Basses de Setut
Les basses de Setut sont un ensemble de deux lacs de montagne situés en Andorre dans la paroisse d'Escaldes-Engordany.
Basses de Setut | ||
Administration | ||
---|---|---|
Pays | Andorre | |
Paroisse | Escaldes-Engordany | |
GĂ©ographie | ||
Coordonnées | 42° 28′ 54″ N, 1° 38′ 41″ E | |
Altitude | 2 306 - 2 309 m | |
Hydrographie | ||
Émissaire(s) | Riu Madriu | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Andorre
| ||
Toponymie
Le terme catalan bassa (pluriel basses) désigne une mare ou un petit étang qui s'assèche fréquemment en été[1] - [2].
Setut est formé par agglutination de deux éléments : es et tut[3]. Es dérive du latin ipse et correspond à l'article défini masculin singulier « le »[3]. Il s'agit d'une forme particulière de l'article en catalan appelée article salat, répandue au Moyen Âge mais qui n'a perduré ultérieurement que dans la forme dialectale baléare[3] - [4]. Au contraire de la Catalogne voisine, l'usage de cet article salat dans la composition de toponymes est un phénomène rare en Andorre[3]. Tut est la forme masculine de tuta qui signifie « grotte »[3].
Basses de Setut signifie donc littéralement « mares de la grotte »
GĂ©ographie
Topographie et géologie
Les lacs sont situés au fond de la vallée glaciaire du Madriu[5] classée au patrimoine mondial de l'UNESCO[6] à une altitude de 2 306 et 2 309 mètres[7]. Ils se trouvent au pied du pic de Setut (2 868 mètres[5]).
Comme l'ensemble de la principauté d'Andorre, les basses de Setut appartiennent à la chaîne axiale primaire des Pyrénées. Le socle rocheux, comme dans tout le Sud-Est andorran, est de nature granitique[8], en raison de la présence du batholite de Mont-Louis-Andorre qui s'étend jusqu'en Espagne et couvre une surface de 600 km2[9].
| |
Basses de Setut sur la carte géologique de l'Andorre |
Le pic de Setut dominant la vallée du Madriu |
Hydrographie
D'une superficie comprise de 0,1 et 0,4 ha[7], les lacs déversent leurs eaux dans le riu Madriu. Ce dernier appartient au bassin versant de la Valira d'Orient qu'il rejoint par sa rive gauche à Escaldes.
| |
Position des basses de Setut sur la carte des bassins hydrographiques de l'Andorre |
Riu Madriu |
Histoire
Époque romaine
Le site était déjà occupé à l'époque romaine puisqu'un cercle de pierre (orri) témoignant d'une activité d'élevage a été retrouvé à proximité immédiate des lacs[10]. Celui-ci a été daté du Ier siècle (50 - 80 ap. J-C) par mesure de l'activité radiologique du carbone 14[10]. À quelques centaines de mètres, à hauteur du refuge del Riu dels Orris, a été excavé un ancien four, daté par la même méthode du IIe siècle dont l'analyse anthracologique a révélé des restes de pin sylvestre et de pin à crochets[10]. Il a donc été proposé que celui-ci ait servi à cuire de la résine[10].
Références
- bassa sur le wiktionnaire catalan
- Jean Becat, « Lexique et toponymes - Vie pastorale, activités, institutions et société traditionnelles de l'Andorre » (consulté le )
- (ca) Joan Coromines, Toponimia d'Andorra,
- Salat sur le wiktionnaire
- (ca) « Mapa « Muntanyes d'Andorra » - Carte des montagnes andorranes éditée par le Govern d'Andorra » (consulté le )
- « Fiche UNESCO de la vallée du Madriu-Perafita-Claror » (consulté le )
- (ca) « Basses i estanys », sur le site de l'Institut d'Estudis Andorrans (consulté le )
- (ca) « Servidor de Mapes d'Andorra », sur Sistema d'Informació Geogrà fica Mediambiental d'Andorra (consulté le )
- Gerard Gleizes, Anne NEDELEC, Jean-Luc Bouchez et Albert Autran, « Magnetic susceptibility of the Mont-Louis Andorra ilmenite-type granite (Pyrenees) - A new tool for the petrographic characterization and regional mapping of zoned granite plutons », Journal of Geophysical Research, vol. 98,‎ , p. 4317–4331 (DOI 10.1029/92JB01590, lire en ligne, consulté le )
- (es) Josep Maria Palet Martinez, Hector Orengo, Ana Ejarque, Itxaso Euba, Yannick Miras et Santiago Riera Mora, « Formas de paisaje de montaña y ocupación del territorio en los Pirineos orientales en época romana: estudios pluridisciplinares en el valle del Madriu-Perafita-Claror (Andorra) y en la Sierra del Cadà (Cataluña) », Bollettino di archeologia,‎ (lire en ligne, consulté le )