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Bataille de Borgo

La bataille de Borgo se déroula du 8 au , et opposa les troupes royales françaises aux armées de la République corse commandées par Pascal Paoli. L'affrontement se termina par une victoire des Corses.

Bataille de Borgo
Description de cette image, également commentée ci-après
Le village corse de Borgo
Informations générales
Date 8 au 10 octobre 1768
Lieu Borgo
Issue Victoire corse
Forces en présence
Ludre : 700 hommes
Marbeuf et Chauvelin :
3 000 hommes Ă  Bastia
Troupes de Grand-Maison Ă  Oletta
Pascal Paoli : 4 000 hommes
Clément Paoli sur la route de Bastia à Borgo
Pertes
600 tués
1 000 blessĂ©s
700 prisonniers

Batailles

Guerres d'indépendance corse

CoordonnĂ©es 42° 33′ 17″ nord, 9° 25′ 41″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Corse
(Voir situation sur carte : Corse)
Bataille de Borgo
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Corse
(Voir situation sur carte : Haute-Corse)
Bataille de Borgo

Prélude

Après le débarquement des troupes françaises à Saint-Florent, le 28 août 1768, qui occupent rapidement le Cap Corse avec un début de conquête à leur avantage, les Corses reprennent les hostilités et forcent les Français à évacuer la Casinca. Ceux-ci conservent toutefois un poste avancé à Borgo.

En octobre 1768, Pascal Paoli, Ă  la tĂŞte de 4 000 hommes, entreprend de reprendre U Borgu (Borgo) oĂą les Français, en attente de renforts, sont retranchĂ©s. Il donne l'ordre Ă  tous les hommes de marcher sur U Borgu.

Ordre de bataille

L'ordre de bataille corse se composait de 3 corps:

  • un premier corps de 500 hommes sous le commandement des capitaines Colle, Giocante Grimaldi, Charles Raffaelli et Ferdinand Agostini, fut chargĂ© d'attaquer la position française du cĂ´tĂ© de l'Ouest ;
  • un second corps Ă©galement de 500 hommes de mĂŞme force, sous le commandement de Serpentini et des capitaines François Gaffori et Pierre Gavini, fut chargĂ© d'assaillir les retranchements de l'Est du village ;
  • un troisième corps d'environ 400 hommes, sous les ordres de ClĂ©ment Paoli, devait dĂ©fendre la route du Nebbio et de contenir les Français qui occupaient Oletta sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Thomas Auguste Le Roy de Grandmaison[1] - [2].

Les autres troupes disponibles furent disposées plus en arrière :

  • les axes routiers entre Bastia et Borgo furent surveillĂ©s par les Corses ;
  • un quatrième corps de 200 hommes environ, commandĂ©es par Jean-Charles Saliceti prit position Ă  Serra ;
  • un cinquième corps Ă©galement de 200 hommes environ, commandĂ©es par Achille Murati prit position sur les hauteurs de Luciana ;
  • un sixième groupe, la rĂ©serve, de 500 Ă  600 hommes sous le commandement de Pascal Paoli secondĂ© de Charles Bonaparte (père de NapolĂ©on Bonaparte) et d'Antoine Gentili, occupa Luciana, afin de diriger les opĂ©rations et de pouvoir se porter sur les points nĂ©cessaire.

Côté français :

  • le colonel de Ludre avait Ă©tabli ses postes avancĂ©s aux deux extrĂ©mitĂ©s du village et ses 3 pièces d'artillerie Ă©taient placĂ©es sur les trois points qui en dominent les abords ;
  • le marquis de Chauvelin commandait la garnison du fort de Bastia.

La bataille

Le combat commença le au matin et dura dix heures. Quand le marquis de Chauvelin apprit le sort qui attendait ses compatriotes, il envoya Thomas Auguste Le Roy de Grandmaison vers U Borgu. Marbeuf et Chauvelin sortirent de Bastia avec 3 000 hommes pour se diriger vers le lieu de la bataille. Ludre et ses 700 hommes retranchĂ©s dans la ville de Borgo attendaient l'assaut. Paoli excita l'ardeur de ses troupes avec cette phrase : « Patriotes, rappelez-vous les vĂŞpres corses, lorsque sur ce mĂŞme lieu vous dĂ©truisĂ®tes les Français. L'honneur de la patrie et la libertĂ© publique ont besoin aujourd'hui de toute votre valeur. L'Europe nous regarde ».

Ainsi Borgo, qui avait vu en 1738 la dĂ©faite du corps expĂ©ditionnaire français demandĂ© par les GĂ©nois, vit de nouveau les Corses vaincre. Les Français laissèrent sur le terrain 600 tuĂ©s, ainsi que 1 000 blessĂ©s. Les 700 hommes du colonel de Ludre et ce dernier sont faits prisonniers[3]. Neuf canons (dont trois de bronze), un mortier, 1 700 fusils et munitions furent rĂ©cupĂ©rĂ©s par les Corses. Tel fut le bilan de la bataille.

Conséquences

Le Royaume de France fut surpris par cette défaite et le roi Louis XV songea même à laisser la Corse en paix[4]. Mais le duc de Choiseul, conscient du ridicule dans lequel se jetterait la France si elle abandonnait la lutte[5], organisa une seconde expédition commandée par le comte de Vaux qui battit les Corses à Ponte-Novo[5].

Notes et références

Sources

  • Jean-Claude Di Pasquale, Les fils de la libertĂ© : Les fils de Pasquale Paoli, Paris, Edilivre, , 423 p. (ISBN 978-2-917135-60-0, lire en ligne).
  • Revue du progrès politique, social et littĂ©raire, vol. 4 et 5, .
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