Boxing Day
Le Boxing Day, aussi appelé le Jour des boîtes, Après-Noël[1] ou le Lendemain de Noël au Canada[2], est un jour férié célébré le , depuis 1871, dans de nombreux pays anglophones. Dans le calendrier liturgique, il marque la fête de la Saint-Étienne, le premier martyr chrétien. La tradition demande de faire preuve de charité et de distribuer des cadeaux aux plus démunis lors de ce jour férié. Mais depuis le début du XXIe siècle, le « Boxing Day » fait surtout référence à une journée pendant laquelle de nombreux clients se ruent dans des rues commerçantes afin d’acheter des vêtements soldés, ce qui est souvent comparé au Black Friday américain. On parle alors des soldes de l'Après-Noël[3], des soldes du lendemain de Noël[3] ou des soldes d'après Noël[3].
Les origines du Boxing Day
Selon certaines sources[4], le « Boxing Day » remonte au XVe siècle, mais les origines exactes de ce jour férié sont encore incertaines. Nombreux sont ceux qui célèbrent ce jour sans pour autant en connaître les origines exactes.
La première histoire fait référence à une origine religieuse de cette fête. Étienne, connu comme le premier martyr chrétien, est choisi par les apôtres pour distribuer l'aumône aux pauvres[5]. Depuis longtemps, cette idée de charité et d’aumône est associée au 26 décembre et se retrouve dans la plupart des théories. Elle est aussi présente dans l’un des chants de Noël nommé « The Good King Wenceslas »[4] racontant l’histoire du roi Venceslas II de Bohème : un jour, alors qu'il parcourait ses terres, il vit un homme famélique cherchant désespérément du bois pour vaincre le froid. Le roi a alors pitié de lui et ordonne à ses serviteurs de préparer un sac dans lequel se trouvent de la nourriture à foison et du vin que Venceslas lui apporte en mains propres.
Une autre hypothèse affirme que l'origine du Boxing Day date du XVe siècle, période des Grandes découvertes pendant laquelle les expéditions maritimes se multiplient. Lors de celles-ci, de nombreux marins superstitieux apportent, à bord, une boîte dans laquelle ils déposent de l'argent en signe de protection pour leurs aventures. Cette boîte est scellée jusqu'à leur retour. Si, par chance, ils reviennent sains et saufs de leurs périples, la boîte et ses offrandes sont remises aux prêtres du village qui les distribuent aux plus démunis[6].
À la même époque, de nombreuses églises anglophones laissent aussi à disposition une boîte à offrandes dans laquelle les pèlerins et autres visiteurs peuvent déposer de l'argent. Cette boîte reste scellée jusqu'au 26 décembre. Une fois rouverte, l'argent est distribué aux mendiants et pauvres de l'Église[7].
Ces histoires auraient donné son origine et son nom au « jour des boîtes ».
D'autres ressources[8] - [7] - [6] contestent les origines religieuses du 26 décembre et soutiennent que cette commémoration est née au XIXe siècle dans la haute société bourgeoise. Traditionnellement, les aristocrates permettent à leurs serviteurs de prendre congé le lendemain de Noël afin de profiter de leur famille et amis. Avant de partir, le maître de maison leur offre une boîte remplie de présents et de nourriture, la plupart du temps, les restes du repas de Noël.
Boxing Day à travers le monde
Plusieurs pays anglophones comme l'Angleterre, l'Écosse, le Pays de Galles, l'Irlande, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande accordent une grande importance au 26 décembre. Ce sont, majoritairement, des pays où le christianisme est prédominant[9].
Au Canada, le Boxing Day, également dénommé Après-Noël[1] ou lendemain de Noël en français[1], est un jour férié au niveau fédéral et dans certaines provinces.
Depuis 2009, le terme de Boxing Day est utilisé à des fins promotionnelles en France, et cela dans un contexte sportif : La Ligue de rugby à XV programme ainsi des matchs « le week-end entre Noël et le Jour de l'An », pour imiter la pratique anglaise de disputer des rencontres le lendemain de Noël[10].
En France, le 26 décembre est férié en Alsace-Moselle, connu sous le jour férié de la Saint-Étienne.
Les traditions
Le "Boxing Day" moderne n'a plus rien en commun avec la traditionnelle remise des aumônes des siècles derniers. Des derbys anglais jusqu'à la chasse des renards, les traditions de l'Après-Noël sont nombreuses et certaines plus typiques que d'autres.
Pour certains[5], le 26 décembre est un jour favorable aux retrouvailles et réunions de famille pendant lesquelles les restes du festin de noël sont servis. Pour d'autres, ce jour est synonyme d'achats puisque, depuis 25 ans, le premier jour des soldes d'hiver en Grande-Bretagne commence le 26 décembre. Les commerces ouvrent alors leurs portes très tôt le matin, et accueillent des centaines de clients jusqu'à l'heure de fermeture. Bon nombre d'entre eux passent la nuit du 25 décembre devant les portes des magasins afin d'être les premiers à profiter des meilleures promotions. Celles-ci allant de 50 % à 80 % de réduction.
