Accueil🇫🇷Chercher

Bramont (rivière)

Le Bramont (ou Bramon) est une rivière française du Massif central qui coule dans le département de la Lozère, en région Occitanie. C'est un affluent gauche du Lot, donc un sous-affluent de la Garonne.

Le Bramont
Illustration
Le Bramont près de Saint-Étienne-du-Valdonnez
Caractéristiques
Longueur 25,4 km [1]
Bassin 121 km2 [1]
Bassin collecteur la Garonne
DĂ©bit moyen 1,80 m3/s (Saint-Bauzile) [2]
Nombre de Strahler 4
RĂ©gime pluvio-nival
Cours
Source Massif central
· Localisation Saint-Étienne-du-Valdonnez
· Altitude 1 518 m
· CoordonnĂ©es 44° 26′ 34″ N, 3° 39′ 40″ E
Confluence le Lot
· Localisation Balsièges
· Altitude 685 m
· CoordonnĂ©es 44° 28′ 45″ N, 3° 27′ 10″ E
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Amourous, Lançon
· Rive droite la Nize
Pays traversés Drapeau de la France France
Département Lozère
Arrondissement Mende
Cantons Saint-Étienne-du-Valdonnez, Chirac
Régions traversées Occitanie
Principales localités Saint-Étienne-du-Valdonnez

Sources : SANDRE:O7030500, GĂ©oportail, Banque Hydro

GĂ©ographie

Le Bramont prend sa source Ă  1 518 m d'altitude, sur le flanc sud-ouest du Roc des Laubies, dans le massif du mont Lozère, au cĹ“ur du parc national des CĂ©vennes.

Après être descendu du mont Lozère en suivant des gorges auxquelles il a donné son nom, il traverse la vallée du Valdonnez en longeant le flanc sud-ouest du truc de Balduc. Il reçoit les eaux de la Nize au sud de Rouffiac et Saint-Bauzile.

Puis il rejoint quelques kilomètres plus loin le Lot en rive gauche, Ă  Balsièges, Ă  685 m d'altitude environ, c'est-Ă -dire Ă  sept kilomètres en aval de la ville de Mende. La longueur de son cours est de 25,4 km[1].

C'est l'affluent le plus méridional du Lot amont (Lot de sa source jusqu'à Entraygues)[3]

Communes et cantons traversés

Le Bramont coule exclusivement dans le département de la Lozère, où il n'arrose que les trois communes[1] de Saint-Étienne-du-Valdonnez (source), Saint-Bauzile et Balsièges (confluence).

Soit en termes de cantons, le Bramont prend source dans le canton de Saint-Étienne-du-Valdonnez, et conflue dans le canton de Chirac, le tout dans le seul arrondissement de Mende.

Bassin versant

Le Bramont traverse une seule zone hydrographique 'Le Bramont' (O703) de 121 km2[1]. Ce bassin versant est composĂ© Ă  69,83 % de « forĂŞts et milieux semi-naturels », Ă  29,35 % de « territoires agricoles », Ă  0,56 % de « territoires artificialisĂ©s »[1].

Affluents

Le Bramont a douze tronçons affluents référencés[1] dont :

  • la Nize (ou la Prade) : (rd), 13,4 km de rang de Strahler trois
  • le Lançon : (rg), 4,9 km
  • l'Amourous : (rg), 4,9 km
  • le ruisseau de Valoubière : (rg), 2,2 km

Donc le rang de Strahler est de quatre.

Hydrologie

Le Bramont a de très fortes variations de dĂ©bit : de 0,094 m3/s Ă  93 m3/s.

Le Bramont est une rivière assez abondante, mais aussi irrégulière, comme la plupart des cours d'eau coulant sur les versants du massif central français.

Le Bramont Ă  Saint-Bauzile

Son dĂ©bit a Ă©tĂ© observĂ© sur une pĂ©riode de 39 ans (1970-2008), Ă  Saint-Bauzile, localitĂ© situĂ©e non loin de son confluent avec le Lot[2]. Le bassin versant de la rivière y est de 116 km2 soit la presque totalitĂ© de celui-ci.

