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Brasidas

Brasidas (en grec ancien Î’ÏÎ±ÏƒÎŻÎŽÎ±Ï‚ / BrasĂ­das), mort en 422 av. J.-C., est un gĂ©nĂ©ral spartiate ayant combattu lors de la guerre du PĂ©loponnĂšse. StratĂšge et tacticien hors pair, sa vie est principalement connue grĂące Ă  Thucydide. Platon reprĂ©sente Brasidas, qu’il confond avec un modĂšle de nouvel Achille[1] - [2].

Brasidas
Fonction
StratĂšge
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
Î’ÏÎ±ÏƒÎŻÎŽÎ±Ï‚
Activité
MĂšre

Biographie

PremiĂšres actions

Brasidas est le fils de Tellis, qui participa sans doute aux signatures de traitĂ©s de paix et d’alliance entre Sparte et AthĂšnes au cours de la dixiĂšme annĂ©e du conflit[3]. Brasidas intervint trĂšs tĂŽt dans le conflit, en 431, en sauvant la ville, fortifiĂ©e mais disposant d’une faible garnison, de MĂ©thĂŽnĂš, menacĂ©e par une flotte athĂ©nienne : il traversa avec une centaine d'hoplites l’armĂ©e athĂ©nienne qui Ă©tait dispersĂ©e et rentra dans la ville avec des pertes lĂ©gĂšres. Cette action d’éclat, sa premiĂšre, lui permit d’ĂȘtre le premier Ă  recevoir des fĂ©licitations de Sparte[4]. En rĂ©compense, il est dĂ©signĂ© Ă©phore Ă©ponyme l’annĂ©e suivante. À la suite de la dĂ©faite navale de Patrai, il fut envoyĂ© avec Timocrate et Lycophron comme conseiller naval[5]. La flotte lacĂ©dĂ©monienne fut battue Ă  Naupacte, mais rĂ©ussit un raid sur le promontoire de Salamine qui menaça le PirĂ©e[6]. Il participa ensuite comme conseiller du navarque Alcidas Ă  une intervention infructueuse de la flotte lacĂ©dĂ©monienne sur Corcyre (Corfou) qui Ă©tait alors dĂ©chirĂ©e par la guerre civile[7]. AprĂšs la crĂ©ation de la base avancĂ©e de Pylos par l’AthĂ©nien ClĂ©on, Brasidas, commandant d’une triĂšre, participa Ă  une tentative infructueuse de dĂ©barquement au cours de laquelle il fut blessĂ© et perdit son bouclier que les AthĂ©niens mirent dans le trophĂ©e[8].

Bouclier en bronze dit « de Brasidas » il l'aurait perdu dans la mer Ă  la suite de sa blessure lors de la bataille de Pylos ([9]). Les AthĂ©niens l’auraient retrouvĂ© et dĂ©dicacĂ© Ă  leur Ă©clatante victoire par une inscription sur le bouclier « des LacĂ©dĂ©moniens aux AthĂ©niens, lors de la bataille de Pylos ». Les Spartiates Ă©taient censĂ©s ne jamais se sĂ©parer de leur bouclier, donnant toute sa valeur symbolique Ă  ce trophĂ©e pris Ă  l’ennemi de lĂ©gende.

Au dĂ©but de l’étĂ© 424, basĂ© prĂšs de Corinthe pour prĂ©parer une campagne en Thrace, il repousse une tentative athĂ©nienne sur la ville de MĂ©gare. Si cette derniĂšre resta sous contrĂŽle de la ligue du PĂ©loponnĂšse, l’un de ses deux ports, NisĂ©e, tomba aux mains des AthĂ©niens avant l’arrivĂ©e de Brasidas[10]

Campagne en Macédoine

Brasidas traverse promptement la Thessalie et rejoint Perdiccas II, le roi de MacĂ©doine, qui a demandĂ© l’assistance de Sparte du fait de la dĂ©fection de nombreuses citĂ©s de la ligue de DĂ©los ainsi que pour mettre au pas les MacĂ©doniens de Lyncestide menĂ©s par le roi Arrhabaios. Cette campagne poursuit deux objectifs : envoyer au loin un certain nombre d'hilotes pour Ă©viter une rĂ©volte et menacer les intĂ©rĂȘts, notamment miniers (or et argent) et forestiers (pour rĂ©pondre aux importants besoins de la flotte), d’AthĂšnes dans la rĂ©gion et ainsi rĂ©duire la pression sur le PĂ©loponnĂšse. Il obtient avant la fin de l’étĂ© le ralliement des citĂ©s d'Acanthos et de Stagire[11].

Une offensive victorieuse

À la fin de l’annĂ©e 424, Brasidas, avec l’aide des troupes de la ville d'Argilos, lança une offensive contre le principal point d’appui athĂ©nien : sa colonie d'Amphipolis. Brasidas obtint rapidement la reddition de la citĂ© en garantissant les droits des habitants. Par contre, si Thucydide, alors stratĂšge et Ă  la tĂȘte de sept navires, ne parvint pas Ă  temps pour sauver la ville depuis Thasos, il sĂ©curisa la ville voisine d'Eion qui se rĂ©vĂ©lera importante pour la suite des opĂ©rations dans la rĂ©gion. S’il Ă©choua devant Eion, Brasidas obtint le ralliement des citĂ©s de Myrcinos — aprĂšs l’assassinat de son roi, Pittacos, par son fils et sa femme — puis Galepsos et OisymĂ©. Durant l’hiver, il s’empara du pays de l'AktĂš, la pĂ©ninsule se terminant par le Mont Athos et des citĂ©s affĂ©rentes (Thyssos, ClĂ©ones, AcrothĂŽion, Olophysos) Ă  l’exception de SanĂš et Dion qui rĂ©sistĂšrent. Il porta alors son effort sur la citĂ© de ToronĂš, dans la pĂ©ninsule de Sithonie, qui fut capturĂ©e Ă  la faveur de la nuit avec l’assistance de quelques partisans et de sept peltastes qui Ă©liminĂšrent les sentinelles et ouvrirent deux portes. Brasidas dut ensuite s’emparer du poste fortifiĂ© voisin de LĂ©cythos occupĂ© par des troupes athĂ©niennes qui s’y Ă©taient repliĂ©es au moment de la capture de la ville[12].

