume — Camille de Toledo —, il a emprunté le prénom de son arrière-grand-père maternel Camille Riboud, issu d'une riche famille protestante de la région lyonnaise et président de la Société lyonnaise de dépôts[8], qui se suicida en 1939. Le nom de Toledo est emprunté à sa grand-mère paternelle, Marguerite de Toledo, fille d'un pharmacien genevois issu d'une famille judéo-espagnole et d'une catholique italienne originaire des Pouilles[9].

Parcours

En 2002, son premier court métrage de fiction, Tango de Olvido, est sélectionné au festival de Cannes[10]. Il publie la même année son premier ouvrage, Archimondain Jolipunk ; confessions d'un jeune homme à contretemps, un essai mêlant des éléments de récit biographique salué notamment par Le Monde et Libération[11].

En 2004, il obtient la bourse de la Villa MĂ©dicis[12].

En 2005, il entreprend l’écriture de Strates décrite comme « une archéologie fictionnelle »[13]. Sur quatre livres prévus pour cette tétralogie, deux sont parus : L’Inversion de Hieronymus Bosch (2005) et Vies et mort d’un terroriste américain (2007).

Camille de Toledo est l’auteur d’essais mêlant les écritures et les genres : récit autobiographique, critique, micro-fictions, dont Le Hêtre et le Bouleau, essai sur la tristesse européenne (2009). Il publie également en 2008 aux Presses universitaires de France une réponse sous forme d'essai au manifeste intitulé Pour une littérature-monde en français lancé en mars 2007. Intitulé Visiter le Flurkistan ou les illusions de la littérature-monde, c'est une charge en faveur d'une littérature libre de toute contrainte directement naturaliste ou réaliste, et qui relève bien plus fondamentalement de l’« archéologie des fictions humaines », que de l'expérience « réelle » et « authentique » du monde[14].

Il collabore régulièrement à la revue de philosophie, d’art et de littérature Pylône[15].

Au printemps 2008, il fonde avec Maren Sell la Société européenne des auteurs pour promouvoir une culture de toutes les traductions[16]. C'est avec ce réseau, soutenu par des personnalités telles que Bruno Latour, Hélène Cixous, Juan Goytisolo et Mathias Enard, qu'il développe une « poétique de l'entre-des-langues », de la « traduction comme langue », dans le souci de « dénationaliser les champs littéraires et politiques ». Il fonde, notamment, la plateforme de traduction collaborative, tlhub.org et le projet de la Liste Finnegan[17].

En , son roman en fragments, Vies pøtentielles, paraît aux éditions du Seuil. C’est, selon Dominique Rabaté, « un tournant biographique et littéraire »[18].

Début 2012 paraît L'Inquiétude d'être au monde[19], un chant et une méditation sur l'état de l'Europe au début du XXIe siècle, qui tourne autour d'un « mythe noir », la tuerie d'Utøya, en Norvège par Anders Breivik.

En , il écrit le livret et réalise les vidéos de l'opéra La Chute de Fukuyama, composé par Grégoire Hetzel, sur les attentats du 11 septembre 2001, à la salle Pleyel[20].

En 2014, Camille de Toledo lance le projet Mittel-Europa, de « narrations en art », qui est hébergé pendant un an au centre d'art de la Spinnerei, Halle 14, à Leipzig. Il y développe une écriture plastique et matérielle, prolongement de son écriture littéraire dans l'espace d'exposition. En , il présente « L'Exposition potentielle »[21] puis, en avril-mai, une réflexion sur la violence et l'Histoire, History Reloaded[22] - [23], et finalement, un travail sur les relations entre utopie et dystopie « Europa-Eutopia »[21].

Il enseigne notamment Ă  l'Atelier des Ă©critures contemporaines de l'ENSAV (La Cambre) Ă  Bruxelles[24].

En 2019, avec le Pôle Art et Urbanisme (Polau), à Tours, il lance une nouvelle « institution potentielle » : les Auditions du parlement de Loire, pour réfléchir à la personnalisation juridique des éléments de la nature et à la mise en place d'institutions inter-espèces. Il mène, par ailleurs, un cycle avec l'École urbaine de Lyon, l'association Arty Farty et la fête du livre de Bron autour de la notion d'enquête en art, en littérature et en sciences humaines[25]

Vie privée

Il est marié à l'historienne franco-tunisienne Leyla Dakhli, chercheuse au CNRS, et vit désormais à Berlin ; il est père de trois enfants[26].

Publications

Ses ouvrages sont traduits en Espagne, en Italie, en Allemagne et aux États-Unis.

