Barrière Poissonnière
La barrière Poissonnière est une ancienne barrière d'octroi de l'enceinte des Fermiers généraux.
Destination initiale |
Élément du mur des Fermiers généraux |
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Architecte |
Pays | |
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Région | |
Commune |
Coordonnées |
48° 53′ 01″ N, 2° 20′ 58″ E |
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Situation
Le tracé du mur des Fermiers généraux.
Elle était située rive droite à Paris, en France, sur l'actuel boulevard de Rochechouart au niveau du boulevard de Magenta[1].
Origine du nom
Elle porte ce nom car elle était située à l'extrémité de la rue du Faubourg-Poissonnière.
Historique
Au XVIIe siècle, cet endroit qui était un lieu semé de jardins, de cabarets et de guinguettes était appelé « chemin de la Nouvelle-France ».
À cette époque, les habitations n'y abondaient pas à l'exception de petites maisons que l'on cachait le plus loin possible des regards indiscrets. En effet les grands seigneurs d'alors menaient une double vie ; ils avaient un hôtel particulier dans le quartier Saint-Germain-des-Prés où ils édifiaient le voisinage par leur dignité, leur luxe décent, leurs mœurs imposantes ; et à l'autre extrémité de Paris, dans un faubourg quelconque à deux pas d'une guinguette, adossée à un jardin maraîcher, était la modeste maison où s'engloutissait en folies toutes sortes d'héritages. Ainsi, par exemple, Charles de Bourbon-Condé, comte de Charolais, pair de France, gouverneur de Touraine, prince du sang : pour tout le monde, le monde officiel, il demeurait à l'hôtel de Condé ; mais pour les filles d'opéra et pour quelques débauchés, ses amis, il avait pour domicile réel un hôtel particulier, le château Charolais entre cour et jardin, vers le haut du chemin de la Nouvelle-France, devenu la rue du Faubourg-Poissonnière. Seulement, à l'hôtel de Condé on l'appelait « monsieur le comte de Charolais » tandis qu'au faubourg, on l'appelait familièrement « prince Charles », en le tutoyant.
Sur le plan de Verniquet, cette barrière est placée entre les rues du Faubourg-Poissonnière et Rochechouart. À l'extrémité de la première de ces voies publiques, on voyait seulement une porte indiquée sous le nom de « porte Sainte-Anne ».
Le lendemain du 10 août 1792, c'est près de la barrière Poissonnière, dans une vaste tranchée creusée à cet effet, que les 400 à 500 cadavres des Gardes suisses tués dans les escaliers, les cours et les jardins des Tuileries furent jetés pêle-mêle[2].
Cette barrière n'était au départ qu'une simple entrée, avec l'inscription « porte Sainte-Anne », sans aucune décoration. Toutefois, ce nom fut rapidement changé, par la population, en « barrière Poissonnière » jusqu'en 1815, date à laquelle elle prit le nom de « barrière du Télégraphe », car c'est par cette porte qu'on se rendait au télégraphe optique de Chappe sur le clocher de l'église Saint-Pierre de Montmartre.
En 1826, on construisit à l'entrée un pavillon à 4 colonnes surmonté d'une arcature évidée, qui n'offrait rien de remarquable, avec une entrée large de 4,15 mètres.
Jusqu'au environ de 1848, les environs de cette porte étaient un vaste espace désert appartenant au clos Saint-Lazare sur lequel l'hôpital Lariboisière fut construit. Le 23 juin 1848, la barrière Poissonnière fut l'enjeu de rudes combats entre les insurgés, barricadés dans les bâtiments, et les troupes gouvernementales.
Notes, sources et références
- « Paris en 1790 avec le mur des Fermiers généraux », paris-atlas-historique.fr.
- Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, Les 48 Quartiers de Paris, p. 196.
Bibliographie
- Alfred Delvau, Histoire anecdotique des barrières de Paris, p. 107-109.