Bertrand d'Ornézan
Bertrand d'Ornézan (mort le ), baron de Saint-Blancard, est un marin français au service du roi François Ier. Il est général des galères.
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Officier de marine |
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Biographie
Origines
Bertrand d'Ornézan tient son nom du village d'Ornézan, dans le Gers. Issu de l'ancienne famille des seigneurs d'Orbessan, celle-ci reçoit du comté de Comminges tous les droits sur la seigneurie de Saint-Blancard le . Vers 1390, la famille change de nom pour prendre celui d'Ornézan[1]. Les lieux d'Orbessan et d'Ornézan sont tous deux situés dans la vallée du Gers, en Astarac, à quelques kilomètres l'un de l'autre au sud d'Auch. Saint-Blancard est un peu plus au sud-est, dans la vallée de la Gimone.
La date de naissance exacte de Bertrand d'Ornézan n'est pas connue mais on l'estime vers 1480. On sait néanmoins que ses parents, Jean d'Ornézan et Agnette d'Astarac, se marient par contrat à La Barthe, en Astarac, le . Son père, Jean d'Ornézan, est seigneur et baron de Saint-Blancard. Il est encore vivant en 1511. Sa mère, Agnette d'Astarac, est dame de La Barthe et fille de Bertrand d'Astarac et de Jeanne de Montesquieu. Bertrand est sans doute né au château de Saint-Blancard. Une procuration de 1519 témoigne qu'il porte déjà à l'époque le titre de baron de Saint-Blancard[1].
Carrière militaire
En 1524, il défait devant Toulon, la flotte de Charles-Quint commandée par Hugues de Moncade.
Pendant près de vingt ans, il fut partenaire commercial de la puissante banquière du roi et armatrice de Marseille Madeleine Lartessuti qui finança ses navires, et fut, selon la rumeur, son amante [3].
En 1531, il essaie d'établir un poste de traite français à Pernambouc en Brésil.
En 1533, Bertrand d'Ornézan rejoint l'ambassade ottomane à la France (1533) où il rencontre François Ier.
En 1537, Ornézan commence une participation de deux ans dans les opérations avec l'Empire ottoman selon les termes de l'alliance franco-ottomane entre François Ier et Soliman le Magnifique. Il quitte Marseille le , menant une flotte de seize navires dont treize galères à Corfou pour rejoindre la flotte de Barberousse au siège de cette ville où il arrive au début de ; il échoue cependant à convaincre les Ottomans de participer à une expédition de grande envergure proposée contre l'Italie. Finalement Soliman, inquiété par les ravages de la peste parmi ses troupes, décide de retourner avec sa flotte à Istanbul à la mi-septembre, sans avoir pris Corfou.
La flotte de Saint-Blancard arrive à Chios le 20 décembre 1537 après une navigation difficile[4]. Il est ensuite décidé qu'il irait avec trois navires à Constantinople afin d'obtenir du ravitaillement. Partis de Chios le 17 février, les trois navires sont reçus par l'ambassadeur français Charles de Marillac ; ayant reçu du matériel fourni par les autorités ottomanes, ils quittent Constantinople le 11 avril 1538 ; entre-temps le reste de la flotte avait quitté Chios à la mi-mars pour rentrer en France, ayant reçu un ordre du roi. Les trois navires rejoignent alors Marseille via Monastir.
Jean de la Vega, un membre de son personnel, a écrit le récit de ses voyages.
Revenu malade d'Orient, il meurt le [1].
Titres
- Seigneur d'Astarac
- Baron de Saint-Blancard
- Marquis des Îles-d'Or [5] et donc, de fait, propriétaire du fameux Fort de Brégançon, résidence d'été des présidents de la République française depuis 1968[6].
- Conseiller et maître-d'hôtel ordinaire du Roi
- Amiral des mers du Levant
- Châtelain, juge, capitaine, viguier et conservateur de la tour et du port d'Aigues-Mortes, des mortes-payes et garnisons du dit lieu[7].
Notes et références
- Jean Vuillet, Bertrand d'Ornezan : Marquis des ĂŽles d'Or, Toulon, , 125 p.
- André-François-Joseph Borel d'Hauterive (dir. de publication), Albert Révérend (dir. de publication), Georges de Morant (dir. de publication) et Howard Horace Angerville (dir. de publication), « Ornézan », Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Paris ; Londres ; Monaco, s.n. ; Specialised reference publ. co. ; Comte d'Angerville « Vingt-cinquième année »,‎ , p. 177, pl. suivant p. 198 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) BĂ©atrice Craig, Women and Business Since 1500: Invisible Presences in Europe and North America?, Macmillan International Higher Education, (ISBN 9781137033246, lire en ligne)
- Pierre Grillon, La croisière du baron de Saint-Blancard 1537-1538 in Revue d'histoire moderne et contemporaine T. 15, No. 4, 1968, p.648
- Joseph Fournier, « L'histoire du marquisat des Îles d'Or »
- Daniel Adoue, « Quand un Gersois possédait le fort de Brégançon », sur La Dépêche du Midi, (consulté le )
- Alphonse Denis et R. Chassinat (ed. scientifique), Hyères ancien et moderne : promenades pittoresques, scientifiques et littéraires sur son territoire, ses environs et ses îles, Hyères, Impr. de H. Souchon, s.d. (réimpr. 1853), 4e éd. (1re éd. 1835), 672-XII p., in-16 (lire en ligne), 1 – 2e section, chap. 1 (« Histoire particulière de quelques localités du territoire d’Hyères »), p. 194.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Vuillet, Bertrand d'Ornezan : Marquis des ĂŽles d'Or, Toulon, , 125 p.
- Edith Garnier, L'Alliance Impie, Ă©d. du Felin, 2008, Paris (ISBN 9782866456788)
- Pierre Grillon, La croisière du baron de Saint-Blancard 1537-1538 in Revue d'histoire moderne et contemporaine T. 15, No. 4, 1968, p. 624-661 (en ligne)
- Philippe Tamizey de Larroque, L'Amiral Bertrand d'Ornesan, baron de Saint-Blancard Lire en ligne
- Bernard Liou et Max Guérout, La Grande Maîtresse, nef de François Ier. Recherches et documents d'archives Lire en ligne