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Bataille de Belchite

La bataille de Belchite est une opération militaire menée par les troupes républicaines espagnoles, fidèles à la République, contre les forces nationalistes, entre le et le , durant la guerre d'Espagne. Le but des opérations militaires était la conquête de la capitale provinciale de Saragosse, afin de redonner l'avantage aux troupes républicaines mises en difficulté dans le nord.

Bataille de Belchite
Description de cette image, également commentée ci-après
Église en ruine du vieux village de Belchite
Informations générales
Date au
Lieu aux alentours de Belchite, dans la province de Saragosse, en Aragon (Espagne)
Issue Victoire tactique républicaine
Commandants
Enrique LĂ­ster
Manuel Trueba Mirones
General Walter
Alfonso Trallero (es) †
Fernando Barron
Forces en présence
Armée de l'Est
• 24 000 hommes
Garnison de Belchite
• 5 000 Ă  7 000 soldats et civils volontaires
Pertes
inconnues600 blessés
2 411 prisonniers

Guerre d'Espagne

CoordonnĂ©es 41° 18′ nord, 0° 45′ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Bataille de Belchite
GĂ©olocalisation sur la carte : Aragon
(Voir situation sur carte : Aragon)
Bataille de Belchite

Les combats se déroulèrent le long du front d'Aragon, mais à la suite de leur échec et l'impossibilité d'avancer plus loin dans les autres secteurs, les combats se concentrèrent autour du village de Belchite, qui connut des affrontements extrêmement violents. Malgré le déséquilibre des forces, les troupes nationalistes arrivèrent à contenir majoritairement l'avancée républicaine, ce qui transforma la victoire de l'armée républicaine, qui avait réussi à s'emparer de plusieurs villages aragonais, en relatif échec, la ville de Saragosse restant fermement aux mains des nationalistes.

Contexte

Après avoir échoué à s'emparer de Brunete, le commandement de l'armée républicaine décida de lancer une nouvelle série d'offensives afin de ralentir l'avancée nationaliste au nord. Il fut donc décidé de mener une nouvelle campagne en Aragon.

La dĂ©cision ne fut pas prise sur des motifs uniquement militaires, mais Ă©galement de politique intĂ©rieure. Le gouvernement central de Juan NegrĂ­n et Indalecio Prieto y voyait l'occasion d'affaiblir l'influence des anarchistes et du POUM dans la rĂ©gion, oĂą le Conseil rĂ©gional de dĂ©fense d'Aragon fonctionnait sous les ordres de JoaquĂ­n Ascaso comme un gouvernement autonome. Dans ce but, les hommes de Madrid souhaitaient y transfĂ©rer des troupes communistes et y intĂ©grer les unitĂ©s anarchistes dans trois divisions de la nouvelle « armĂ©e de l'Est Â», placĂ©e sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Sebastián Pozas Perea.

Un autre objectif était de prendre Saragosse, capitale de l'Aragon, qui se trouvait à quelques kilomètres à peine du front. La ville était en effet au cœur du réseau de communication de l'Aragon. De plus, la capture de ce chef-lieu de province aurait offert aux républicains un prestige important.

Les nationalistes avaient seulement trois divisions pour protéger la zone, à savoir les 51e, 52e et 105e divisions. Elles étaient réparties sur un front long de 300 kilomètres, et restaient cantonnées dans les villes. Le général Pozas et Antonio Cordon (en) avaient leur quartier général à Bujaraloz. Leur plan était de briser le front en sept endroits différents, sur une ligne de 100 kilomètres, entre Zuera et Belchite. Le but était de diviser les forces nationalistes dans leur contre-attaque et n'offrir que des cibles trop réduites pour les bombardements (qui avaient causé des ravages à Brunete).

Combats

Offensive républicaine

Carte de la bataille de Belchite. Trait rouge : Front initial. Trait violet : Front final.

