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Bases mutuellement impartiales

Dans la théorie de l'information quantique, les bases mutuellement impartiales dans l'espace de Hilbert Cd sont deux bases orthonormées et tel que le carré de l'amplitude (en) du produit scalaire (en) entre tous les états de base et est l'inverse de la dimension d[1]:

Donc, elles ne sont pas orthogonales.

Ces bases sont dites impartiales selon le sens suivant: si un systĂšme est Ă©tabli dans un Ă©tat appartenant Ă  l'une des bases, alors tous les rĂ©sultats de mesure avec une autre base se produiront avec les mĂȘmes probabilitĂ©s.

Aperçu

La notion de bases mutuellement impartiales a d'abord été introduit par Schwinger en 1960[2], et la premiÚre personne à considérer des applications de bases mutuellement impartiales a été Ivanovic[3], avec le problÚme de la détermination de l'état quantique.

Un autre domaine oĂč les bases mutuellement impartiales peuvent ĂȘtre appliquĂ©es est la distribution de clĂ©s quantique , plus prĂ©cisĂ©ment dans l'Ă©change sĂ©curisĂ© de clĂ©s quantiques[4]. Les bases mutuellement impartiales sont utilisĂ©es dans de nombreux protocoles puisque que le rĂ©sultat est alĂ©atoire quand une mesure est faite sur une base impartiale par rapport Ă  celle dont l'Ă©tat a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©, Ă©tabli. Lorsque deux parties distantes partagent deux Ă©tats quantiques non orthogonaux, les tentatives d'usurpation en les distinguant par des mesures affecteront le systĂšme, ce qui peut ĂȘtre dĂ©tectĂ©. Alors que de nombreux protocoles de cryptographie quantique se sont appuyĂ©s sur des technologies Ă  1 bit, l'utilisation d'Ă©tats de plus grande dimension, tels que les qutrits, permet une meilleure sĂ©curitĂ© contre l'Ă©coute, l'usurpation. Ce qui motive l'Ă©tude des bases mutuellement impartiales dans des espaces de plus grande dimension.

D'autres utilisations de bases mutuellement impartiales incluent la reconstruction d'état quantique[5], les codes de correction d'erreur quantique[6] - [7], la détection de l'intrication quantique[8], et le dénommé "problÚme du roi"[9] - [10].

ProblĂšme de l'existence

Soit le nombre maximum de bases mutuellement impartiales dans l'espace de Hilbert d-dimensionnelle Cd. C'est une question ouverte[11] combien de bases mutuellement impartiales, on peut trouver dans Cd, avec d comme arbitraire.

En général, si

est la factorisation en puissance de nombres premiers de d, oĂč

le nombre maximal de bases mutuellement impartiales peut ĂȘtre construit et satisfait

Il en rĂ©sulte que, si la dimension d'un espace de Hilbert d est une puissance entiĂšre d'un nombre premier, alors il est possible de trouver d + 1 bases mutuellement impartiales. Ceci peut ĂȘtre vu dans l'Ă©quation prĂ©cĂ©dente, car la dĂ©composition en nombres premiers de d est tout simplement . Donc,

Ainsi, le nombre maximum de bases mutuellement impartiales est connu lorsque d est une puissance entiùre d'un nombre premier, mais il n'est pas connu pour l’arbitraire d.

Exemples d'ensembles de bases mutuellement impartiales

Exemple pour d = 2

Les trois bases

fournissent l'exemple le plus simple de bases mutuellement impartiales dans C2. Les bases ci-dessus sont composées des vecteurs propres du spin des matrices de Pauli et leur produit .

Exemple pour d = 4

Pour d = 4, un exemple de d + 1 = 5 bases mutuellement impartiales oĂč chaque base est notĂ©e Mj, 0 ≀ j ≀ 4, est donnĂ© comme suit[12] :

MĂ©thodes pour trouver des bases mutuellement impartiales

La méthode du Groupe de Weyl

Soit et deux opérateurs unitaires dans l'espace de Hilbert C,d tels que

Pour des facteurs de phase . Si est une racine primitive de l'unité, par exemple alors les bases propres de et sont mutuellement impartiales.

