Céramique de Raeren

La période faste de la production de céramique à Raeren se situa entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle.

Durant cette période, la proximité de Raeren avec la ville de Cologne qui était le plus grand centre d’échanges de céramique rhénane fait que les production de céramiques de Raeren sont grandement exportées. D’abord dans le nord-est de l’Europe ensuite dans le monde entier via les Anglais, Néerlandais et Espagnols qui utilisaient les grès de Raeren pour la conservation des aliments sur leurs bateaux et qui les vendaient dans leurs colonies du Nouveau Monde[1].

À partir du XVIIe siècle commence le déclin de la fabrication de céramiques à Raeren.

Les raisons sont multiples :

• guerres dans la région ;
• invention de la porcelaine européenne ;
• restriction administrative à l’exploitation des ressources locales nécessaires aux fabrications des céramiques.

La dernière cuisson de grès de Raeren eu lieu en 1850[2].

Parmi les maîtres potiers célèbres et actifs à Raeren, on connaît Jan Emens (actif à Raeren de 1566 à 1594) et Jan Baldems Mennicken (actif de 1575 à 1584)[3].

Les productions en grès de Raeren sont diverses et sont aussi bien composées de simple vaisselle utilitaire que de produits hautement artistiques aux frises et décors luxueux.

Pour arriver à un grès les productions de Raeren sont cuites à haute température dans des fours d’une température d’au moins 1250°C et elles sont glaçurées au sel[4].

Au départ les grès de Raeren sont caractérisés par une finition avec une belle couleur brune brillante apportée par la cuisson au verni salin.

À partir de 1583, le décor à l’engobe brun est remplacé par le bleu de cobalt sur fond gris.

À partir du XVIIe siècle, l'utilisation du manganèse, couleur de grand feu va permettre l’apparition de décors violet et brun.

Les grès de Raeren sont principalement décorés par des motifs et des scènes en relief ayant régulièrement comme thématique les paysans, la religion, la mythologie et la propagande politique[5].