Il obtint quelque temps plus tard le ralliement de la citĂ© de Scione, situĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la presqu’üle de PallĂšne (aujourd’hui la pĂ©ninsule de Cassandra) mais un armistice avait Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© entre Sparte et AthĂšnes deux jours plus tĂŽt. Brasidas refusa de rĂ©trocĂ©der la ville et l’une de ses voisines, MendĂš, fit Ă©galement dĂ©fection. En rĂ©action, AthĂšnes se prĂ©para Ă  intervenir contre les deux citĂ©s et dĂ©cida de faire exĂ©cuter tous les habitants de Scione. Craignant la rĂ©action athĂ©nienne, Brasidas fit transfĂ©rer les femmes et les enfants des deux citĂ©s vers Olynthe et renforça les garnisons avec 800 hommes sous le commandement de Polydamidas.

Opération contre la Lyncestide

Du fait de ses obligations envers Perdiccas II, Brasidas l’accompagna contre les Lyncestes de MacĂ©doine. À la suite de la trahison de troupes illyriennes qui ralliĂšrent Arrhabaios, les troupes de Perdiccas paniquĂšrent et firent retraite sans attendre le corps de Brasidas plus Ă©loignĂ©. Brasidas organisa ses troupes de maniĂšre Ă  rĂ©sister aux assauts macĂ©doniens et se mit notamment Ă  la tĂȘte de 300 combattants d’élite chargĂ©s de couvrir la retraite de l’ensemble ; il atteint la ville d'Arnisa, oĂč le comportement de ses troupes amĂšne la rupture de l’alliance avec Perdiccas[13].

Contre-offensive athénienne et décÚs de Brasidas

Pendant ce temps, au printemps de l’annĂ©e 422, une troupe athĂ©nienne sous le commandement de Nicias s’empara, Ă  la faveur d’une rĂ©volte du parti populaire, de la citĂ© de MendĂš et mis le siĂšge devant Scione[14]. À la fin de l’hiver de l’annĂ©e 422, Brasidas tenta un assaut contre PotidĂ©e mais ce fut un Ă©chec[15] et il arriva trop tard pour sauver ToronĂš d’une offensive de ClĂ©on arrivĂ© d’AthĂšnes. Ensuite, Ă  partir d’Eion, ClĂ©on s’attaqua sans succĂšs Ă  Stagire avant de s’emparer de GalĂšpsos, puis de s’approcher d’Amphipolis, dĂ©fendu par Brasidas. Alors que ClĂ©on entamait un repli vers Eion, Brasidas effectua une sortie audacieuse qui dispersa l’armĂ©e athĂ©nienne qui perdit 600 hommes dont ClĂ©on mais Brasidas fut mortellement blessĂ©[16]. Il fut enterrĂ© au sein de la ville ; la population l’éleva au titre de fondateur, au dĂ©triment d’Hagnon[17] et on lui offrit des sacrifices[16].

Dans la culture populaire

Brasidas est présent dans le jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey en tant que personnage non-jouable. Il y apparaßt en tant que redoutable guerrier spartiate, maniant la lance avec une trÚs grande dextérité. Plusieurs choix narratifs sont présents dans le jeu mais celui-ci meurt au plus tard en Macédoine prÚs d'Amphipolis. La ville fortifiée d'Olynthe y est également reproduite.

Notes et références

  1. Platon, Le Banquet [détail des éditions] [lire en ligne] 221c.
  2. Brisson 2008, p. 156.
  3. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], V, 13 à 24
  4. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], II, 25, 2 ; Diodore de Sicile, BibliothÚque historique [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 43, 2-3.
  5. Thucydide, II, 85, 1 & 86, 6
  6. Thucydide, II, 93 & 94
  7. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], III, 69,1 & 79,3
  8. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 11, 4-12, 2 ; Diodore de Sicile, BibliothÚque historique [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 62, 1-5.
  9. Lucien de Samosate 2015.
  10. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], III, 66 à 74
  11. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], livre IV, 79 à 88
  12. Thucydide, IV, 102 Ă  116
  13. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 120 à 128
  14. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 129 à 132.
  15. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 135, 1.
  16. Pellegrin 2014, p. 2089, note 2.
  17. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], livre V, 2 à 11.

Bibliographie

  • Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. du grec ancien par Émile Chambry), Lucien de Samosate : ƒuvres complĂštes, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1), « Comment il faut Ă©crire l’histoire », p. 899
  • Luc Brisson (dir.) (trad. du grec ancien), Le Banquet : Platon, ƒuvres complĂštes, Paris, Éditions Flammarion, (1re Ă©d. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9)
  • Jeannine BoĂ«ldieu-Trevet, « Brasidas : la naissance de l'art du commandement », dans Pierre BrulĂ© et Jacques Oulhen, Esclavage, guerre, Ă©conomie en GrĂšce ancienne : Hommages Ă  Yvon Garlan, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 249 p. (ISBN 2-86847-289-3), p. 147-158
  • Thucydide, Histoire de la guerre du PĂ©loponnĂšse, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 826 p. (ISBN 2-221-05854-2)

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