Bistre (cheminée)
Le bistre de cheminée est une croûte compacte qui se forme dans les conduits de cheminée. Il est issu de la suie détrempée et est une substance hautement inflammable à l'origine de la plupart des incendies dans les foyers au bois.
Le bistre est aussi un pigment goudronneux issu du traitement de la suie de bois dont la couleur varie du jaune safran au brun foncé.
Caractérisation du bistre de cheminée
Le bistre est une matiÚre brunùtre formée à partir de la suie détrempée[1] - [2]. On l'appelle aussi communément goudron bien qu'il n'ait rien à voir avec le vrai goudron qui est un mélange d'hydrocarbures, issu de la distillation de la houille. C'est en fait un mélange à forte teneur en eau, chargé de particules de carbone et d'huile, qui s'oxyde au contact de l'air[3]. C'est le vecteur de presque tous les incendies de cheminée[4].
Il se forme lorsque la vapeur d'eau des fumĂ©es de combustion se condense dans le conduit de cheminĂ©e et se mĂȘle Ă la suie qui recouvre le conduit.
Le mélange donne une mélasse qui en séchant se durcit pour constituer une croûte compacte. Le bistre est ainsi un agrégat de suie, trÚs inflammable et expansible jusqu'à 7 fois son volume lors de la combustion.
DĂ©bistrage
Le balai à suie du ramoneur ne suffit pas à le retirer. Un outillage adapté est nécessaire pour le débistrage, si le dépÎt est important.
La dĂ©bistreuse est aujourd'hui une machine Ă©lectrique qui, grĂące Ă l'action rotative de sa tĂȘte Ă masselottes, va percuter le conduit et faire tomber le bistre[3].
La vĂ©rification et le ramonage des conduits de cheminĂ©e sont obligatoires au moins une fois par an pour les combustibles gazeux et deux fois par an pour les combustibles liquides (fuel) et solides (bois, charbon, granulĂ©s). Ils peuvent ĂȘtre portĂ©s Ă quatre fois dans les rĂ©gions froides et/ou dans celles oĂč le bois disponible est essentiellement du sapin[5]. Le dĂ©bistrage mĂ©canique peut ĂȘtre effectuĂ© Ă cette occasion. Mais il n'est applicable qu'en fonction de la qualitĂ© et de la quantitĂ© du goudron. Si la quantitĂ© est trop importante, des bĂ»ches de ramonage chimiques peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour faciliter le dĂ©bistrage[6].
Risques
Les risques liĂ©s Ă l'accumulation de bistre dans le conduit de cheminĂ©e ne peuvent ĂȘtre pris Ă la lĂ©gĂšre.
Cette accumulation peut conduire à des feux de cheminée, voire, en cas d'obturation totale du conduit, à une intoxication au monoxyde de carbone.
Prévention
La formation de bistre peut ĂȘtre Ă©vitĂ©e en rĂ©duisant la formation de rĂ©sidus de combustion et en s'assurant que la vapeur d'eau des fumĂ©es jusqu'Ă leur Ă©vacuation du conduit ne passe sous le point de rosĂ©e[7] - [6].
à cet effet, il est recommandé :
- de brĂ»ler du bois sec (de 15 Ă 20 % d'humiditĂ©). Il est recommandĂ© idĂ©alement d'utiliser du bois dur ayant au moins deux ans de sĂ©chage sous abri ventilĂ© s'il est abattu en hiver. Ce dĂ©lai peut ĂȘtre portĂ© Ă quatre ans pour un arbre abattu en Ă©tĂ© Ă cause de la sĂšve (qui correspond Ă une humiditĂ© infĂ©rieure Ă 20 %). Il est prĂ©conisĂ© d'Ă©viter les rĂ©sineux et les bois de rĂ©cupĂ©ration (palette, bois de charpente) qui encrassent trĂšs vite les conduits[6]. Il est prĂ©fĂ©rable d'utiliser du chĂȘne, du hĂȘtre ou du charme ;
- de ne pas faire fonctionner l'appareil de chauffage au bois Ă allure rĂ©duite. La puissance de l'appareil doit ĂȘtre adaptĂ©e au volume de la piĂšce Ă chauffer, trop puissant, celui-ci tournerait au ralenti. Le conduit doit aussi ĂȘtre adaptĂ© Ă l'appareil raccordĂ©[6] ;
- de bien isoler le conduit de cheminée pour éviter la condensation des fumées ;
- d'allumer le feu en chauffant progressivement la cheminée[3] ;
- d'Ă©viter l'utilisation non conforme de l'appareil de chauffage (comme un chargement trop important). Lors de l'utilisation d'un poĂȘle, il est recommandĂ© par exemple de ne pas le remplir excessivement pour le faire tenir toute la nuit[6] ;
- de veiller à une bonne qualité du tirage : 10 à 15 Pascal de dépression sont requis pour obtenir un bon tirage [8] - [6] ;
- de veiller à ce que le conduit de cheminée soit le plus droit possible : l'échappement du gaz doit rencontrer le moins d'obstacles pour éviter les dépÎts de suie et la condensation[6] ;
- de veiller Ă une bonne rĂ©partition et quantitĂ© d'arrivĂ©e d'air frais : l'arrivĂ©e d'air constitue un paramĂštre important du bon fonctionnement d'une cheminĂ©e. L'introduction d'air devra ĂȘtre proportionnelle Ă la taille du conduit (plus d'entrĂ©e d'air si plus d'Ă©chappement de gaz). De mĂȘme le mode de fonctionnement de l'appareil doit ĂȘtre adaptĂ© (pas de tirage fermĂ©) : l'appareil de chauffe ne doit pas trop tourner au ralenti[6] - [9].
à bas régime, les températures de combustion sont plus basses ; la vapeur d'eau issue de la combustion du bois en raison de l'humidité qu'il contient a alors facilement tendance à se condenser sur la suie et à générer du bistre[10].
Articles connexes
Notes et références
- « Bistre », sur CNRTL (consulté le )
- « Bistre : définition », sur Larousse.fr (consulté le )
- « Débistrage d'une cheminée », sur Habitat (consulté le )
- « Avantages et contraintes du chauffage au bois », sur Arts et Cheminées.com (consulté le )
- RÚglement sanitaire départemental type article 31.1
- « Le bistre (ou goudron), éviter sa formation, le nettoyer. », sur www.chauffages-bois.fr (consulté le )
- « Lexique des termes de la fumisterie », sur Aspen. PoĂȘles et cheminĂ©es (consultĂ© le )
- DTU 24.1
- « Conseils de ramoneur - Ramonage Fischer - Ramoneurs à Bouxwiller en Alsace », sur www.ramonage-fischer.fr (consulté le )
- « Bistre et suie : les erreurs à éviter », sur Poelesabois.com (consulté le )