Bithia Mary Croker
Bithia Mary Croker (née Sheppard, vers 1848 ou 1849[1] à Kilgefin dans le comté de Roscommon en Irlande - 20 octobre 1920 à Londres) est une romancière irlandaise, dont la plupart des travaux concernent la vie et la société en l'Inde britannique. Son roman de 1917 The Road to Mandalay, situé en Birmanie, a servi de base non crédité pour un film muet du même nom américain 1926, dont ne survivent que des extraits. Elle est également connue pour ses histoires de fantômes[2] - [3] - [4].
Biographie
Elle est la fille unique du révérend William Sheppard (mort en 1856), recteur de l'Église anglicane d'Irlande de Kilgefin[1] dans le comté de Roscommon, qui est aussi écrivain. Elle fait ses études à Rockferry, Cheshire et à Tours en France. Elle devient célèbre en tant que cavalière à la Kildare Hunt[2]. En 1871, elle épouse John Stokes Croker (1844-1911), officier des Royal Scots Fusiliers et plus tard des Royal Munster Fusiliers.
En 1877, Bithia suit son mari à Madras puis au Bengale. Elle vit quatorze ans en Inde, passant quelque temps dans la station de montagne de Wellington devenu au Tamil Nadu, où elle écrit la plupart de ses œuvres, ayant commencé à écrire comme une distraction pendant la saison chaude. Une fois le mari en retraite avec le grade de lieutenant-colonel, en 1892, le couple déménage dans le comté de Wicklow, puis à Londres et enfin à Folkestone, Kent, où son mari est mort en 1911[5]. Elle a une fille, Eileen (née en 1872), qui fait également ses études à Rockferry. Bithia reste extrêmement intéressée par la lecture, les voyages et le théâtre. Elle meurt au 30 Dorset Square à Londres, le 20 octobre 1920 et est enterrée à Folkestone[3].
Carrière
La prolifique carrière littéraire de Croker s'étend sur 37 ans : de 1882 à l'âge de 33 ans jusqu'à sa mort en 1920. Son dernier roman, The House of Rest, est publié à titre posthume en 1921. Elle a écrit 42 romans et 7 volumes de nouvelles[2] - [6].
Son premier roman, Proper Pride (1880), est écrit secrètement à Secunderabad en 1880, puis lu à haute voix à d'autres femmes. Le manuscrit original a été perdu, mais Croker le réécrit et le fait publier de manière anonyme au Royaume-Uni. Considéré comme écrit par un homme, il reçoit de bonnes critiques et est réimprimé 12 fois en 1896. William Ewart Gladstone est vu en train de le lire à la Chambre des communes[3]. Le livre, selon un compte rendu moderne, « montre une sympathie ouverte avec le point de vue masculin et inflige un traitement punitif à son héroïne fougueuse et équestre, dont la fierté méfiante la sépare de son mari dévoué. »[2]
Le travail de Croker est loué en général pour « une oreille sensible à la parole, à l'idiome et à la diction des différentes classes, qu'elle reproduit dans un dialogue vivant et divertissant ». La tension provient souvent de menaces contre l'ordre conventionnel de la société. Son deuxième roman, Pretty Miss Neville (1883), est aussi populaire que le premier. Le fardeau de la convention sociale pour une femme en Inde qui refuse d'épouser l'homme pour qui elle a été envoyée est exploré dans The Cat's Paw (1902), et celui d'un homme qui sombre socialement dans The Company's Servant (1907). Ses Village Tales and Jungle Tragedies (1895) montre aussi un intérêt pour la vie rurale indienne. Au total, 17 des romans se déroulent en Inde, un en Birmanie et sept en Irlande[3].
On trouve des allusions à la fiction gothique dans certaines œuvres de Croker. Son histoire de 1905 « The Little Brass God », par exemple, implique une statue de Kali, décrite comme une « déesse de la destruction », qui apporte divers malheurs aux Anglo-Indiens qui la possèdent. La malédiction est dissipée lorsque la statue est volée et jettée dans un puits[7].
Plusieurs romans de Croker paraissent en français, allemand, hongrois et norvégienn[8]. Un volume de ses histoires de fantômes est publié au tournant du millénaire[9]. Son histoire « To Let » (vers 1896) est incluse dans The Oxford Book of Victorian Ghost Stories[10]. L'un de ses romans se déroulant en Irlande, Terence (1899), est adapté pour la scène et diffusé pendant deux ans aux États-Unis.
Elle possède une grande connaissance littéraire à Londres. Son roman Angel (1901) est dédié à une autre romancière dont le travail est centré sur l'Inde : Alice Perrin[3]. L'auteur et universitaire Douglas Sladen va jusqu'à l'appeler, avec ses « précieux amis » Perrin et Flora Annie Steel, les « trois qui se sont longtemps partagé l'Empire indien avec Rudyard Kipling dans le domaine de fiction. Chacun dans son propre département est suprême. » [11]
Bibliographie
Romans
- Proper Pride: A Novel (Londres, Tinsley Brothers, 1882)
- Pretty Miss Neville (Londres, Tinsley Brothers, 1883)
- Some One Else (Londres, Sampson Low, 1885)
- A Bird of Passage (Londres, Sampson Low, 1886)
- Diana Barrington: A Romance of Central India (Londres, Ward and Downey, 1888)
- Two Masters: A Novel (Londres, F V White, 1890)
- Interference: A Novel (Londres, F V White, 1891)
- A Family Likeness: A Sketch in the Himalayas (Londres, Chatto and Windus, 1892)
- A Third Person: A Novel (Londres, F V White, 1893)
- Mr Jervis (Londres, Chatto and Windus, 1894)
- Married or Single? (Londres, Chatto and Windus, 1895)
- The Real Lady Hilda: A Sketch (Londres, Chatto and Windus, 1896)
- Beyond the Pale (Londres, Chatto and Windus, 1897)
- Miss Balmaine's Past (Londres, Chatto and Windus, 1898)
- Peggy of the Bartons (Londres, Methuen, 1898)
- Infatuation (Londres, Chatto & Windus, 1899)
- Terence (Londres, Chatto and Windus, 1899)
- Angel: A Sketch in Indian Ink (Londres, Methuen, 1901)
- The Cat's Paw (Londres, Chatto & Windus, 1902)
- Johanna (Londres, Methuen & Co., 1903)
- The Happy Valley, etc. (Londres, Methuen & Co., 1904)
- Her Own People (Londres, Hurst & Blackett, 1905)
- A Nine Day's Wonder (Londres, Methuen & Co., 1905)
- The Youngest Miss Mowbray (Londres, Hurst & Blackett, 1906)
- The Company's Servant: A Romance of Southern India (Londres, Hurst & Blackett, 1907)
- The Spanish Necklace (Londres, Chatto & Windus, 1907)
- Katherine the Arrogant (Londres, Methuen & Co., 1909)
- Babes in the Wood (Londres, Methuen & Co., 1910)
- Fame (Londres, Mills and Boon, 1910)
- A Rolling Stone (Londres, F. V. White & Co., 1911)
- The Serpent's Tooth (Londres, Hutchinson & Co., 1912)
- In Old Madras (Londres, Hutchinson & Co., 1913)
- Lismoyle (Londres, Hutchinson & Co., 1914
- Quicksands (Londres, Cassell and Company, 1915)
- Given in Marriage (Londres, Hutchinson & Co., 1916)
- The Road to Mandalay. A Tale of Burma (Londres, Cassell & Co., 1917)
- A Rash Experiment (Londres, Hutchinson & Co., 1917)
- Bridget (Londres, Hutchinson & Co., 1918)
- The Pagoda Tree (Londres, Cassell & Co., 1919)
- Blue China (Londres, Hutchinson & Co., 1919)
- The Chaperon (Londres, Cassell & Co., 1920)
- The House of Rest (Londres, Cassell & Co., 1921)
Histoires courtes
- To Let, etc. (Londres, Chatto and Windus, 1893)
- Village Tales and Jungle Tragedies, etc. (Londres, Chatto and Windus, 1895)
- In the Kingdom of Kerry and Other Stories (Londres, Chatto and Windus, 1896)
- Jason and Other Stories (Londres, Chatto and Windus, 1899)
- A State Secret and Other Stories (Londres, Methuen, 1901)
- The Old Cantonment and Other Stories of India and Elsewhere (Londres, Methuen & Co., 1905)
- Jungle Tales (Londres, Chatto and Windus, 1913)
- Odds and Ends (Londres, Hutchinson & Co., 1919)
Analyse
Une étude approfondie et détaillée de ses romans, avec une référence particulière à sa représentation de l'Inde, a été réalisée par SG Vaidya, sous la direction de BS Naikar, ancien professeur et président du département d'études en anglais à l'Université de Karnatak. Une discussion du contexte culturel de la fiction de Croker, ainsi que des lectures attentives de plusieurs de ses romans et histoires, se trouvent chez John Wilson Foster, Irish Novels 1890–1940: New Bearings in Culture and Fiction. Certains chercheurs actuels voient dans les travaux de Croker des exemples d'une « conjonction du genre et du colonialisme »[12].
Références
- Frances Clarke et Sinéad Sturgeon, Dictionary of Irish Biography, Cambridge, Cambridge University Press, (lire en ligne), « Croker, Bithia Mary (‘B. M.’) »
- The Feminist Companion to Literature in English, eds Virginia Blain, Patricia Clements and Isobel Grundy (London: Batsford, 1990), p. 248.
- Rosemary Cargill Raza: "Croker, Bithia Mary (c. 1848–1920)", Oxford Dictionary of National Biography (Oxford, UK: OUP, 2004) Retrieved 30 October 2015. Pay-walled.
- IMDb Retrieved 30 October 2015.
- Une blue plaque marque sa résidence au 10 Radnor Cliff, à Sandgate dans Kent, de 1897 à 1908, lire en ligne.
- British Library Catalogue.
- Patrick Brantlinger: Rule of Darkness. British Literature and Imperialism, 1830–1914 (Ithaca, NY: Cornell UP, 1988), p. 227 Retrieved 30 October 2015.
- Several covers of translations appear at 31 October 2015.
- Infinity Plus review Retrieved 31 October 2015
- Selected and edited by Michael Cox and R. A. Gilbert (Oxford, UK: OUP, 2013 [1991]), p. 346 ff.
- Quoted in Melissa Edmundson Makala: Women's Ghost Literature in Nineteenth-Century Britain (Cardiff: University of Wales Press, 2013), p. 199. Retrieved 31 October 2015
- Anindyo Roy: Civility and Empire. Literature and Culture in British India, 1822–1922 (Routledge: Abingdon, UK, 2005), p. 90 Retrieved 31 October 2015 Roy's example is Croker's Angel: A Sketch in Indian Ink (1901).
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :