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Bouzloudja

Le monument de Bouzloudja ou maison du Parti communiste bulgare est une ancienne salle de congrès, aujourd'hui abandonnĂ©e, situĂ©e en Bulgarie, Ă  quelques kilomètres au sud de Gabrovo, non loin du mĂ©morial de Chipka. Construit sous le rĂ©gime communiste de la rĂ©publique populaire de Bulgarie, ce bâtiment est situĂ© sur le sommet de la Bouzloudja (ou Buzludja) Ă  1 441 m d’altitude. En 1868, ce fut le lieu de la dernière bataille entre les Bulgares (menĂ©s par les rebelles Hadji Dimitar et Stefan Karadja) et les Turcs. Le bâtiment n'est plus entretenu et ne se visite pas. Pourtant quelques 50.000[1] curieux l'approchent chaque annĂ©e en grimpant la Bouzloudja.

Monument de Bouzloudja
Хаджи Димитър
Présentation
Type
Salle de congrès
Destination initiale
Style
Architecte
Guéorguy Stoilov
Matériau
Construction
23 août 1981
Ouverture
Propriétaire
Site web
Localisation
Localisation
Altitude
1 441 m
Massif
Coordonnées
42° 44′ 09″ N, 25° 23′ 38″ E
Localisation sur la carte de Bulgarie
voir sur la carte de Bulgarie

Description et historique

Ce monument fut construit par les communistes pour commémorer les événements de 1891 quand les socialistes, menés par Dimitar Blagoev, se réunirent secrètement à cet endroit pour organiser le mouvement socialiste. Il a été inauguré en 1981[2], puis abandonné lors de la chute du régime communiste en 1989[3].

Conçu par l’architecte GuĂ©orguy Stoilov, ce bâtiment a mobilisĂ© pendant sept ans plus de 6 000 travailleurs[4] dont vingt cĂ©lèbres peintres et sculpteurs bulgares qui ont travaillĂ© pendant 18 mois Ă  la dĂ©coration intĂ©rieure.

Il fut financĂ© par des fonds gouvernementaux mais surtout grâce Ă  des dons de partisans pour un total de près de 14 186 000 de leva, soit 7 000 000 d’euros environ. Une souscription nationale avait en effet Ă©tĂ© lancĂ©e pour financer les travaux de cette impressionnante structure mais une grande partie des fonds recueillis ont finalement Ă©tĂ© utilisĂ©s pour l’édification d’une autre structure, tout aussi imposante et Ă  l’inspiration soviĂ©tique : le monument de Choumen, construit sur les hauteurs du plateau, au-dessus de la ville, Ă  l’occasion du 1300e anniversaire de la fondation de l’État bulgare.

La construction du bâtiment fut confiée à la division Génie Civil de l’armée bulgare ainsi qu’à des volontaires. Le maître d’œuvre fut le général Delcho Delchev, commandant de la division du Génie Civil de Stara Zagora.

Le bâtiment comporte plusieurs niveaux, une passerelle panoramique et la salle principale ornĂ©e d’un plafond en forme de coupole suspendue Ă  près de 15 mètres de hauteur. Cette coupole impressionnante Ă©tait recouverte Ă  l’origine de 30 tonnes de cuivre, pillĂ©es au fil des annĂ©es, fragilisant la structure de l’édifice. Attenante Ă  la structure principale, on trouve une grande tour de 70 m de hauteur ornĂ©e de part et d’autre de deux Ă©toiles de verre couleur rubis, chacune haute de 12 m. Elles seraient trois fois plus grandes que les fameuses Ă©toiles rouge des tours du Kremlin de Moscou.

Ă€ l’origine, le dĂ©cor intĂ©rieur Ă©tait composĂ© de mosaĂŻques de marbre et de verre, y compris dans l'auditorium de la salle principale, d’une superficie de 500 m2, oĂą la mosaĂŻque gĂ©ante reprĂ©sente des thèmes communistes bulgares et soviĂ©tiques.

Des mosaïques, abîmées, en pierre, serties d’étoiles couleur rubis, représentent des scènes de bataille. Si les portraits de Marx, Engels et Lénine sont encore reconnaissables, les historiens de l’art réclament la préservation du monument aux mosaïques monumentales, œuvre selon eux des meilleurs artistes de l’époque.

Pourtant, aucune des institutions publiques ne prend l’initiative de conserver et rénover ce monument historique, bien que lié à la douloureuse histoire politique du pays. Le parti socialiste bulgare lui-même n’engage aucune action en faveur de l’entretien de son plus important symbole.

C'est en que le gouvernement bulgare a transféré la propriété du monument au Parti socialiste bulgare. Le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov a déclaré à cette occasion : « Nous allons les laisser en prendre soin parce que nous pensons qu’un pays qui ne respecte pas son passé et ses symboles n’a pas d’avenir ». « Ce monument, unique en Europe, une fois restauré, attirera beaucoup de touristes, notamment occidentaux. C’est un témoignage historique impressionnant », répond Boytcho Bivolarski, dirigeant régional des socialistes à Stara Zagora (centre du pays).

Mais, depuis cette date, le Parti socialiste bulgare et l’État ne sont toujours pas parvenus à un accord sur un projet de rénovation du monument.

En 2020, vu le très mauvais état du monument, une équipe de passionnés menée par une architecte bulgare fait réaliser des travaux de sauvegarde des mosaïques restantes avec le soutien financier d'une fondation américaine[5].

Galerie

  • IntĂ©rieur, mosaĂŻque du plafond de la salle.
    Intérieur, mosaïque du plafond de la salle.
  • IntĂ©rieur, sol en ruine de la salle.
    Intérieur, sol en ruine de la salle.
  • L'une des nombreuses fresques.
    L'une des nombreuses fresques.

Filmographie

  • Des scènes du film Mechanic: Resurrection sorti en 2016 sont censĂ©es y avoir lieu (le toit du bâtiment y Ă©tant transformĂ© en hĂ©liport) mais le film situe le bâtiment dans la ville de Varna, sur la cĂ´te bulgare, distante de 295 kilomètres.
  • Une partie de l'action du film I Feel Good sorti en 2018 s'y dĂ©roule.

Bibliographie

  • Adrien Minard, Bouzloudja : crĂ©puscule d'une utopie, Paris, Ă©ditions B2, 2018.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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