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Bernard Lahire

Parcours universitaire

Bernard Lahire s'était orienté initialement vers l'électronique et envisageait une carrière de contrôleur aérien[1].

En 1990, il soutient sa thèse en sociologie sur l'échec scolaire à l'école primaire[2]. Sa thèse intitulée Formes sociales scripturales et formes sociales orales : une analyse sociologique de l'échec scolaire a été rédigée sous la direction de Guy Vincent[3].

De 1992 à 1994, il est maître de conférences en sociologie.

De 1994 à 2000, il est professeur de sociologie à l'université Lumière Lyon 2 et de 1995 à 2000, il est membre junior de l'Institut universitaire de France.

Il est professeur de sociologie à l'École normale supérieure de Lyon depuis 2000, a été le directeur du Groupe de recherche sur la socialisation (UMR 5040 CNRS) de 2003 à 2010, avant de devenir directeur-adjoint du Centre Max-Weber[4], de 2011 à 2018. Entre 2016 et 2020, il devient membre senior de l'Institut universitaire de France, puis entre au CNRS comme Directeur de recherche à partir de septembre 2020.

Il dirige la collection « Laboratoire des sciences sociales » aux Éditions La Découverte depuis 2002.

En 2020, il crée une seconde collection « Sciences sociales du vivant » aux Éditions La Découverte.

Il a été visiting scholar (Research Associate) à l'université de Californie à Berkeley (Institute for the Study of Social Change), en février-mars 1997, professeur invité à l'université de Lausanne (Suisse), en 1997-1998, professeur invité sur la « Chaire Jacques-Leclercq » à l'université catholique de Louvain (Belgique) en mars 2000, professeur à l'université de Genève (Suisse) en 2002-2003, professeur invité à l’université nationale de La Plata en juin 2008 (Argentine), professeur invité par l'Instituto Universitário de Pesquisas do Rio de Janeiro (IUPERJ) et l'université Juiz de Fora (Brésil) en août-septembre 2008 et professeur invité par l'université de Recife (Brésil) en novembre 2009.

Il est lauréat de la chaire Claude-Lévi-Strauss de l’État de São Paulo, à l'université de São Paulo (USP), en novembre-décembre 2011 et en septembre-novembre 2012.

Travaux

Ses travaux ont porté successivement sur la production de l'échec scolaire à l'école primaire, les modes populaires d'appropriation de l'écrit, les réussites scolaires en milieux populaires, les différentes manières d'étudier dans l'espace de l'enseignement supérieur, l'histoire du problème social appelé « illettrisme », les pratiques culturelles des Français, les conditions de vie et de création des écrivains, l'œuvre de Franz Kafka, l'histoire des rapports entre art et domination en Occident, sur les inégalités sociales durant l'enfance, ou encore sur les rêves.

Son travail aboutit à une théorie de l'action à la fois dispositionnaliste (sensible à la pluralité dispositionnelle, les socialisations individuelles étant plus ou moins hétérogènes) et contextualiste (les contextes d’actualisation des dispositions étant eux-mêmes variés)[5], une réflexion contribuant à spécifier et à nuancer la théorie des champs et la théorie de l'habitus développée par Pierre Bourdieu à partir du concept de « jeu social » et une réflexion épistémologique sur les sciences sociales et leurs fonctions sociales[6]. Il a aussi formulé des propositions d'enseignement des sciences du monde social dès l'école primaire (L'Esprit sociologique, 2005), et publié un "Manifeste pour la science sociale" (AOC, le 2 septembre 2021. https://aoc.media/analyse/2021/09/01/manifeste-pour-la-science-sociale/) à la suite de la création du "Groupe Edgar Theonick".

Prises de position

Pour le premier tour de l'élection présidentielle française de 2022, il appelle avec 800 autres universitaires à voter pour Jean-Luc Mélenchon[7].

