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Bataille du Ravin-Aux-Loups

La Bataille du Ravin-Aux-Loups est un épisode militaire survenu prÚs de Melilla le au cours duquel les troupes espagnoles furent vaincues par la résistance rifaine organisée par la tribu des Iqeriyens.

Bataille Du Ravin-Aux-Loups
Informations générales
Date
Lieu Melilla
Issue

Victoire rifaine

DĂ©route espagnole
Belligérants
EspagneTribus rifaines
Commandants
GĂ©nĂ©ral Marina (es)
Guillermo Pintos †
Mohamed Améziane[1]
Pertes
153 Ă  1 000 tuĂ©s
600 blessés
Inconnues

Cette bataille est considérée, avec celle d'Anoual en 1921, comme la plus sanglante défaite subie en Afrique par l'armée espagnole.

Histoire

Contexte

Le général Marina.

À cette Ă©poque, les tribus qui entouraient la ville de Melilla vivaient sous le joug de Jilali ben Driss Zirhouni Al-Youssefi, dit Rogui Bou Hmara, un charlatan qui se faisait passer pour le frĂšre du sultan Abd El Aziz. Celui-ci va nĂ©gocier avec l’Espagne l’exploitation des gisements miniers pour le compte des compagnies espagnoles comme françaises, ce qui aboutira Ă  la crĂ©ation de la Compagnie Espagnole des Mines du Rif [1].

RĂ©bellion

Les Rifains vont alors se rebeller et attaquer les exploitations miniÚres le 8 août 1908, cela sera la fin pour Bou Hmara, qui sera chassé du Rif Oriental et son armée battue par la tribu Rifaine des Iqer'iyen. Il sera ensuite capturé le 8 août 1909 et exécuté le 21 août 1909 sur ordre du sultan Abdelhafid [1].

Les Espagnols qui se trouvent constamment harcelĂ©s par les Rifains, voient leurs positions se fragiliser, ce qui va pousser le gĂ©nĂ©ral Marina (es), gouverneur de Melilla, Ă  demander des renforts Ă  son gouvernement pour stopper la rĂ©bellion afin d’assurer la sĂ©curitĂ© de l'exploitation miniĂšre, mais la rĂ©ponse du gouvernement fut nĂ©gative. Le 7 juin 1909, les Espagnols reprennent l’exploitation de ces mines, mais les Rifains dĂšs la fin juin repartent en guerre contre les Espagnols. Marina dĂ©cide d’envoyer deux compagnies d’infanterie afin d’apprĂ©hender les auteurs de ces attaques.

AprĂšs l’attaque du 09 juillet, l’arrestation de certains membres de la fraction Lehedara de la tribu Ikbedanen va enflammer la rĂ©gion et l’insurrection dĂ©bute le 09 juillet 1909 Ă  Sidi Mussa (prĂšs de Ait Ensar). Les Iqer'iyens vont attaquer un chantier de construction de pont pour une ligne de chemin de fer, il y aura 6 militaires espagnols morts. Lorsque le gouvernement espagnol eut connaissance de ces Ă©vĂšnements, Maura qui dirigeait ce pays dĂ©cida le 10 juillet 1909 de mobiliser 3 brigades mixtes de chasseurs formĂ©es principalement par des rĂ©servistes.

Premiers affrontements

Les Rifains cachĂ©s dans les maquis qui surplombent les positions espagnoles vont continuer Ă  les harceler. Le 16 juillet, les troupes de renfort arrivent, le 20 juillet les Rifains mĂšnent une nouvelle attaque Ă  Sidi Mussa, mais les Espagnols rĂ©ussissent Ă  repousser les Iqer'iyens . Le 22, les Rifains se dirigent vers Mritc et une bataille dĂ©bute Ă  proximitĂ© de la ville pour contenir l’avancement des Amazighs. Les Espagnols utilisĂšrent leur artillerie lourde. Le dĂ©ploiement des militaires fut large, allant de la montagne Gourougou au village Mesquita. Leur dĂ©ploiement Ă©tait renforcĂ© de façon continue avec plus d’effectifs Ă©tant donnĂ© que les Rifains n’étaient nullement impressionnĂ©s par cet Ă©talage de force.

