Bravade
La bravade est une fĂȘte patronale de villes et de villages, caractĂ©risĂ©e par un jeu de combat rituel.
Origines
La bravade, francisation de l'occitan bravada, qui existe aussi sous la forme provençale « aquĂširada », est un jeu rituel analogue aux lithobolies de la GrĂšce antique (fĂȘtes ou jeux funĂ©raires, avec jets de pierres pour Ă©carter les puissances malĂ©fiques)[1].
En Provence, elle aurait pour origine antique l'habitude des Marseillais de faire protĂ©ger leurs processions et cĂ©rĂ©monies publiques hors les murs par des soldats en armes. Au Moyen-Ăge, les corps de bravade « Li Bravadaire » en provençal, sont chargĂ©s de protĂ©ger les processions et pĂšlerinages contre d'Ă©ventuels ennemis[1].
Description et signification
Au fil du temps, et selon les lieux, la bravade se transforme en fĂȘtes et jeux : luttes, courses, poursuites, simulacre de combats... C'est le combat Ă coups de pierre, de mottes de terre, de fruits, d'objets divers, ou le dĂ©filĂ© avec jets de pĂ©tards, dĂ©charge de mousqueterie, jeunes gens costumĂ©s et armĂ©s de tromblons.
Sous l'égide d'un saint patron, un combat rituel peut opposer deux factions rivales, symbolisant deux options possibles (par exemple le temps sec et le temps pluvieux). Du déroulement et de l'issue du combat, on obtient un présage de l'année à venir. Le jeu rituel peut se faire aussi entre paroisses voisines, pour revigorer les hommes et rétablir l'harmonie de leur communauté[1].
La confrontation peut devenir trop violente, causant mort d'homme, nĂ©cessitant l'intervention du prĂ©fet. Ce fut le cas, durant le XIXe siĂšcle, des traditions de combat entre jeunes gens d'Eyragues et de Saint-RĂ©my, qui se disputaient l'appartenance de la statue de Saint-Bonnet, dĂ©placĂ©e pour ĂȘtre mise Ă l'abri d'une commune Ă l'autre, sous la RĂ©volution[1].
De nombreuses villes (Sisteron, Castellane, Draguignan...) avaient un Corps de Bravade, commandĂ© par un capitaine nommĂ© pour un an, et qui avait tout pouvoir pour organiser la fĂȘte suivante[1].
Liste de bravades
Les saints patrons les plus notables sont (ou étaient) Saint-Pancrace (Manosque), Saint-Jean (Aix), Saint-Sébastien (Gréoux les Bains), etc.
- En avril ou en mai trÚs exactement le troisiÚme week-end aprÚs Pùques : Fréjus en l'honneur de Saint François de Paule
- à Puyméras en l'honneur de Saint Georges (dimanche le plus proche du )
- En mai : Sainte-Maxime, bravade de Saint-Tropez, Cogolin
- En juin : Varages
- En aoĂ»t : La VerdiĂšre, PuymĂ©ras fĂȘte votive, Herment
Notes et références
- Charles Galtier, Les saints guérisseurs en Provence et Comtat Venaissin, Le Coteau, Horvath, , 167 p. (ISBN 2-7171-0680-4), p. 70-72.