Bonosus
Bonosus (Gallus Quintus Bonosus) est un usurpateur romain né en Hispanie, il se proclame empereur en 280 à Cologne mais est battu par l'empereur Probus[1] - [2]. Seule l'histoire Auguste en donne une biographie, indiquée ci-dessous, critiquée par André Chastagnol.
Bonosus | |
Usurpateur romain | |
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Antoninianus de Bonosus | |
Règne | |
c.280/281 (qqs mois) Cologne |
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Empereur | Probus |
Biographie | |
Nom de naissance | Gallus Quintus Bonosus |
Naissance | Hispanie |
Décès | |
Père | Un Breton |
Mère | Une Gauloise |
Descendance | deux enfants |
Fils d'un rhéteur, Bonosus servit sous Claude, combattant les Goths à ses côtés. L'empereur Aurélien, successeur de Claude, chargea Bonosus d'établir des contacts avec les Goths et de le renseigner sur leurs intentions. C'est à cette occasion qu'il épousa Hunilla, fille d'un chef goth[3].
Par la suite, l'empereur Aurélien confia à Bonosus le commandement de la flotte du Rhin (celle-ci était chargée d'assurer la sécurité maritime de la Bretagne). Cependant, une nuit de l'année 280, les Germains surgirent par surprise et incendièrent les navires romains.
Bonosus se proclama empereur pour éviter le châtiment de cette faute. Probus ordonna aux commandants des places fortes avoisinantes de marcher contre l'usurpateur. Bonosus fut défait et se pendit de désespoir en 281 (Probus épargna les vies de sa femme et de ses fils).
Selon l'auteur de l'Histoire Auguste, Bonosus aurait été un grand amateur de vin : « Quelle que fût la quantité de vin qu'il buvait, il était toujours calme, gardait tout son bon sens, et même (…), il se montrait alors plus prévoyant qu'à jeun. Ce qui était surprenant en lui, c'est qu'il urinait autant qu'il buvait, et que jamais il n'éprouva de douleurs à l'estomac, aux intestins ou à la vessie »[4]. « Cet homme n'est pas né pour vivre, mais pour boire » aurait même dit l'empereur Aurélien.
André Chastagnol, traducteur et commentateur de l'Histoire Auguste, considère comme pure invention les indications de l'Histoire Auguste sur son mariage avec Hunila et les qualités de buveur de Bonosus. Chastagnol voit même dans cette « sobre ivresse » la parodie subtile d’un thème mis en vogue par les apologistes chrétiens dont Ambroise de Milan, sur la sobriété des mystiques et leur ivresse apparente dans leur ferveur religieuse[5].
Dans la Revue numismatique de 1859, le numismate Jean de Witte attribue à Bonosus deux monnaies de billon. Le numismate Henri Cohen signale la rareté des émissions monétaires de Bonosus, reprend les deux uniques médailles données par de Witte, et considère qu'en dehors de ces deux exemplaires, il n'existe pas de pièce authentique. Cette attribution à Bonosus a été réfutée depuis, de Witte ayant quelque peu interprété les caractères des légendes monétaires[6].
Notes
- Eutrope, Abrégé de l'histoire romaine, livre IX, 9
- Anonyme, Épitomé de Caesaribus, 37
- Histoire Auguste, Quadrige des Tyrans, XV
- Histoire Auguste, Quadrige des Tyrans, XIV
- Commentaire de Chastagnol, Histoire Auguste, éditions Robert Laffont, collection « Bouquins », 1994, (ISBN 2-221-05734-1), p 1110
- Jean-Baptiste Giard, « Malicorne et Bonneuil-sur-Marne : deux trésors monétaires du temps de Victorin », Revue numismatique, 6e série, tome 8, année 1966, p. 156-157 lire en ligne
Bibliographie
- Histoire Auguste, traduction de André Chastagnol, éditions Robert Laffont, 1994, (ISBN 2-221-05734-1)
- André Chastagnol, « L'usurpateur gaulois Bonosus, d'après l'Histoire Auguste », Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1969,‎ , p. 78-99 (lire en ligne)
- Henry Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain, Paris, 1892
- Sylviane Estiot, « Probus et les tyrans minuscules Proculus et Bonosus. Que dit la monnaie ? », dans Historiae Augustae Colloquium Nanceiense, Atti XII, Bari, Edipuglia, (lire en ligne).
- Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775)
- Jean de Witte, MĂ©dailles de Bonosus, in Revue numismatique, Paris, 1859