Accueil🇫🇷Chercher

Cahier des clauses techniques particulières

Le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) est un document contractuel qui rassemble les clauses techniques d'un marché public ;
Il est rédigé par la maitrise d'œuvre études et fait partie des pièces constitutives du marché public.
Il est intégré au dossier de consultation des entreprises.
Il doit être signé par la personne publique et le prestataire.

Utilité

  • Le CCTP dĂ©taille les dispositions techniques propres au marchĂ©, particulières au cahier des clauses techniques gĂ©nĂ©rales (composĂ© du document technique unifiĂ©, normes, etc. sur lequel il prĂ©vaut).
  • Les prescriptions qu'il contient permettent Ă  la personne responsable du suivi du marchĂ© de vĂ©rifier le bon dĂ©roulement du marchĂ©, l'atteinte de ses objectifs et la bonne rĂ©alisation des prestations (« contrĂ´le du service fait Â»).

Contenu

Le CCTP décrit les clauses techniques du service attendu ;

  • Dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, il est une pièce constitutive du DCE (Dossier de consultation d'Entreprises) au mĂŞme titre qu'une DPGF. Le CCTP rassemble toutes les clauses et descriptifs techniques servant Ă  dĂ©crire qualitativement des travaux[1]. C'est Ă  ce document que les entreprises de travaux devront se rĂ©fĂ©rer pour garantir la qualitĂ© d'exĂ©cution des travaux[2].
  • Il est le plus souvent prĂ©sentĂ© sous forme de fichier texte comprenant une page de garde, un sommaire et tous les descriptifs techniques dĂ©crits poste par poste [3].
  • Le CCTP est une pièce contractuelle qui engage la responsabilitĂ© des entreprises s'engageant dans le marchĂ©.

Aspects juridiques

La nature contractuelle de ce document lui donne, une fois signé, une valeur légale puisqu'il devient alors la loi des parties. Quand l'importance ou la nature du marché ne justifie pas l’établissement de deux documents particuliers distincts, le CCTP et le CCAP peuvent être réunis en un seul document : le cahier des clauses particulières (CCP).

Pour ne pas être attaquable, et limiter le risque juridique, le contenu doit être rédigé de façon claire et impartiale, de manière à ne pas aboutir à exclure arbitrairement certains candidats, ni en favoriser d'autres.

  • Les contraintes techniques ou socio-environnementales particulières doivent donc ĂŞtre clairement motivĂ©es et proportionnelles aux besoins et objectifs dĂ©finis par l'acheteur public. Elles sont Ă  rappeler dès la rubrique objet du marchĂ© (dans cette rubrique), faute de quoi, elles pourraient ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme peu apparentes et constituant une restriction dĂ©guisĂ©e Ă  l’accès Ă  la commande publique.
  • Hors aspects lĂ©gaux gĂ©nĂ©raux (respect de la lĂ©gislation internationale et nationale, sur le travail en particulier), seul le non-respect d'une contrainte y figurant expressĂ©ment pourra ensuite ĂŞtre opposĂ© Ă  l'entreprise ayant emportĂ© le marchĂ©.
  • Pour le reste, le prestataire est libre - dans le cadre du respect de la règlementation gĂ©nĂ©rale locale, nationale et internationale - des moyens employĂ©s, sauf clauses particulières[4] de nature explicitement sociales, environnementales ou Ă©thiques peu Ă  peu permises dans les annĂ©es 1990-2000 pour intĂ©grer dans les marchĂ©s publics les principes du dĂ©veloppement soutenable tels que prĂ©cisĂ©s au Sommet de la Terre de Rio en , sous l'Ă©gide de l'ONU.

Cas particulier de l'achat public responsable

Il concerne notamment les marchĂ©s se voulant responsables (au regard de l'environnement et/ou du social), en intĂ©grant un souci de restauration, protection et gestion restauratoire de l'environnement et/ou une volontĂ© de donner du travail Ă  des handicapĂ©s et des personnes en difficultĂ©s sociales, dans le marchĂ©. Les aspects sociaux sont par exemple intĂ©grĂ©s dans les chantiers d'insertion ou de rĂ©insertion, des chantiers « Ă©cologiques Â» (type gestion diffĂ©rentiĂ©e par exemple) impliquant un travail manuel plutĂ´t que fait Ă  la machine ou Ă  des produits chimiques…)[5].

  • Des clauses d'obligation de moyens (utilisation de produits Ă©cocertifiĂ©s ou rĂ©pondant Ă  certaines normes sociales, environnementales ou Ă©thiques) peuvent alors ĂŞtre insĂ©rĂ©es dans le marchĂ© ; mais « Si les soumissionnaires doivent justifier que leurs offres rĂ©pondent aux spĂ©cifications techniques, il n'y a pas lieu d'exiger des preuves de respect des conditions d'exĂ©cution du marchĂ© au cours de la procĂ©dure de passation. Vous ne pouvez pas, par exemple, utiliser les conditions du marchĂ© pour imposer un processus de production particulier (pour des fournitures) ou un personnel disposant d’une expĂ©rience particulière (pour des services), car il s’agit en l’occurrence de conditions liĂ©es Ă  la sĂ©lection de l'attributaire. Ces aspects sont Ă  traiter dans la phase concernĂ©e de la procĂ©dure, comme le stipulent les directives sur les marchĂ©s publics Â»[6].
  • Elles peuvent aussi se traduire sous forme de clauses d'exclusion (ex : interdictions de recours Ă  des pesticides, Ă  des matĂ©riaux susceptibles de poser des problèmes environnementaux (non biodĂ©gradables, contenant des polluants, des bois traitĂ©s, etc.) ;
  • Au vu de la jurisprudence, pour que ces clauses particulières ne puissent pas ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme facteur de concurrence dĂ©loyale, il est alors nĂ©cessaire de clairement prĂ©ciser l'objet environnemental et/ou social du marchĂ© dans la rubrique « Objet du marchĂ© ».


Dans ce cadre, certaines références en matière de capacité technique des entrepreneurs peuvent également être exigées (ex : capacité d'encadrer des personnes en difficulté, capacité d'ingénierie écologique…)

Union européenne

On peut en Europe[7] - [6] intégrer des considérations environnementales dans les conditions d’exécution du marché[6].

  • Le pouvoir adjudicateur peut spĂ©cifier le mode de fourniture des biens, voire un mode de transport[6].
  • « Un attributaire est tenu de respecter toutes les conditions d’exĂ©cution fixĂ©es dans le cahier des charges, lors de l’exĂ©cution du travail requis ou de la fourniture des produits couverts par l’appel d’offres Â»[6].
  • Il peut prĂ©ciser « aux fournisseurs, prestataires de services ou contractants potentiels qu’ils peuvent utiliser des systèmes de gestion environnementale et des dĂ©clarations prouvant qu’ils satisfont aux critères Â»[8]
  • « Les conditions du marchĂ© ne doivent pas entraĂ®ner une discrimination en favorisant des soumissionnaires d’un État membre particulier Â»[6].

La Commission européenne encourage[9] maintenant les acheteurs publics à contribuer au développement durable en rappelant les possibilités offertes par le cadre juridique existant pour mieux veiller à la protection de l'environnement (ou à sa moindre dégradation) au travers des marchés publics.
En introduisant des considérations environnementales dans les marchés publics, ces organismes publics, et les groupes de consommateurs importants, peuvent réduire considérablement l'impact de la consommation sur l'environnement. De même, en agissant ainsi, ils constituent un levier important dans la promotion d'un changement des modes de consommation. Ils font office d'exemple pour les consommateurs privés.

France

En France, toute dérogation aux dispositions des documents généraux doit être motivée par l'objet du marché et récapitulée dans le dernier article des documents particuliers[10].

Bibliographie

Notes et références

  1. « Logiciel de rédaction de CCTP, DPGF, DCE », sur Aglo (consulté le )
  2. « Comment rédiger un CCTP », sur AGLO (consulté le )
  3. « Comment rédiger un CCTP: méthodologie et conseils », sur Aglo (consulté le )
  4. Jurisprudence de la Cour européenne de justice, et en Belgique du décret wallon adopté en première lecture le 12 juin 2008 insérant les clauses éthiques, sociales et environnementales dans les appels d’offres de marché, ou de la loi du 7 décembre 2007 du Parlement bruxellois visant à permettre et renforcer le caractère écologique, social et éthique des marchés publics.
  5. « CCTP marché public : méthodes, exemples et modèles », sur Aglo (consulté le )
  6. Manuel sur l'organisation des marchés publics écologiques (PDF ; 42 pages, consulté 2010/05/13) ; « Reproduction autorisée, moyennant mention de la source » ; (ISBN 92-894-8992-8) ; Communautés européennes, 2005.
  7. Raphaël Dugailliez et Marc Martens(Chercheurs-associés à étopia) ; Stimuler les performances environnementales et sociales des marchés publics ; novembre 2006 (licence Commons).
  8. page 5/42 du document : Manuel sur l'organisation des marchés publics écologiques (consulté 2010/05/13).
  9. La Commission a publié divers documents d'aides et conseil dont Acheter vert, manuel des marchés publics écologiques (PDF, 42p) ; la Communication interprétative sur le droit communautaire applicable aux marchés publics et les possibilités d'intégrer des considérations environnementales dans lesdits marchés pour aider les marchés publics à mieux tenir compte de l'environnement lors de toutes les étapes des procédures d'attribution de marchés publics, tout en respectant le cadre juridique des marchés publics.
  10. Les documents particuliers doivent comporter - le cas échéant -- l'indication des articles des documents généraux auxquels ils dérogent.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.