Les 80 000 hommes de l'armĂ©e de l'Est, soutenue par les XIe et XVe brigades internationales, trois escadrons de 90 avions (Polikarpov I-16 Moscas et Polikarpov I-15 Chatos) et 105 chars T-26, se lancèrent dans plusieurs directions - trois routes principales et cinq secondaires. Au nord et au centre, les rĂ©publicains ne rĂ©ussirent Ă  s'emparer que de territoires inoccupĂ©s. Au sud, les troupes s'emparèrent des villages de Mediana, puis, après quatre jours de combat, de Quinto. Dans le village de Codo stationnaient trois compagnies carlistes qui retinrent deux brigades rĂ©publicaines. Une rĂ©sistance plus importante encore fut rencontrĂ©e Ă  Belchite, oĂą 7 000 nationalistes rĂ©sistèrent jusqu'au dans la ville assiĂ©gĂ©e. Les retards pris par l'armĂ©e rĂ©publicaine donnèrent le temps aux franquistes d'obtenir des renforts et de faire Ă©chouer dĂ©finitivement toute opĂ©ration sur Saragosse.

Contre-offensive nationaliste

Les nationalistes apportèrent de nombreux hommes - cinq divisions, dont deux retirées du front de Madrid -, de l'artillerie et de l'aviation (65 Fiat CR.32, Heinkel He 46, Savoia-Marchetti SM.79 et Messerschmitt Bf 109). La contre-offensive, qui débuta le , ne leur permit pas de reprendre quelque territoire. Les opérations se terminèrent le , sans que le front ait à nouveau considérablement bougé.

Conséquences

Les ruines du vieux village de Belchite.

Bien que les républicains réussirent à gagner du terrain et à repousser la ligne de front de 10 kilomètres, ils échouèrent dans leurs deux objectifs principaux : les nationalistes ne repoussèrent pas leur grande offensive au nord, et la prise républicaine de Saragosse fut un échec. L'échec de l'opération n'échappa d'ailleurs pas à Prieto qui, insatisfait et mécontent du rôle joué par les conseillers russes, envoya à Pozas un télégramme pour lui dire : « Autant de forces pour prendre quatre ou cinq villages ne satisfont pas le ministre de la Défense ni personne. »

De Belchite, il ne resta plus que des ruines. Franco ordonna qu'elles soient laissées en l'état, comme un monument « vivant » de la guerre. Une nouvelle ville fut construite près de l'ancienne. Le site est encore fréquenté par les réalisateurs de films.

Depuis 2017, les ruines de l'ancien village peuvent être visitées lors de visites guidées organisées par l'office de tourisme de Belchite.

Voir aussi

Source

Ouvrages généraux

  • (es) Gabriel Jackson, La RepĂşblica Española y la Guerra Civil, Ed. RBA Coleccionables, Barcelone, 1999 (ISBN 84-473-3633-6)
  • Hugh Thomas (trad. de l'anglais par Jacques Brousse, Lucien Hess et Christian Bounay), La guerre d'Espagne juillet 1936-mars 1939, Paris, R. Laffont, coll. « Bouquins », , 1026 p. (ISBN 978-2-221-11338-7)
  • (es) RamĂłn Salas Larrazábal, Historia del EjĂ©rcito Popular de la RepĂşblica, La Esfera de los Libros, Madrid, 2006 (ISBN 84-9734-465-0)

Ouvrages spécialisés

  • (es) JosĂ© MarĂ­a Maldonado Moya, El frente de AragĂłn. La Guerra Civil en AragĂłn (1936–1938), Mira Editores, Saragosse, 2007 (ISBN 978-84-8465-237-3)
  • (es) JosĂ© Manuel MartĂ­nez Bande, MonografĂ­as de la Guerra de España, no 9, La gran ofensiva sobre Zaragoza, Editorial San MartĂ­n, Madrid, 1973 (ISBN 84-7140-060-X)
  • (es) Javier Redondo Rodelas, La guerra civil mes a mes, vol. 17, Maniobras de DistracciĂłn en Belchite (septiembre de 1937), Grupo Unidad Editorial S.A., Madrid, 2005 (ISBN 84-96507-59-9)
  • (es) JosĂ© AndrĂ©s Rojo, Vicente Rojo. Retrato de un general republicano, Ed. Tusquets, Barcelone, 2006 (ISBN 84-8310-455-5)

Articles connexes

Lien externe

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