À quatre heures du matin, deux compagnies de la brigade disciplinaire, sous la conduite du lieutenant-colonel Aizpuru, sortent pour prendre les hauteurs de la Mesquita, tandis que le colonel Álvarez Cabrera, Ă  la tĂȘte de la 6e compagnie d’Afrique et des chasseurs rĂ©cemment arrivĂ©s, se dirige vers Sidi Musa, oĂč se trouve le campement du lieutenant colonel Baños. Mais les Espagnols n’arrivent pas arrĂȘter la poussĂ©e formidable des Rifains. Alors que l’artillerie pilonne les positions Rifaines, ces derniers ne reculent pas mais arrivent Ă  la hauteur des espagnols. Du cĂŽtĂ© de Sidi Musa les Rifains vigilants vont dĂ©jouer la manƓuvre espagnole, encerclant les hommes de Alvarez Cabrera pour les attaquer de toute part. Les combats ont durĂ© jusqu’à midi. Les pertes sont lourdes au matin du 23 juillet 1909 dans les rangs espagnols.

DĂ©route espagnole finale

AprĂšs l’opĂ©ration du 22 juillet, le gĂ©nĂ©ral Marina dĂ©cida d’organiser le 26 juillet un nouveau convoi de troupe, car ses renseignements l’informĂšrent que les Amazighs du Rif prĂ©paraient une attaque contre une position espagnole qui se trouve situĂ©e au pied de la montagne Gourougou. Mais ce convoi sera immĂ©diatement attaquĂ© prĂšs du Ravin du Loup par les Rifains le 27 juillet. Les troupes espagnoles vont paniquer et vont battre en retraite dans la confusion. Au terme de ces batailles acharnĂ©es, les Espagnols seront lourdement touchĂ©s, plus de 1 000 morts et 600 blessĂ©s [1]. Selon l'historienne espagnole MarĂ­a Rosa De Madariaga, les Espagnols dĂ©plorent 153 morts et 600 blessĂ©s Ă  la suite de ce combat[2]. AprĂšs ces Ă©vĂšnements, les Espagnols suspendent leur colonisation, et pendant 2 mois, ils vont faire venir des troupes de la pĂ©ninsule ibĂ©rique et se rĂ©organiser, Ă  la mi-juin, c’est plus de 40 000 soldats espagnols qui repartent Ă  l’attaque et vont cette fois-ci coloniser une partie du territoire Rifain et mater toutes rĂ©bellions.

Chant populaire

La défaite de Barranco del Lobo inspira cette chanson :

En el Barranco del Lobo
hay una fuente que mana
sangre de los españoles
que murieron por España.
(dans d'autres versions "por la patria")

ÂĄPobrecitas madres,
cuĂĄnto llorarĂĄn,
al ver que sus hijos
a la guerra van!


Ni me lavo ni me peino
ni me pongo la mantilla,
hasta que venga mi novio
de la guerra de Melilla.


Melilla ya no es Melilla,
Melilla es un matadero
donde van los españoles
a morir como corderos.

Traduction

Dans le Barranco del lobo ("ravin du loup")
Il y avait une source dont s'Ă©coulait
Le sang des espagnols
Qui moururent pour l'Espagne (dans d'autres versions "pour la patrie")

Pauvres petites mĂšres,
Quand elles pleurĂšrent,
En voyant que leurs fils
S'en allaient Ă  la guerre!

Je ne me laverais ni me coifferais
Je ne me mettrais pas non plus de mantille,
Jusqu'à ce que revienne mon fiancé
De la guerre de Melilla.

Melilla n'est plus Melilla,
Melilla est un abattoir
OĂč s'en vont les espagnols
Mourir comme des agneaux.

Bibliographie

  • (es) JesĂșs F. Salafranca, El sistema colonial español en África, Malaga, Ed. Algazara, , 365 p. (ISBN 84-87999-71-9)

Notes

  1. Marie-Catherine Talvikki Chanfreau, « Adaptation ou rĂ©action locale vis-Ă -vis de l’administration espagnole au Maroc dans le premier tiers du XXe siĂšcle », MĂ©moire(s), identitĂ©(s), marginalitĂ©(s) dans le monde occidental contemporain,‎ (DOI 10.4000/mimmoc.1372, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (es) María Rosa De Madariaga, Semana Trågica. Entre las barricadas de Barcelona y el Barranco del Lobo, Barcelone, Edicions Bellaterra, (ISBN 978-84-7290-528-3), « La guerra de Melilla o del Barranco del Lobo, 1909 », p. 110
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