Le module de la rivière Ă  Saint-Bauzile est de 1,80 m3/s.

Le Bramont prĂ©sente des fluctuations saisonnières de dĂ©bit fort marquĂ©es, avec une pĂ©riode de hautes eaux prolongĂ©e de l'automne au printemps et portant le dĂ©bit mensuel moyen Ă  un niveau situĂ© entre 2,20 et 2,84 m3/s, de novembre Ă  mai inclus (avec deux maxima : le premier en dĂ©cembre-janvier, le second moins important en avril). Le rĂ©gime hydrologique est donc dit pluvio-nival[4]. Dès fin mai le dĂ©bit diminue rapidement pour aboutir Ă  la pĂ©riode des basses eaux qui se dĂ©roule de juillet Ă  dĂ©but octobre, amenant une baisse du dĂ©bit moyen mensuel jusqu'Ă  0,354 m3 au mois d'aoĂ»t, ce qui reste assez consistant par rapport au module de base. Mais les fluctuations de dĂ©bit peuvent ĂŞtre plus importantes d'après les annĂ©es et sur des pĂ©riodes plus courtes.

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : O7035010 - le Bramont Ă  Saint-Bauzile pour un bassin versant de 116 km2[2]
(données calculées sur 39 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE

Étiage ou basses eaux

Ă€ l'Ă©tiage le VCN3 peut chuter jusque 0,094 m3/s, en cas de pĂ©riode quinquennale sèche, soit 94 litres/s, ce qui est relativement sĂ©vère, mais correspond Ă  la norme du rĂ©gime des cours d'eau de la rĂ©gion.

Crues

Les crues peuvent ĂŞtre importantes, du moins pour une petite rivière dotĂ©e d'un petit bassin. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 27 et 44 m3/s. Le QIX 10 est de 54 m3/s, le QIX 20 de 65 m3/s, tandis que le QIX 50 vaut 78 m3/s.

Le dĂ©bit instantanĂ© maximal enregistrĂ© Ă  Saint-Bauzile durant cette pĂ©riode, a Ă©tĂ© de 93,3 m3/s le , tandis que le dĂ©bit journalier maximal enregistrĂ© Ă©tait de 66,7 m3/s le mĂŞme jour. En comparant la première de ces valeurs Ă  l'Ă©chelle des QIX de la rivière, il apparaĂ®t que cette crue Ă©tait nettement supĂ©rieure au niveau de crue dĂ©fini par le QIX 50, et donc exceptionnelle.

Lame d'eau et débit spécifique

Au total, le Bramont est une rivière abondante, mais fort irrĂ©gulière. La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans son bassin versant est de 491 millimètres par an, ce qui est nettement supĂ©rieur Ă  la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus (320 millimètres par an), mais aussi un peu plus Ă©levĂ© que la moyenne du bassin du Lot (446 millimètres par an). Le dĂ©bit spĂ©cifique (ou Qsp) de la rivière atteint 15,5 litres par seconde et par kilomètre carrĂ© de bassin.

Les pertes supérieures du Bramont

Le Bramont est une rivière très particulière en ce sens que ses eaux constituent, via son lit subaérien, un affluent majeur du Lot, mais aussi, via une capture souterraine, un affluent occulte du Tarn ! Le phénomène est connu depuis toujours; des documents d'archives en font état depuis 1807.

Le Bramont coule, depuis sa source sur le Mont Lozère, sur un substrat granitique ; quand il touche aux formations calcaro-dolomitiques du plateau hettangien des Bondons, via une cuesta établie sur faille, il se perd en partie dans trois zones d'absorption liées à une caverne qui a été explorée à partir de 1987 (grotte-perte du Bramont, qui développe 2500 m de galeries); la résurgence se fait dans le vallon des Combes où elle donne naissance à un cours d'eau appelé lui aussi "Bramont" ; ce ruisseau se grossit de venues d'eau pour former un affluent du Tarn au lieu-dit "Le Cantonnet".

