Bebo Valdés
Bebo Valdés, né Dionisio Ramón Emilio Valdés Amaro, est un pianiste de jazz et compositeur cubain né à Quivicán dans la province de Mayabeque le et mort à Stockholm le [1].
Naissance |
Quivicán, province de Mayabeque |
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Décès |
Stockholm |
Activité principale | Musicien, compositeur |
Genre musical | Latin jazz |
Instruments | Piano |
Son œuvre est associée au latin jazz et au jazz afro-cubain, dont il fut l'un des créateurs[2]. Son fils Chucho Valdés est également un pianiste de jazz de renommée internationale[3].
Biographie
Petit-fils d'esclave, n'oubliant pas ses racines africaines (et espagnoles par sa mère), Bebo Valdés est né à Quivicán, à Cuba le . « Mon grand-père, esclave, s’était enfui avec un ami en emportant seulement une machette pour se défendre des chiens lancés aux trousses des "nègres marrons". Je sais tout cela par ma grand-mère, morte à 109 ans », confie-t-il à un journaliste en 2005[4].
Père du pianiste Chucho Valdés, Bebo connaît un certain succès dans les années 1940 et les années 1950 en tant que pionnier du jazz afro-cubain. « Je suis de la génération du mambo », explique-t-il, « une musique qu'a créée mon ami le contrebassiste Cachao en 1937, en désarticulant la dernière partie du danzón. Pendant dix ans, cette musique n'a été dansée que par les Noirs. Et puis le chorégraphe cubain Rodney a créé une danse pour Las Mulatas de Fuego, un groupe de six danseuses. Quand elles sont parties au Mexique, le mambo a connu son apothéose[4]. » Il est alors directeur d'un cabaret chic de La Havane, le Tropicana, avant que la révolution castriste n'éclate. C'est un compositeur et chef d'orchestre reconnu. Il accompagne notamment le grand chanteur cubain Benny Moré[5]. Il grave le premier album de jazz cubain en 1952, Con Poco Coco, considéré comme l'acte de naissance du latin jazz[5]. Il est également le premier à introduire le batá dans ses orchestres[5]. Et il multiplie les rencontres, Sarah Vaughan, Nat King Cole, Woody Herman, Milt Jackson, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Chano Pozo, etc.[6].
Parti vivre au Mexique puis en Suède après cette révolution, il se marie dans ce pays nordique au début des années 1970. Pendant quarante ans, il gagne sa vie dans l’anonymat, avec des cours de danse le jour et en œuvrant au piano-bar d’un hôtel chic le soir[5]. Il réapparaît sur la scène internationale à 76 ans, lorsqu'il enregistre en Allemagne avec le saxophoniste Paquito d'Rivera[7].
Après un long séjour à Stockholm, il vient vivre en Andalousie. Il participe au film de Fernando Trueba, Calle 54 où on le voit notamment jouer en duo avec son fils Chucho. Il enregistre ensuite El arte del sabor (2001) avec Cachao et Patato Valdés, album qui reçoit un Grammy. En 2002, il accompagne le chanteur flamenco Diego el Cigala pour le disque Lágrimas negras, succès international également récompensé par un Grammy[8]. En 2010, il compose la bande originale du film de Fernando Trueba et Javier Mariscal, Chico et Rita[6].
Un autre fils de Bebo Valdés, Rickard, joue dans le groupe de timba suédois, Calle Real[9].
En février 2013, devant l'aggravation de son état de santé, ses enfants le rapatrient en Suède. Il y meurt quelques mois après Rose-Marie, son épouse[6].
Références
- Le Monde 23 mars 2013
- Bruno Pfeiffer, « Bebo Valdès, exit l'exilé », sur blogs.liberation.fr, (consulté le )
- Emilien Lacroix, « Chucho Valdés, roi du jazz cubain », sur Le Point, (consulté le )
- Libération 13 juillet 2005
- Libération 26 mars 2013
- Le Monde 26 mars 2013
- Libération 7 avril 2013
- (es) Bebo ValdésNombreValdés Amaro et Dionisio Ramón EmilioNacimiento9 de octubre de 1918ciudad de Quivicán, « Bebo Valdés - EcuRed », sur www.ecured.cu (consulté le )
- (en-US) admin, « About », sur Calle Real (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Samuel Charters, Bebo Valdés : Portrait d'une légende cubaine, Éditions Naïve, , 184 p..
- Leonardo Acosta. «La realidad sobre la descarga, el mambo y el gran Cachao».
- La Gaceta de Cuba (La Habana), año 35 (6): 45-47, diciembre de 1997; RaĂces del jazz latino.
- Un siglo de jazz en Cuba. Barranquilla, Editorial La Iguana Ciega, 2001.
- Luc Delannoy. ¡Caliente! Una historia del jazz latino. México, Fondo de Cultura Económica, 2001.
- CristĂłbal DĂaz Ayala. MĂşsica cubana. Del areyto a la nueva trova. San Juan, Editorial Cubanacán, 1981.
- Raúl Fernández. Latin jazz. San Francisco, Smithsonian Institution, 2002.
- Rafael Lam. «Bebo Valdés: en la cima de la música». Tropicana Internacional (La Habana) (16): 13-16, 2004.
- Max Salazar. «Bebo Valdés. Legendary Cuban Pianist Visits New York». Latin Beat (New York) (2): 9-11, febrero de 1991.
- Sahily Tabares. «Una estirpe cubana de la música». Bohemia (La Habana), año 93 (6): 56-61, 23 de marzo del 2001.
Articles de journaux
- François-Xavier Gomez, « «Et après? Rien». », Libération,‎ (lire en ligne).
- AFP, « Mort du pianiste cubain Bebo Valdes », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Francis Marmande, « Dionisio Ramon Emilio Valdés, dit "Bebo", pianiste cubain », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- François-Xavier Gomez, « Bebo Valdés, larmes en paix », Libération,‎ (lire en ligne).
- Bruno Pfeiffer, « Ca va jazzer : Bebo Valdès, exit l'exilé », Libération,‎ (lire en ligne).