Pour ceux qui ne sont ni intéressés par les réunions familiales et les achats compulsifs, il existe la célèbre chasse au renard. Traditionnellement, le cavalier porte un costume rouge symbole du « Boxing Day » et pourchasse le renard avec sa horde de chiens. De nos jours, cette tradition se limite à chasser la proie sans la blesser, vu que le gouvernement anglais interdit formellement la chasse au renard depuis 2005[7].
De l'autre côté du globe, les Australiens sont tout autant friands d'achats et de promotions. C'est pourquoi l'Après-Noël est aussi considéré comme le premier jour des soldes[11].
Le sport a aussi son importance. On regarde des matchs de cricket, le jour du 26 décembre. En effet, l'un des plus grands matchs de cricket, le Boxing Day Test match qui oppose l'équipe nationale australienne de cricket à une autre équipe se déroule le lendemain de Noël au Melbourne Cricket Ground. Tout comme le cricket, les courses du Sydney-Hobart sont traditionnelles lors du « Boxing Day » : des milliers de citoyens se rendent au Port Jackson et admirent les voiliers et autres bateaux prendre le large[12].
- En Irlande[7]
En Irlande, le 26 décembre célèbre la Saint-Étienne. C'est aussi synonyme de la chasse au troglodyte. La mythologie irlandaise définit le troglodyte comme le symbole de la trahison : on raconte que cet oiseau se serait mis à chanter alors que les soldats irlandais tentèrent silencieusement de prendre les guerriers scandinaves en embuscade. Chassé et empaillé par les « Wren boys » , à l'époque, aujourd'hui, les Irlandais se déguisent, portent des masques à son effigie et défilent dans leur quartier[7].
- Au Canada[7]
Le mumming ou mummering est une tradition que l'on retrouve surtout dans la province de Terre-Neuve au Canada. Cette coutume consiste à aller de maison en maison et jouer des pièces de théâtre racontant l'histoire d'un champion , comme le célèbre Saint-Georges, et sa résurrection. À la suite de la représentation, les comédiens collectent l'argent donné par les habitants. Toutefois, une autre version de cette tradition existe. En effet, les comédiens tentent de s'introduire dans différentes maisons et les propriétaires doivent deviner qui se cache derrière leur déguisement[7].
- Bataille entre saint Georges et la dragon lors du Boxing Day, 2015.
- Régate du Boxing Day à Weymouth, 2021.
L'importance du sport le 26 décembre
Après le cricket et les courses de bateaux en Australie, les derbys sont un événement coutumier du lendemain de Noël en Grande-Bretagne. Le premier derby a lieu en 1860 mais n'a pas autant d'impact qu’aujourd'hui[13]. Au fil du temps, le football se développe, les clubs se multiplient et le rendez-vous du « Boxing Day » s'installe dans les foyers au point de devenir incontournable dans les années 1960. Des milliers de téléspectateurs suivent, depuis ce jour, les matchs opposant les plus grands clubs[14].
Notes et références
[4] - [8] - [7] - [11] - [6] - [9] - [15] - [12] - [14] - [5]
- Office québécois de la langue française, « Après-Noël », sur Le grand dictionnaire terminologique (consulté le )
- Brett Bundale, « Des rabais hâtifs du lendemain de Noël pour attirer les clients », sur Le Devoir, (consulté le )
- Office québécois de la langue française, « soldes de l'Après-Noël », sur Le grand dictionnaire terminologique (consulté le )
- Seeker Network, « What Exactly Is Boxing Day? », (consulté le )
- Discerning History, « Origins of Boxing Day », (consulté le )
- « Mais c’est quoi ce Boxing Day ? », sur Libération.fr (consulté le )
- Laura Neilson Bonikowsky, « L'Après-Noël (Boxing Day) » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
- Internet et Services numériques, Archives numérisées, « La petite histoire du « Boxing Day » - Les Archives de Radio-Canada », sur archives.radio-canada.ca (consulté le )
- whychristmas?com / JPC-DESIGN, « Boxing Day - the Day after Christmas! », sur www.whychristmas.com (consulté le )
- Clément Suman, « Top 14 - Mais au fait, c'est quoi le Boxing Day ? », sur Le Rugbynistère, (consulté le )
- Johnny Lieu2015-12-25 22:00:33 UTC, « What on Earth is Boxing Day, and how do people celebrate? », sur Mashable (consulté le )
- « Boxing Day in Australia », sur www.timeanddate.com (consulté le )
- Le Boxing Day, une tradition purement britannique, www.toutlemondesenfoot.fr, 23 décembre 2013.
- « Tout savoir sur le Boxing Day », sur 7s7 (consulté le )
- « What Is Boxing Day, And Why Do Canadians Celebrate It? », sur The Huffington Post (consulté le )
Voir aussi
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :