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Bichique

Le bichique désigne l'alevin de deux espèces de poissons très proches, mais distinctes : Sicyopterus lagocephalus et Cotylopus acutipinnis deux espèces désignées couramment, une fois adulte, par les noms vernaculaire de « cabot à tête de lièvre » et surtout : « Cabot bouche ronde » [1] - [2]. Ils sont tous deux de la famille des Gobiidés que l'on trouve dans les eaux tropicales côtières des îles de l'océan Indien (Madagascar, Mayotte, Réunion, Maurice, …), à l'embouchure des rivières ainsi qu'en eau douce.

PĂŞche

L'alevin du Cabot tĂŞte ronde est un bichique.

Après avoir pondu en amont des rivières, le poisson voit ses œufs emportés par le courant jusqu'à l'océan. Les alevins (bichiques) ne se mettent à remonter les cours d'eau qu'en été.

Ă€ La RĂ©union, cette nouvelle se rĂ©pand rapidement de bouche-Ă -oreille sous la forme bichik la montĂ©! Dès lors, les petits sont avidement pĂŞchĂ©s grâce Ă  une sĂ©rie de nasses coniques appelĂ©es « vouves » placĂ©es Ă  l'embouchure des rivières de l'est. Constituant un mets apprĂ©ciĂ© dans l'Ă®le, l'alevin est un produit de luxe dont le kilogramme peut atteindre 80 euros.

Risque de surpĂŞche et menace

Canaux pour la pêche des bichiques sur la Rivière des Roches, à La Réunion.

En 2008, la FĂ©dĂ©ration de pĂŞche estimait que pour 8 Ă  10 000 pĂŞcheurs en eau douce Ă  La RĂ©union, 300 environ pĂŞchent les bichiques (en fait en eau saumâtre), mais seuls 800 adhĂ©rents sont officiellement inscrits Ă  la fĂ©dĂ©ration, les autres pratiquant sans carte de pĂŞche. 12 gardes seulement sont chargĂ©s des contrĂ´les en amont, mais ils n'ont pas autoritĂ© dans les estuaires (domaine des Affaires maritimes couvert par une brigade nautique de six personnes et la Brigade de la nature de l'ocĂ©an Indien (6 personnes Ă©galement), qui doivent surveiller un très large territoire). Les pĂŞcheurs d'alevins qui ont un gros impact sur la ressource ne payent pas la redevance mise en place par la loi sur l'eau, au motif que la loi cite l'anguille, la truite et le saumon et non les espèces locales de La RĂ©union[3].

Un dĂ©cret prĂ©fectoral rĂ©glemente cette pĂŞche. Le prix Ă©levĂ© des bichiques (aux alentours de 50 â‚¬/kg) encourage leur braconnage ou leur surpĂŞche, et comme l'anguille, l'esturgeon ou le saumon en France mĂ©tropolitaine, l'espèce est considĂ©rĂ©e comme en forte rĂ©gression. Elle est d'ailleurs considĂ©rĂ©e depuis par le ComitĂ© français de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) comme quasi-menacĂ©e de disparition[4].

Liens externes

Notes et références

  1. Page INPN de Sicyopterus lagocephalus,
  2. Page INPN de Cotylopus acutipinnis,
  3. Article Clicanoo du 25 février 2008, Voir
  4. UICN, La Liste rouge des espèces menacées en France, Premiers résultats pour la faune de La Réunion Dossier de presse - 1er juillet 2010, p.11.
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