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CĂ©ramiques campaniennes

Les céramiques campaniennes sont des céramiques de table à vernis noir produites en Italie (Campanie, Étrurie...) entre la fin du IVe siècle av. J.-C. et le dernier quart du Ier siècle av. J.-C..

Poterie campanienne provenant d'une épave romaine trouvée sur l'île d'Escombreras (es) (Carthagène).
Musée National d'Archéologie Sous-Marine (ARQUA) à Carthagène (Espagne)

Elles ont été abondamment imitées par de nombreux ateliers de Gaule.

La région d'origine

Comme le montrent les cartes ci-dessous, c'est la partie de l'Italie ouverte sur la mer Tyrrhénienne, c'est-à-dire la côte ouest.

Une terminologie à préciser

Pour qualifier les cĂ©ramiques Ă  vernis noir ou rouge non grĂ©sĂ©, nombre d'auteurs utilisent des noms diffĂ©rents ; ce qui induit une certaine confusion. Ainsi on rencontre les noms suivants : « campaniennes Â», « imitations de campaniennes Â», « sigillĂ©es noires », « prĂ©sigillĂ©es », « imitations de sigillĂ©es ». Tous noms ambigus, tous reprĂ©sentatifs d'options ou de visions personnelles, et pour certaines productions aucun n'est adĂ©quat. Il est donc utile de faire le point sur ces diffĂ©rentes appellations[1].

  • « Campaniennes Â»

En principe ce sont les céramiques à vernis noir produites en Campanie ou en Étrurie. Mais dans la littérature le terme inclut toutes les productions qui se rattachent culturellement et techniquement à ces céramiques particulières[2].

  • « Imitations de campaniennes »

Le terme est utilisé pour la première fois en 1976 par Lasfargues et Vertet pour les productions de l'atelier de Loyasse à Lyon. Les formes des céramiques ne correspondent pas forcément aux vraies campaniennes[2].

  • « SigillĂ©e noire Â»

M. Schindler l'emploie le premier en 1967 pour dĂ©signer des cĂ©ramiques Ă  vernis noir du Magdalensberg, sur la base de ce que ces cĂ©ramiques sont une transition entre les campaniennes et les sigillĂ©es : elles ont les formes des sigillĂ©es et la couleur des campaniennes. Des analyses confirment que certaines de ces « sigillĂ©es noires Â» proviennent d'Arezzo[3], ce qui valide l'appellation[2].

  • « PrĂ©-sigillĂ©e »

Nom créé par N. Lamboglia en 1950 pour désigner une céramique fabriquée pendant la période de transition, notamment pour le passage des tchniques de la campanienne à celle de la sigillée[n 1]. L'idée d'antériorité impliquée par le préfixe recouvre à la fois l'aspect chronologique mais aussi l’aspect technique : le manque de maîtrise du mode de fabrication de la sigillée, en particulier concernant le vernis rouge grésé. Mais là aussi le terme a été abusé, étant parfois employé pour des céramiques à vernis noir dont la production était tout à fait délibérée, et non "un raté de production" de sigillée[2].

  • « Imitations de sigillĂ©e »

Il s'applique aux cĂ©ramiques dont les dĂ©cors sont inspirĂ©s des sigillĂ©es prĂ©coces, et qui perdurent après l'apparition et le dĂ©veloppement des vraies sigillĂ©es[1]. GĂ©nin, Lasfargues et Schmitt (1996) en donnent une dĂ©finition et un commentaire : « cĂ©ramiques Ă  pâte claire et vernis non grĂ©sĂ© (rouge ou noir) cuites selon le mode A (oxydo-rĂ©duction), reprenant plus ou moins librement les formes inspirĂ©es du rĂ©pertoire italique prĂ©coce. Certains auteurs parlent de "prĂ©-sigillĂ©es", d'autres privilĂ©gient le terme d'imitations de campanienne. Le choix de telle ou telle dĂ©nomination ne saurait, de toute façon, ĂŞtre totalement adĂ©quat dans la mesure oĂą il reste difficile de faire la part entre les influences de la cĂ©ramique Ă©trusco-campanienne et de la sigillĂ©e arĂ©tine, des filiations existant dans les deux rĂ©pertoires[4]. Â»

Voir aussi

Bibliographie

  • Anne Cayot, « La cĂ©ramique campanienne de Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-Rh.) », Documents d'ArchĂ©ologie MĂ©ridionale, vol. 7,‎ , p. 53-78 (ISSN 0184-1068, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Armand Desbat et Martine Genin, « Les ateliers prĂ©coces et leurs productions », Gallia, vol. 53,‎ , p. 219-241 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Robert LequĂ©ment et Bernard Liou, « CĂ©ramique Ă©trusco-campanienne et cĂ©ramique aretine, Ă  propos d'une nouvelle Ă©pave de Marseille », dans L'Italie prĂ©romaine et la Rome rĂ©publicaine, Rome, École Française de Rome, coll. « Collection de l'Ecole française de Rome » (no 27), (lire en ligne), p. 587-603
  • Jean-Paul Morel, « Notes sur la cĂ©ramique Ă©trusco-campanienne. Vases Ă  vernis noir de Sardaigne et d'Arezzo », MĂ©langes d'archĂ©ologie et d'histoire, t. 75, no 1,‎ , p. 7-58 (ISSN 0223-4874, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Jean-Paul Morel, « Études de cĂ©ramique campanienne, I : L'atelier des petites estampilles », MĂ©langes d'archĂ©ologie et d'histoire, t. 81, no 1,‎ , p. 59-117 (ISSN 0223-4874, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Jean-Paul Morel, « La cĂ©ramique campanienne : acquis et problèmes », dans Pierre LĂ©vĂŞque et Jean-Paul Morel (dir.), CĂ©ramiques hellĂ©nistiques et romaines, vol. 1, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'AntiquitĂ© », (lire en ligne), p. 85-122
  • Jean-Paul Morel, CĂ©ramique campanienne : Les formes. Deuxième tirage (texte remaniĂ© de th. État, 1973), Rome, Palais Farnèse ; École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 244), (rĂ©impr. 1981), 3e Ă©d. (1re Ă©d. 1973), 2 vol. (690 p. ; 240 pl.) ; 29 cm (ISBN 2-7283-0019-4, lire en ligne).
  • Maurice Picon, Michèle Vichy et Elaine Meille, « Composition of the Lezoux, Lyon and Arezzo Samian Ware », Archaeometry, vol. 13, no 2,‎ , p. 191-208 (ISSN 0003-813X, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Corinne Sanchez et Christophe Sireix, « CĂ©ramiques campaniennes de Bordeaux », Aquitania, vol. XXII,‎ , p. 309-317 (ISSN 0758-9670, lire en ligne, consultĂ© le )

Liens externes

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Pour rappel, la cuisson de la sigillée se fait en mode oxydant-oxydant, sans contact direct des flammes avec la chambre de cuisson du four ; ce qui suppose un système de tubulures d'une sorte ou d'une autre (plusieurs modèles ont existé). La cuisson des céramiques noires se fait en mode oxydant-réducteur, pour lequel les flammes sont en contact direct avec la chambre de cuisson du four.

Références

  1. Desbat et Genin 1996, p. 219.
  2. Desbat et Genin 1996, p. 220.
  3. Gilbert Kaenel et Marino Magetti, « Importation de céramique à vernis noir en Suisse : résultats d'analyses chimique », Bulletin d'études préhistoriques alpines, vol. 18,‎ , p. 249-261 (ISSN 0392-3207, lire en ligne, consulté le ).
  4. Martine Genin, Jacques Lasfargues et Anne Schmitt, « Les productions de l'atelier de Loyasse », Gallia, vol. 53,‎ , p. 19-38 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consulté le ).
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