Au moins trois procès ont eu lieu durant le XIXe siècle en raison du fait que les "gens du plateau supérieur" bouchaient les pertes, afin d'en priver les "gens du plateau inférieur"; ces derniers ne se privaient pas d'aller rouvrir les pertes, d'où de nombreux conflits comparables à ceux racontés par Marcel Pagnol dans "Jean de Florette" et "Manon des Sources"; les "anciens" du plateau supérieur relevant du seigneur local (famille de Malafosse) avaient même inscrit dans le roc et l'arène granitique un lit de dérivation qui permettait d'éviter à l'eau d'arriver à la cuesta calcaro-dolomitique; un petit barrage en amont sur le cours de la rivière dirigeait cette capture dont la résultante était l'assèchement complet du lit normal de la rivière sur près d'un kilomètre. Les vallons des Combes, de Nozières et d'Ispagnac étaient alors privés d'eau; les neuf moulins qui étaient essentiels à l'économie locale l'étaient aussi...

Une décision ministérielle, datée du 9 juin 1869 (ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics) a ordonné au préfet de la Lozère de faire appliquer le jugement rendu en 1822 suivant lequel il était interdit de toucher aux pertes et qu'il fallait que la répartition des eaux soit équitable des deux côtés. Cette décision ministérielle a toujours cours de nos jours, ce qui n'a jamais empêché nombre d'opérations clandestines, non plus que l'autorisation de captage des eaux (en amont) pour la consommation humaine du Causse de Sauveterre entier, ce sans prendre en compte l'impérieuse nécessité de laisser la moitié du débit originel transiter sous terre pour rejaillir aux Combes. Un projet d'occlusion définitive des pertes a même vu le jour, voici quelques années, pour permettre la formation d'une retenue collinaire destinée à permettre l'irrigation agricole des secteurs proches... La mairie d'Ispagnac a fait jouer la décision ministérielle afin de contrecarrer ce projet; on constate que ce dernier n'a jamais abouti. Il aurait mis fin à un remarquable phénomène naturel dont il n'existe en France que très peu d'exemples comparables.

Il y a lieu d'indiquer que le Bramont se perdait, voici des centaines de millĂ©naires, dans une autre caverne: la grotte de Malaval; les eaux qui Ă©taient alors dĂ©rivĂ©es souterrainement accomplissaient un long voyage (plus de 3500 m en projection horizontale, au sein d'une caverne dĂ©veloppant plus de 12 000 m de galeries) avant de revoir le jour au lieu-dit Monteils, donnant le jour Ă  un ruisseau affluent du Briançon, lui-mĂŞme affluent du Tarn.

Il n'y a pas, en France, de rivière pareillement écartelée ! Car d'autres pertes, inférieures celles-là, affectent son cours et là encore au profit d'un autre bassin; plusieurs colorations l'ont prouvé (plusieurs pertes); la perte la plus spectaculaire qui a révélé au public ces phénomènes s'est ouverte brusquement en novembre 2003.

Les pertes supérieures du Bramont peuvent naturellement se boucher ou se déboucher; il en résulte des débits forcément fluctuants relevés dans le cours aval sans que cela ne soit en rapport avec la pluviométrie.

La disparition dans les pertes inférieures

Le , le Bramont a Ă©tĂ© englouti dans un gouffre de 20 mètres de diamètre et une dizaine de mètres de profondeur, entre le bourg de Saint-Étienne-du-Valdonnez et son hameau de Molines. L'aven absorbait la totalitĂ© des eaux de la rivière, avec pour consĂ©quence immĂ©diate un assèchement total du cours aval. La rĂ©surgence se produisait au lieu-dit "Fontmaure" dans la vallĂ©e voisine au lieu-dit Langlade sur le territoire de la commune de Brenoux; cette rĂ©surgence est connue localement sous la dĂ©nomination de "Fontmaure"[5] - [6] - [7].

Le , lors de crues importantes, l'impétuosité des eaux du Bramont a rebouché le trou, permettant à la rivière de retrouver son cours normal.

Voir aussi

Notes et références

Ressource relative à la géographie :
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.