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Bataille de Gavinana

La bataille de Gavinana est le dernier Ă©pisode de la guerre de la Ligue de Cognac. Elle opposa le la RĂ©publique florentine et les armĂ©es du Saint-Empire. L'armĂ©e impĂ©riale, commandĂ©e par Philibert de Chalon, prince d'Orange, reçut au milieu de la bataille des renforts de Fabrizio Maramaldo. L'armĂ©e florentine Ă©tait commandĂ©e par le nĂ©gociant florentin Francesco Ferrucci. Au premier assaut, les Florentins repoussèrent les ImpĂ©riaux malgrĂ© une lĂ©gère infĂ©rioritĂ© numĂ©rique. Au cours de cet assaut, le prince d'Orange fut tuĂ© de deux balles d'arquebuse. L'irruption de Maramaldo avec un contingent de 2 000 hommes renversa le cours des Ă©vĂ©nements. Ferrucci, blessĂ© et fait prisonnier, fut exĂ©cutĂ© par Maramaldo en personne. Ferrucci lui adressa cette sentence : « Lâche, tu frappes un homme mort » (« Vile, tu uccidi un uomo morto »).

Bataille de Gavinana
Informations générales
Date
Lieu Gavinana, dans les monts de Pistoia, Ă  50 km de Florence (Toscane)
Casus belli Sac de Rome par les lansquenets et renversement des MĂ©dicis Ă  Florence
Issue Victoire du Saint-Empire et rétablissement du gouvernement ducal
Changements territoriaux Toscane
Forces en présence
500 cavaliers, 3 000 fantassins et 100 fauconneaux1 000 cavaliers et 3 000 fantassins (Chalon) + 500 cavaliers et 2 000 lansquenets (Maramaldo et Vitelli)
Pertes
~1 000 morts~1 500 morts

Notes

CoordonnĂ©es 43° 56′ 00″ nord, 10° 55′ 00″ est

Prémices

Après la signature de la paix des Dames, la République florentine se trouve seule face à l'armée impériale. Depuis plusieurs mois, Florence soutient avec succès le siège entrepris par Philibert de Chalon. Ce dernier, de son côté, tente d'obtenir avec le pape Clément VII la défection des bandes mercenaires au service de la riche république.

La bataille

Au mois d'août 1530, on confia le commandement de la garnison de Florence au Pérugin Malatesta IV Baglioni, tandis que les avant-postes étaient confiés à la garde de Francesco Ferrucci.

Ferrucci parvint Ă  tenir en Ă©chec l'armĂ©e impĂ©riale, Ă©vitant que la ville tombe par surprise, reconquit en outre les villes de Volterra et de San Miniato. Puis il marcha vers Pise avec l'intention de lever des troupes et d'acheter des armes pour les envoyer vers Florence. Son idĂ©e consistait Ă  ouvrir un second front pour dissuader l'ennemi de poursuivre son siège. Une blessure reçue lors de la contre-attaque sur Volterra l'obligea Ă  se reposer quelques jours Ă  Pise, ce qui donna loisir Ă  l'ennemi de regrouper suffisamment de troupes (5 000 fantassins et 500 cavaliers) commandĂ©es par deux mercenaires, Maramaldo et Vitelli, pour assurer sa mainmise sur les environs.

Pendant ce temps, le prince d’Orange, visiblement Ă  la suite d'une entente secrète avec Malatesta Baglioni, car celui-ci ne fit pas mĂŞme mine de sortir de Florence avec son armĂ©e, ne laissa que quelques hommes pour poursuivre le siège en cours et marcha sur Pistoia avec 3 000 fantassins et 1 000 cavaliers.

Ferrucci, lui, quitta Pise le 1er aoĂ»t avec 3 000 fantassins, 500 cavaliers et un certain nombre de mulets chargĂ©s de 100 bouches Ă  feu (ou fauconneaux). La route par la plaine Ă©tant tenue par les ImpĂ©riaux, il se dirigea vers Calamecca puis, de lĂ , Ă  San Marcello, un château du parti Panciatica, c'est-Ă -dire favorable aux MĂ©dicis ennemis. Refusant de recevoir Ferrucci, ce dernier, sur l'avis des Cancelliera de Pistoia, attaqua ce château de Calamecca et l'incendia. Après une brève halte, il poursuivit vers le château de Gavinana, une place-forte des Cancelliera alliĂ©s de Florence.