Essais – récits

  • Archimondain Jolipunk ; confessions d'un jeune homme Ă  contretemps, Calmann-LĂ©vy, 2002
  • Visiter le Flurkistan ou les illusions de la littĂ©rature monde, Editions PUF, 2007
  • Le HĂŞtre et le Bouleau. Essai sur la tristesse europĂ©enne, Éditions du Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », 2009
  • Les Potentiels du temps, Art & Politique, avec Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros, Manuella Ă©ditions, 2016
  • Une histoire du vertige, Verdier, 2023.

Romans

  • L'Inversion de Hieronymus Bosch, Verticales, 2005 Traduction espagnole sous le titre En Ă©poca de monstruos y catástrofes (Au temps des monstres et des catastrophes), Ă©d. Alpha Decay, trad. Juan Asis[27], 2012.
  • Vies et mort d'un terroriste amĂ©ricain, Verticales, 2007
  • Vies pøtentielles, micro-fictions, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », 2011
  • Oublier, trahir, puis disparaĂ®tre, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », 2014
  • Le livre de la faim et de la soif, Gallimard, 2017
  • Herzl. Une histoire europĂ©enne[28], avec Alexander Pavlenko (illustrations), DenoĂ«l Graphic, 2018 (ISBN 220713329X)
  • ThĂ©sĂ©e, sa vie nouvelle, Verdier, 2020
  • Le FantĂ´me d'Odessa, avec Alexander Pavlenko (illustrations), Ă©d. DenoĂ«l Graphic, 2021 (ISBN 9782207144336)

Recueil – chant

  • L’InquiĂ©tude d’être au monde, Verdier, coll. « ChaoĂŻd »,

Livret d'opéra

Vidéographie

  • 2003 : The Story of My Brother, 26 min, vidĂ©o issue de la sĂ©rie VidĂ©o-poème
  • 2006 : Running Always, 10 min, vidĂ©o issue de la sĂ©rie CinĂ©ma pauvre
  • 2007 : Vince, 26 ans, 10 min, vidĂ©o issue de la sĂ©rie CinĂ©ma pauvre
  • 2011 : What Will Happen to Silence, 8 min, vidĂ©o issue de la sĂ©rie Hantologies
  • 2011 : How Many Pages, 5 min, vidĂ©o issue de la sĂ©rie Hantologies
  • 2013 : La Chute de Fukuyama, vidĂ©ographie de l'opĂ©ra

Notes et références

  1. « Camille de Toledo », sur Babelio (consulté le ).
  2. Johan Faerber, « Camille de Toledo : “Compléter la carte de nos blessures” (Thésée, sa vie nouvelle) », sur DIACRITIK, (consulté le ).
  3. Voir sur whoswho.fr.
  4. Philippe Lançon, « Thésée, sa vie nouvelle : ceux qui meurent ont pris le train », sur Libération (consulté le ).
  5. « Camille de Toledo, romantique manifeste », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Alexis Mital, « Histoire du vertige - de Cervantes à Sebald », thèse.fr, Sorbonne Paris Cité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Voir sur lemonde.fr.
  8. Voir sur data.bnf.fr.
  9. « Pharmacie Principale, une 3e génération visionnaire », sur Bilan (consulté le ).
  10. « TANGO DE OLVIDO », sur Festival de Cannes (consulté le ).
  11. Voir sur next.liberation.fr.
  12. Villa Médicis, Historique des bénéficiaires, m-e-l.fr.
  13. Présentation de la résidence, remue.net, 4 janvier 2011.
  14. « Contre une “littérature déprimée et/ou nombriliste” », bibliobs.nouvelobs.com, 2 octobre 2007.
  15. « Pylône-7 », pylonemagazine.com.
  16. Camille de Toledo « La traduction ou comment émouvoir l’Europe ? », seua.org.
  17. Voir sur seua.org.
  18. Entretien Camille de Toledo & Dominique Rabaté, Revue critique de fixxion française contemporaine, décembre 2010.
  19. L’Inquiétude d’être au monde, éditions Verdier.
  20. La Chute du Fukuyama, sur toledo-archives.net.
  21. Voir sur mitteleuropa.me.
  22. History Reloaded, sur mitteleuropa.me.
  23. History Reloaded, sur Vimeo.
  24. Atelier des Ă©critures contemporaines de l'ENSAV.
  25. « Enquêter, enquêter, mais pour élucider quel crime ? » sur ecoleurbainedelyon.universite-lyon.fr.
  26. Auteur Camille de Toledo, sur editions-verdier.fr.
  27. En época de monstruos y catástrofes, sur alphadecay.org.
  28. Voir sur toledo-archives.net.

Liens externes

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