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Bol d'Arménie

Le bol d'Arménie, bol oriental[1], rouge ampoli[2], bolus, ou assiette, est un type d'argile ocreuse rouge (couleur due à l'oxyde de fer), grasse au toucher, tonique et astringente[1], très fine (kaolinique) qui permet l'adhérence des feuilles d'or, lors de la dorure à l'eau, sur un bois apprêté ou sur le parchemin.

L'assiette est connue depuis l'Antiquité, mais ce n'est qu'après le XIVe siècle que l'assiette est exclusivement appliquée sur un bois apprêté.

L'assiette en pain, aussi appelĂ©e « en crotte Â», doit ĂŞtre cassĂ©e et laissĂ©e Ă  tremper dans de l'eau. Elle est ensuite broyĂ©e et Ă©crasĂ©e, puis mĂ©langĂ©e Ă  la colle de peau de lapin, ou de la gĂ©latine.

Composition

Le bol d'Arménie est composé d'argile rouge, de sanguine, de mine de plomb, d'huile d'olive, d'huile d'œillette et de graisse de mouton. Cette recette est ancienne puisqu'aujourd'hui la mine de plomb est interdite en France. Cette recette était capricieuse car, suivant la température de l'atelier, elle pouvait donner des rendus très différents.

Les doreurs ne savent pas vraiment la composition exacte des nouvelles assiettes vendues industriellement de nos jours.

Fonction de l’assiette

DĂ©trempe Ă  l'eau de l'assiette, afin d'appliquer la feuille d'or sur la surface.

L'assiette s'applique après le jaune d'encollage (jaune qui se trouve dans les fonds), celle-ci crĂ©e une « assise Â» pour la feuille d'or.

Elle s'applique seulement sur les parties saillantes de la surface, on dit alors que l'on « couche Â» l'assiette. Elle se passe toujours de la mĂŞme manière, de gauche Ă  droite, avec un pinceau plat, Ă  poils doux et peut se passer en trois ou quatre couches.

Cette étape permet une onctuosité sous la feuille et c'est aussi grâce à l'assiette que l'on pourra brunir, avec une pierre d'agate, la feuille d'or après le séchage de cette dernière.

Il existe différentes couleurs d'assiettes :

  • l'assiette rouge est la plus courante en France. Elle donne un cĂ´tĂ© chaud Ă  l'or ;
  • l'assiette jaune est la plus utilisĂ©e en Italie. Elle peut aussi ĂŞtre utilisĂ©e pour des mĂ©langes avec d'autres couleurs d'assiettes et est utilisĂ©e par certains ateliers comme jaune d'encollage pour les fonds ;
  • l'assiette noire est utilisĂ©e en Angleterre, notamment Ă  Buckingham Palace. Elle peut ĂŞtre appliquĂ©e sous la feuille d'argent, ce qui donne un cĂ´tĂ© très mĂ©tallique et froid Ă  la feuille d'argent ;
  • l'assiette bleue existe aussi, tout comme l'assiette verte. Ces assiettes sont utilisĂ©es plutĂ´t pour des rĂ©alisations contemporaines ;
  • l'assiette violette, appelĂ©e ainsi mais se rapprochant plutĂ´t de la couleur marron, est un mĂ©lange d'assiette rouge, noire et de pigment bleu. On trouve des traces de cette assiette sous certaines rĂ©alisations datant du règne de Louis XVI, notamment dans la Chambre du roi Louis XVI (anciennement chambre de Louis XV), au château de Versailles.

Préparation

Les préparations sont différentes dans chaque atelier de dorure. Mais la plupart du temps, avec de l'assiette industrielle, elle est préparée comme suit.

Avec de la colle de peau de lapin :

  • dans un pot, mettre de l'assiette puis ajouter la colle de peau de lapin ;
  • remuer et ajouter jusqu'Ă  ce qu'Ă  l'obtention d'une matière crĂ©meuse mais lĂ©gèrement liquide Ă  la fois.

Avec de la gélatine alimentaire :

  • dans un rĂ©cipient, mettre 400 ml d'eau chaude, diluer 4 feuilles et demi de gĂ©latine alimentaire ;
  • dans un autre pot, mettre de l'assiette puis ajouter un peu du mĂ©lange de gĂ©latine et d'eau ;
  • remuer et ajouter jusqu'Ă  ce qu'Ă  l'obtention d'une matière crĂ©meuse mais lĂ©gèrement liquide Ă  la fois.

L'assiette se passe tiède sur la surface. Il faut bien attendre que chaque couche soit sèche avant de passer la suivante (passage d'environ trois à quatre couches).

Notes et références

  1. « Bol », sur littre.org (consulté le ).
  2. Elisabeth Lamour, « Le bol d'Arménie ou rouge ampoli »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur RCF Radio, (inscription requise pour écouter).

Annexes

Bibliographie

  • Denys de Fourna (trad. Adolphe NapolĂ©on Didron, Paul Durand), Manuel d'iconographie chrĂ©tienne, grecque et latine, avec une introduction et des notes, New York (original : Paris), B. Franklin (rĂ©impression), (lire en ligne), p. 30. Traduit du manuscrit byzantin Le Guide de la peinture de Denys de Fourna.
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