Distinctions

Publications

  • L'« illettrisme » en questions (sous la direction de, avec « Introduction » et « Conclusion » de J. M. Besse, M.-M. de Gaulmyn, D. Ginet et B. Lahire), Lyon, PUL, 1992 (2e impression en 1994).
  • Culture Ă©crite et inĂ©galitĂ©s scolaires : sociologie de l'« Ă©chec scolaire » Ă  l'Ă©cole primaire, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993. RĂ©Ă©dition avec une nouvelle prĂ©face en 2021.
  • La raison des plus faibles : rapport au travail, Ă©critures domestiques et lectures en milieux populaires, Lille, PUL, 1993.
  • Tableaux de familles : heurs et malheurs scolaires en milieux populaires, Paris, Gallimard/Seuil, 1995 (traduit au BrĂ©sil).
  • Les manières d'Ă©tudier, Paris, La Documentation française, 1997.
  • L'Homme pluriel. Les ressorts de l'action, Paris, Nathan, 1998 (traduit en Espagne, au BrĂ©sil, au Portugal, en Roumanie, au Royaume-Uni et au Japon).
  • L'invention de l'illettrisme : rhĂ©torique publique, Ă©thique et stigmates, Paris, La DĂ©couverte, 1999.
  • Le travail sociologique de Pierre Bourdieu : dettes et critiques, Paris, La DĂ©couverte, 1999 (traduit en Argentine).
  • Portraits sociologiques ; dispositions et variations individuelles, Paris, Nathan, 2002 (traduit au BrĂ©sil).
  • Ă€ quoi sert la sociologie ?, Paris, La DĂ©couverte, 2002 (traduit en Argentine et en Turquie).
  • Sociologia de la lectura, Barcelona, Gedisa, 2004.
  • (2004) La culture des individus : dissonances culturelles et distinction de soi, Paris, La DĂ©couverte, 2004 (traduit au BrĂ©sil).
  • L'esprit sociologique, Paris, La DĂ©couverte, 2005 (traduit en Argentine).
  • La Condition littĂ©raire. La double vie des Ă©crivains, Paris, La DĂ©couverte, 2006 (traduit en Allemagne).
  • La raison scolaire : Ă©cole et pratiques d'Ă©criture, entre savoir et pouvoir, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Paideia », 2008.
  • (avec C. Rosental) La cognition au prisme des Sciences sociales, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2008.
  • Franz Kafka : Ă©lĂ©ments pour une thĂ©orie de la crĂ©ation littĂ©raire, Paris, La DĂ©couverte, 2010.
  • Ce qu'ils vivent, ce qu'ils Ă©crivent : mises en scène littĂ©raires du social et expĂ©riences socialisatrices des Ă©crivains, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2011.
  • Monde pluriel : penser l'unitĂ© des sciences sociales, Paris, Seuil, coll. « Couleur des idĂ©es », 2012 (traduit en japonais et en langue arabe).
  • Dans les plis singuliers du social : individus, institutions, socialisations, Paris, La DĂ©couverte, 2013 (traduit en espagnol).
  • Ceci n'est pas qu'un tableau : essai sur l'art, la domination, la magie et le sacrĂ©, Paris, La DĂ©couverte, 2015 (traduit en langue anglaise chez Polity Press).
  • Pour la sociologie : et pour en finir avec une prĂ©tendue « culture de l'excuse », Paris, La DĂ©couverte, 2016 (traduit en espagnol et en turc).
  • L'interprĂ©tation sociologique des rĂŞves, Paris, La DĂ©couverte, 2018 (traduit en langue anglaise chez Polity Press, en espagnol, en turc et en grec).
  • Enfances de classes. De l'inĂ©galitĂ© parmi les enfants (dir.), Paris, Seuil, 2019, 1232 p.
  • La Part rĂŞvĂ©e. L’interprĂ©tation sociologique des rĂŞves. 2, Paris, La DĂ©couverte, Laboratoire des sciences sociales, 2021, 1216 p.

Filmographie

  • 2012 : Penser Critique, kit de survie Ă©thique et politique pour situations de crise(s) de Thomas Lacoste

Notes et références

  1. Télérama, Bernard Lahire : une heure en tête-à-tête, Émission disponible sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=yGfJsfCG4VI
  2. Discours prononcé par Bernard Lahire le 18 septembre 2012 lors de la cérémonie officielle de remise de la médaille d'argent du CNRS
  3. SUDOC 043794238
  4. UMR 5283 CNRS.
  5. « Dispositions, pouvoirs, cultures, socialisations - Centre Max Weber - UMR 5283 », sur centre-max-weber.fr (consulté le )
  6. Paul Costey et Anton Perdoncin, « Entretien avec Bernard Lahire », Tracés, no 13, p. 235-248.
  7. 800 universitaires appellent Ă  voter MĂ©lenchon, nouvelobs.com, 2 avril 2022
  8. Bernard Lahire, médaille d’argent du CNRS
  9. « Prix Ouvrage 2013 », sur arifts.fr (consulté le )

Liens externes

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