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Bibliothèque publique de Westmount

La Bibliothèque publique de Westmount est l'une des premières bibliothèques publiques du Québec – la sixième à voir le jour[1]. Elle est inaugurée en 1899.

Bibliothèque publique de Westmount/Westmount Public Library
Image illustrative de l’article Bibliothèque publique de Westmount
Vue de la bibliothèque.
Présentation
CoordonnĂ©es 45° 28′ 52″ nord, 73° 36′ 00″ ouest
Pays Canada
Ville Westmount
Adresse 4574, rue Sherbrooke Ouest
Fondation 1897
Informations
Gestionnaire Julie-Anne Cardella
Site web https://westlib.org/

Description

Située au 4574, rue Sherbrooke Ouest à Westmount, la Bibliothèque publique de Westmount a pour mission "d'enrichir la communauté en offrant un cadre invitant et propice à la lecture, à l'apprentissage et à la découverte."[2].

Architecture

La Bibliothèque publique de Westmount se trouve dans le parc Westmount, aux abords de la très achalandée rue Sherbrooke Ouest. Elle est l’œuvre de l’architecte westmountais Robert Findlay qui, s’inspirant des bibliothèques de la Nouvelle-Angleterre, offre à la ville un édifice d’architecture victorienne dotée d’une entrée en voûte, d'une toiture en pignons et d’une tour à tourelles[3]. L’intérieur est caractérisé par des plafonds en caissons, des moulures décoratives, des arches affirmées et des colonnes en faux marbre[4]. On peut aussi y admirer des murales du peintre scotto-canadien Adam Sheriff-Scott ainsi que des calligraphies ornant les murs et les fenêtres de noms d’artistes de Westmount, notamment du défunt Leonard Cohen[4].

La bibliothèque et sa communauté

La Bibliothèque publique de Westmount fait partie intĂ©grante de la communautĂ© westmountaise, qui la protège jalousement, comme nous l’affirme ici l’ancien maire de la ville, Peter Trent (en) : « La Bibliothèque est le service le plus aimĂ© et le plus utilisĂ© de Westmount. Quiconque y touche le fait Ă  ses risques et pĂ©rils, particulièrement dans le cas d’un Ă©difice Ă  fort caractère patrimonial. »[3]. Aujourd’hui, elle accueille quotidiennement plus d’un millier de personnes et organise ses activitĂ©s autour de 7600 abonnĂ©s sur une population de 20 000 citoyens[5]. La bibliothèque a une collection de 180 000 documents imprimĂ©s et audiovisuels, et octroie 350 000 prĂŞts chaque annĂ©e[6]. Son offre est bonifiĂ©e par une importante collection de livres anciens et rares de langues française et anglaise, de 80 Ĺ“uvres d’art offertes en don ainsi que de 40 000 cartes postales anciennes reflĂ©tant le passĂ© westmountais, mais aussi montrĂ©alais et quĂ©bĂ©cois[7].

Histoire

Westmount Public Library

Reconnue comme Ă©tant la première bibliothèque quĂ©bĂ©coise municipale gratuite et financĂ©e par des fonds publics[5], la Bibliothèque publique de Westmount voit ses premières bases jetĂ©es en 1897 alors qu’une rĂ©solution du conseil municipal, soumise au scrutin des contribuables, est adoptĂ©e[8]. La ville affectera 16 375 $ Ă  sa construction, mais aussi Ă  l’acquisition de livres et de mobiliers[9]. InaugurĂ©e le 20 juin 1899 par le maire James R. Walker[3], sa collection initiale, rassemblĂ©e par le bibliothĂ©caire universitaire de McGill Charles Henry Gould (en), compte 2 000 livres[3].

Le prêt de livres s'amorce le 23 juillet 1899. Les abonnés ne peuvent emprunter qu'un livre à la fois, pour une durée de 14 jours. Le catalogue compte à l'origine seulement 10 titres en français[1].

La première bibliothécaire, Beatrice Glen Moore, occupera son poste trois ans, de 1898 à 1901[1]. Elle démissionne en 1901 en raison de conflits avec le comité de la bibliothèque. Mary Sollace Saxe sera embauchée le 2 mai 1901 pour la remplacer[10].

L’héritage de Mary Sollace Saxe

Sous Mary Sollace Saxe, qui dirige la bibliothèque de 1901 à 1931[3], la bibliothèque bonifie son offre de services aux usagers. Ceux-ci se déclinent en trois services : le service aux enfants, le service de référence et l’accès physique aux collections[11].

Service aux enfants

Salle des enfants, bibliothèque publique, Westmount, Canada

Au tournant du 19e siècle, la place des enfants dans les bibliothèques est de plus en plus une prĂ©occupation pour les bibliothĂ©caires d’AmĂ©rique du Nord. Ce changement de mentalitĂ© se concrĂ©tise dans la crĂ©ation d'espaces adaptĂ©s aux enfants et la mise en place de services spĂ©cifiquement pensĂ©s pour eux[12]. Le Westmount Library Committee est intĂ©ressĂ© dès 1898 par la crĂ©ation d’un service dĂ©diĂ© Ă  l’enfance, mais les coĂ»ts de construction ont pour consĂ©quences de revoir Ă  la baisse la superficie de l'espace, mais aussi les services offerts par la bibliothèque[12]. Mary Sollace Saxe insiste nĂ©anmoins pour dĂ©velopper le service aux enfants. Entre 1901 et 1909, la circulation de livres pour enfants reprĂ©sente 15% de la circulation totale des documents, et il y a, chez le personnel, un dĂ©sir d’augmenter la prĂ©sence de livres adaptĂ©s Ă  cette clientèle[13]. En 1909, le Library Committee suggère au conseil municipal d’octroyer 20 000 dollars Ă  la bibliothèque pour la construction d’une aile consacrĂ©e aux services Ă  l’enfance[14]. La demande acceptĂ©e, la construction est dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  Robert Findlay et est complĂ©tĂ©e en janvier 1911[15]. La bibliothèque devient alors, selon les mots de Mary Sollace Saxe lors d'une confĂ©rence de l’American Library Association : « the only properly equipped children’s room in any library in the province of Quebec. »[15].