En choisissant la base propre de comme, base standard , nous pouvons générer une autre base qui lui est mutuellement impartiale à l'aide de la matrice de Fourier. Les éléments de la matrice de Fourier sont donnés par

D'autres bases qui sont mutuellement impartiales Ă  la fois par rapport Ă  la base standard et de la base gĂ©nĂ©rĂ©e par la matrice de la transformĂ©e de Fourier peuvent ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©es Ă  l'aide des groupes de Weyl. La dimension de l'espace de Hilbert est importante lors de la gĂ©nĂ©ration des ensembles de bases mutuellement impartiales en utilisant des groupes de Weyl. Lorsque d est un nombre premier, les usuelles d + 1 bases mutuellement impartiales peuvent ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©s Ă  l'aide de groupes de Weyl. Lorsque d n'est pas un nombre premier, il est alors possible que le nombre maximal de bases mutuellement impartiales pouvant ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©es Ă  l'aide de cette mĂ©thode soit 3.

Méthode des opérateurs unitaires utilisant des champs finis[13] (en)

Lorsque d = p est premier, on définit les opérateurs unitaire et par

oĂč est la base standard et est une racine de l'unitĂ©.

Alors les bases propres des opérateurs d + 1 sont mutuellement impartiales:

Lorsque est une puissance d'un nombre premier, nous utilisons le champ fini un ensemble maximal de d + 1 bases mutuellement impartiales. Nous étiquetons les éléments de la base de calcul de Cd en utilisant le champ fini: .

Nous définissons les opérateurs and de la maniÚre suivante :

oĂč

est un caractÚre additif sur le champ de l'addition et de la multiplication dans les technologies clés génériques et de la et c'est .

Ensuite, nous formons d + 1 ensembles d'opérateurs unitaires de commutations :

et pour chaque

Les bases propres communes des opérateurs d'un ensemble sont mutuellement impartiales par rapport à celles de tout autre ensemble. Nous avons donc d + 1 bases mutuellement impartiales.

MĂ©thode matricielle de Hadamard

Étant donnĂ© qu'une base dans un espace de Hilbert est la base standard, alors toutes les bases impartiales par rapport Ă  cette base peuvent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es par les colonnes d'une matrice complexe de Hadamard multipliĂ©es par un facteur de normalisation. Pour d = 3 ces matrices auraient la forme

Le problĂšme de trouver un ensemble de k+1 bases mutuellement impartiales correspond Ă  la recherche de k matrices de Hadamard complexes impartiales.

Un exemple d'une famille de matrices de Hadamard Ă  un paramĂštre dans un espace de Hilbert Ă  4 dimensions est

Le problĂšme de trouver un ensemble maximal de MUBs lorsque d = 6

La plus petite dimension qui n'est pas une puissance entiĂšre d'un nombre premier est d = 6. C'est aussi la plus petite dimension pour laquelle le nombre de bases mutuellement impartiales n'est pas connu. Les mĂ©thodes utilisĂ©es pour dĂ©terminer le nombre de bases mutuellement impartiales lorsque d est une puissance entiĂšre d'un nombre premier ne peuvent pas ĂȘtre utilisĂ©es dans ce cas. La recherche d'un ensemble de quatre bases mutuellement impartiales lorsque d = 6, Ă  la fois par l'utilisation de matrices de Hadamard et des mĂ©thodes numĂ©riques[14] - [15] ont Ă©tĂ© infructueuses. La croyance gĂ©nĂ©rale est que le nombre maximum de bases mutuellement impartiales pour d = 6 est [1].

Relations d'incertitude entropiques et MUBs

Il existe une caractérisation alternative des bases mutuellement impartiale qui les considÚre en termes de relations d'incertitude[16].

Les relations d'incertitude entropiques sont analogues au principe d'incertitude de Heisenberg, et Maassen et Uffink[17] ont constaté que, pour les deux bases et :

oĂč et et est l'entropie respective des bases et lors de la mesure d'un Ă©tat donnĂ©.

Les relations d'incertitude entropiques sont souvent préférables[18] au principe principe d'incertitude de Heisenberg, car elles ne sont pas formulées en termes d'état à mesurer, mais en termes de c.

Dans des scénarios tels que la distribution de clés quantique, nous nous efforçons de mesurer des bases telles que la connaissance complÚte d'un état par rapport à une base implique une connaissance minimale de l'état par rapport aux autres base. Ceci implique une forte entropie des résultats de mesure et nous les appelons donc fortes relations d'incertitude entropiques.

Pour deux bases, la limite inférieure de la relation d'incertitude est maximisée lorsque les bases mesurées sont impartiales, puisque les bases mutuellement impartiales sont au maximum incompatibles: le résultat d'une mesure dans une base impartiale dans laquelle l'état est préparé est complÚtement aléatoire. pour un espace de dimension d, nous avons[19] :

pour toute paire de bases mutuellement impartiales et . Cette borne est optimale[20] : Si on mesure l'état de l'une des bases le résultat a l'entropie 0 dans cette base et l'entropie dans les autres.

Si la dimension de l'espace est une puissance de nombres premiers, on peut construire d + 1 MUBs, et ensuite il a été trouvé que[21]

ce qui est plus fort que la relation que nous obtiendrions en associant les ensembles et en utilisant ensuite l'équation de Maassen et de Uffink. Nous avons donc une caractérisation de d + 1 bases mutuellement impartiales comme celles pour lesquelles les relations d'incertitude sont les plus fortes.

Bien que le cas pour deux bases et pour d + 1 bases sont bien étudiés, on en sait trÚs peu sur les relations d'incertitude pour des bases mutuellement impartiales dans d'autres circonstances[22].

Quand on considĂšre plus de deux, et moins de bases, on sait qu'il existe de grands ensembles de bases mutuellement impartiales qui prĂ©sentent trĂšs peu d'incertitude[23]. Cela signifie que le simple fait d'ĂȘtre mutuellement impartiale n'entraĂźne pas une grande incertitude, sauf lorsqu'on envisage des mesures sur seulement deux bases. Pourtant, il existe d'autres mesures qui sont trĂšs incertaines[24].

Bases mutuellement impartiales dans les espaces de Hilbert de dimension infinie

Bien qu'il y ait eu des recherches sur des bases mutuellement impartiales dans l'espace de Hilbert de dimension infinie, leur existence reste une question ouverte. On suppose que, dans un espace de Hilbert continu, deux bases orthonormées et sont dites mutuellement impartiales si[25]

Pour la position généralisée et les moments des états propres et , la valeur de k est

L'existence de bases mutuellement impartiales dans un espace continu de Hilbert reste ouverte au dĂ©bat, car des recherches supplĂ©mentaires sur leur existence sont nĂ©cessaires avant que des conclusions puissent ĂȘtre tirĂ©es.

Les états des positions et les états des moments sont des vecteurs propres des opérateurs Hermitien et , respectivement. Weigert et Wilkinson ont d'abord remarqué qu'une combinaison linéaire de ces opérateurs possÚde des bases propres, qui ont certaines caractéristiques typiques des bases mutuellement impartiales. Un opérateur a des fonctions propres proportionnelles à avec et les valeurs propres correspondantes . Si nous paramétrons et comme et , le chevauchement entre n'importe quel état propre de la combinaison linéaire et n'importe quel état propre de l'opérateur de position (les deux états normalisés au delta de Dirac) est constant, mais dépendant de :

oĂč et reprĂ©sente les fonctions propres de et .

Références

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