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Barthélemy Aneau

Barthélemy Aneau ou Anulus (en latin), né en 1505 ou 1510[1] à Bourges et lynché le à Lyon, est un poète français.

Barthélemy Aneau
Portrait de Barthélemy Aneau au Rijksmuseum de Amsterdam.
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Pseudonymes
Bartholomeus Annulus, Bartholomeus Anulus, Bartholomaeus Annulus, Bartholomaeus Anulus, Bartolomeus Annulus, Bartolomeus Anulus
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Biographie

Élève de Melchior Wolmar, condisciple de Jacques Amyot, de Théodore de Bèze et de Calvin, il fut régent dans un collège parisien, avant d’aller vers 1538 à Lyon enseigner la rhétorique au collège de la Trinité, une première fois de 1540 à 1551, puis de 1558 à sa mort. Ses compétences lui permettent de travailler comme correcteur, traducteur ou auteur pour une vingtaine d’imprimeurs et de libraires lyonnais. Il édite ensuite lui-même quelques ouvrages[2].

Le , jour de la FĂŞte-Dieu, les participants d’une procession religieuse catholique pĂ©nètrent dans le collège de la TrinitĂ© et le massacrent. Plusieurs raisons ont Ă©tĂ© avancĂ©es pour ce meurtre dans un contexte religieux très tendu Ă  Lyon. Une accusation d’avoir jetĂ© une pierre sur le prĂŞtre qui portait le Saint-Sacrement Ă  une procession a Ă©tĂ© dĂ©montĂ©e, pièces en main, par l’historien Nicolas-François Cochard ; ce n’était qu’un tissu de faussetĂ©s imaginĂ©es Ă  la fin du XVIIe siècle. On le soupçonnait d’être protestant et son collège avait Ă©tĂ© signalĂ© comme un foyer d’éducation peu orthodoxe, mais ThĂ©odore de Bèze lui Ă©tait très hostile. Selon l’historien lyonnais Claude de Rubys, le peuple se serait portĂ©, Ă  la suite de l’exĂ©cution d’un hĂ©rĂ©tique, en foule au collège qu’on lui dĂ©signait comme le foyer de l’hĂ©rĂ©sie. Aneau s’étant prĂ©sentĂ© et ayant cherchĂ©, en vain, Ă  les dĂ©sarmer, il fut massacrĂ© sans pitiĂ©[3]. E. Haag rapporte que les jĂ©suites cherchaient depuis longtemps Ă  faire main basse sur le collège de la TrinitĂ©, qui fut fermĂ© dès le lendemain, pour ne rouvrir qu’au mois de novembre 1561. Ce n’est qu’à la mort de son nouveau principal, en 1565, que la compagnie de JĂ©sus parvint dĂ©finitivement Ă  s’en emparer. Quant aux assassins d’Aneau, tout porte Ă  croire qu’à la demande du clergĂ© de la ville qui dĂ©puta au roi et Ă  l’archevĂŞque pour solliciter leur Ă©largissement, leur crime resta impuni[4].

Il cultivait également la poésie latine et la poésie française[5].

 Notes et rĂ©fĂ©rences 

  1. Voir Marie-Madeleine Fontaine (dir.), « Introduction », Alector, ou, Le coq : histoire fabuleuse, Genève, Droz,‎ , cvii (lire en ligne [voir note 223]).
  2. Antoine Champigny, Entre prudence et fidélité : Barthélemy Aneau et le sodalitium humaniste lyonnais dans la tourmente religieuse (1530-1565), Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en histoire, , 167 p. (lire en ligne), p. 13.
  3. Claude Rubys, Histoire véritable de la ville de Lyon, Lyon, B. Nugo, , 527 p. (lire en ligne).
  4. E. Haag, La France protestante : ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l’histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu’à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l’Assemblée nationale, t. 1, Librairie Fischbacher, , 620 p. (lire en ligne), p. 251-6
  5. Philippe Adrien Van Tieghem, dir., Dictionnaire des littératures, t. 1, Paris, 1968, p. 162.

Ĺ’uvre

Œuvres poétiques

  •  Chant natal, 1539.
  •  Lyon marchant, Satyre françoise sur la comparaison de Rohan, 1542.
  •  une traduction en vers français des Emblèmes d’Alciat, Lyon, 1549.
  • un poème latin Picta poesis (1552), qu’il traduisit lui-mĂŞme en vers français, sous le titre d'Imagination poĂ©tique.

Ĺ’uvres en prose

  • PrĂ©face (non signĂ©e) du Règlement du Parlement Français de ChambĂ©ry, en Savoie, au temps de l’occupation française, datĂ© du , intitulĂ© Stile et RĂ©glement sur le Faict de Justice, dans laquelle les Savoisiens sont traitĂ©s de barbares et de sauvages, Lyon, 1553.
  • Alector ou le Coq, histoire fabuleuse (en prose française), prĂ©tendue traduite du grec (Lyon, 1560).
  • la prise de Thionville sur Moselle, Lyon, 1558.
  • Quintil Horatian (1549), protestation contre la DĂ©fense et illustration... de Du Bellay, attribuĂ© Ă  BarthĂ©lemy Aneau.
    Aneau y compare Joachim Du Bellay à celui qui cherche son âne et est monté dessus.

Sources

Bibliographie

  • Brigitte Biot, BarthĂ©lemy Aneau, rĂ©gent de la Renaissance lyonnaise, Paris, HonorĂ© Champion, , 530 p. (ISBN 978-2-85203-566-9, OCLC 1120799983, lire en ligne).
  • Georgette Brasart de GroĂ«r, « Le Collège, agent d’infiltration de la RĂ©forme : BarthelĂ©my Aneau au Collège de la TrinitĂ© », Aspects de la propagande religieuse, Paris, Droz, no THR 28,‎ , p. 167-75 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Antoine Champigny, Entre prudence et fidĂ©litĂ© : BarthĂ©lemy Aneau et le sodalitium humaniste lyonnais dans la tourmente religieuse (1530-1565), MĂ©moire. MontrĂ©al (QuĂ©bec, Canada), UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, MaĂ®trise en histoire, , 167 p. (lire en ligne).
  • François Mugnier, Marc-Claude de Buttet, poète savoisien (XVIe siècle), Extrait du t. XXXV des MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© savoisienne d’Histoire et d’ArchĂ©ologie, ChambĂ©ry, 1896. (chap. III, p. 92, intitulĂ© : Apologie de Marc-Claude de Buttet pour la Savoie contre les injures et calomnies de BartholomĂ© Aneau, Lyon, 1554.

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