Le premier choc eut lieu dans la plaine de Doccia, où s'étaient groupées des troupes venues de Pistoia, lesquelles, risquant le tout pour le tout, attaquèrent d'abord le village, puis le château, dont elles s'emparèrent puis qu'elles durent abandonner. C'est au cours de cette escarmouche autour de Vecchieto que les cavaliers des deux armées se heurtèrent. Quoiqu'en infériorité numérique, les cavaliers florentins, une formation légère comportant 400 cavaliers d’origine dalmate (stradioti), prirent le meilleur sur la cavalerie lourde commandée par le prince d’Orange.

C'est Ă  ce moment que la nouvelle se rĂ©pandit que le prince d’Orange Ă©tait tombĂ©, blessĂ© Ă  mort d'un tir d'arquebuse. Ce fut bientĂ´t la panique dans les rangs des ImpĂ©riaux, au point que la victoire paraissait acquise dĂ©sormais aux Florentins. Mais presque au mĂŞme moment, Maramaldo, qui nourrissait Ă  l'encontre de Ferrucci une haine mortelle, parut sur le champ de bataille et lança une attaque dĂ©sespĂ©rĂ©e avec 1 000 lansquenets sur le flanc de l'arrière-garde florentine, ouvrant un second front.

Francesco Ferrucci fit alors retraite vers les bois qui bordaient l'est du village pour mettre sur pied une ultime défense, mais, blessé une seconde fois, il fut fait prisonnier avec le dernier carré de soldats florentins. Ce bois, où les Florentins se battirent jusqu'à la fin, porte aujourd'hui le nom de Selvareggi.

Conséquences

On conduisit Ferrucci sur la place du village, où siégeait Fabrizio Maramaldo, qui l'insulta et, brandissant un poignard, lui lança : « Souviens-toi du tambour de Volterra ». Ferrucci riposta, lui disant « Minable, tu frappes un homme mort ». Sur quoi Maramaldo l'exécuta[1].

Les ImpĂ©riaux remportèrent cette bataille grâce Ă  une supĂ©rioritĂ© numĂ©rique Ă©crasante (6 500 hommes contre 3 500 pour Ferrucci). Ce fut une bataille extrĂŞmement violente, qui se solda par la mort de 2 500 soldats, dont les gĂ©nĂ©raux des deux camps. Le prince d’Orange fut enterrĂ© temporairement au lieu-dit Verginina di Mezzo, puis le corps fut acheminĂ© Ă  Florence, embaumĂ© avant d'ĂŞtre dĂ©finitivement mis en terre Ă  Lons-Le-Saunier. Quant au cadavre de Francesco Ferrucci, il ne fut jamais retrouvĂ© : sans doute fut-il enterrĂ© dans l'une des nombreuses fosses communes qui reçurent les corps des combattants, mĂŞme si une stèle, Ă©rigĂ©e ultĂ©rieurement par Massimo d'Azeglio sur le mur extĂ©rieur de l'Ă©glise, dit qu'il a vu le corps de Ferruci dans une fosse commune mise au jour lors de la construction de l’ambon de l'Ă©glise.

La mort de Ferrucci annonçait la chute prochaine de la République florentine, qui suivit de peu de jours la défaite de Gavinana. Florence capitula et les Médicis, rétablis sur le trône ducal de Toscane, éliminèrent en quelques années les républicains les plus en vue[2]. Ils firent en outre raser la forteresse qui avait servi de poste de commandement aux républicains. Quant à la forteresse rebelle de Gavinana, elle fut détruite à son tour en 1537.

Notes et références

  1. (it)Ferruccio, che così prigione fu ammazzato da Fabrizio Maramaus, per sdegno, secondo disse, conceputo da lui quando, nella oppugnazione di Volterra, fece appiccare uno trombetto, mandato in Volterra da Fabrizio con certa imbasciata., F. Guicciardini - Storia d'Italia, XX, 2
  2. Cette répression forme l'arrière-plan de la pièce Lorenzaccio d'Alfred de Musset.

Voir aussi

Source

Liens externes

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