Service de référence

Dès son entrĂ©e, Saxe s’inquiète de la petitesse de la collection de livres de rĂ©fĂ©rence. En 1909, le Library Committee suggère que soit utilisĂ© un montant de 20 000 dollars pour la crĂ©ation d’un espace rĂ©servĂ© aux enfants, mais aussi pour une salle de rĂ©ception et une salle pour le service de rĂ©fĂ©rence[15]. Seul l’espace rĂ©servĂ© aux enfants est retenu, le service de rĂ©fĂ©rence est considĂ©rĂ© comme une prioritĂ©s secondaire. Saxe milite nĂ©anmoins pour l'amĂ©nagement de celui-ci et rĂ©ussit en 1912 Ă  engager un bibliothĂ©caire qui se consacre au service de rĂ©fĂ©rence[16]. Devant la popularitĂ© du service, celui-est intĂ©grĂ© dans les statuts et règlements de la bibliothèque en 1914 : « There is a Reference Librarian, whose especial work it is to gather information for anyone desiring aid in research work, or gathering information for debates »[15]. Le succès de la section jeunesse et de son service de rĂ©fĂ©rence se constate rapidement : si, dès son ouverture en 1911, c'est 18,2% de tous les livres empruntĂ©s Ă  la bibliothèque qui proviennent de la section jeunesse, ce pourcentage augmente Ă  27,2% en 1914, annĂ©e oĂą elle inaugure son service de rĂ©fĂ©rence jeunesse[17].

News. Westmount Library BAnQ P48S1P02764

Accès physique aux collections

Avant le 19e siècle, les bibliothèques, limitant l'accès aux collections, se considèrent comme les gardiens du savoir[18]. Ce point de vue s’assouplie au tournant du 19e siècle lorsque les bibliothécaires militent pour un meilleur accès aux documents par les usagers[18]. En 1906, Saxe obtient l'autorisation de distribuer des droits d’accès aux rayons à certains usagers[18]. En 1915, le Library Committee annonce que l’accès universel ne peut qu’être octroyé que par un changement majeur des installations, permettant une circulation plus facile entre les rayons[18]. Robert Findlay est alors mandaté pour élaborer les changements nécessaires et, au printemps 1917, la Bibliothèque publique de Westmount offre aux usagers l'accès sans contrainte à ses rayons[19].

Références

  1. Lajeunesse, Marcel, Leroux, Éric et Martel, Marie D., Pour une histoire des femmes bibliothécaires au Québec : portraits et parcours de vies professionnelles (ISBN 978-2-7605-5251-7 et 2-7605-5251-9, OCLC 1125152315, lire en ligne), p. 31
  2. « Mission de la Bibliothèque publique de Westmount », sur Bibliothèque publique de Westmount, (consulté le ).
  3. Sweeney 2017, p. 31.
  4. Sweeney 2017, p. 142.
  5. Sweeney 2017, p. 139.
  6. Sweeney 2017, p. 140.
  7. Sweeney 2017, p. 140-141.
  8. Sweeney 2017, p. 144.
  9. [en] Elizabeth Ida Hanson, A Jewel in a Park : Westmount Public Library 1897-1918, Montréal, Véhicule Press, 1997, p. 75. (ISBN 1-55065-087-4).
  10. Lajeunesse, Marcel, Leroux, Éric et Martel, Marie D., Pour une histoire des femmes bibliothécaires au Québec : portraits et parcours de vies professionnelles (ISBN 978-2-7605-5251-7 et 2-7605-5251-9, OCLC 1125152315, lire en ligne), p. 32
  11. Sweeney 2017, p. 92.
  12. Sweeney 2017, p. 93.
  13. Sweeney 2017, p. 94.
  14. Sweeney 2017, p. 96.
  15. Sweeney 2017, p. 99.
  16. Sweeney 2017, p. 100.
  17. Séguin, François, D'obscurantisme et de lumières : la bibliothèque publique au Québec, des origines au 21e siècle, Montréal, Québec, Hurtubise, , 662 p. (ISBN 978-2-89723-880-3), p. 425
  18. Sweeney 2017, p. 101.
  19. Sweeney 2017, p. 153.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Elizabeth Ida Hanson, A Jewel in a Park : Westmount Public Library 1897-1918, MontrĂ©al, VĂ©hicule Press, , 153 p. (ISBN 1-55065-087-4)
  • François SĂ©guin, D'obscurantisme et de lumières : La bibliothèque publique au QuĂ©bec des origines au 21e siècle, MontrĂ©al, Hurtubise, (ISBN 978-2-89723-880-3 et 2-89723-880-1, OCLC 951222684)
  • Laureen Sweeney, « La bibliothèque publique de Westmount : un modèle pour le QuĂ©bec », dans Claude Corbo, Bibliothèques quĂ©bĂ©coises remarquables, MontrĂ©al, Bibliothèque et Archives national QuĂ©bec, (ISBN 9782924719251).

Articles connexes

Liens externes

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