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Barrage Grand Inga

Le barrage Grand Inga est un projet hydroélectrique sur le Congo en République démocratique du Congo. Il serait établi à proximité du site des chutes d'Inga dans la province du Bas-Congo, à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Matadi. Deux barrages, Inga I et Inga II existent déjà sur le site.

Barrage Grand Inga
Emplacement du barrage Grand Inga (en bas au centre), ainsi que les autres barrages d'Inga.
GĂ©ographie
Localisation
Coordonnées
5° 32′ 45″ S, 13° 33′ 25″ E
Objectifs et impacts
Statut
En projet
Carte

Il existe un autre projet pour un troisième barrage, dénommé projet Inga III, qui profiterait du site des barrages Inga I et Inga II. Le projet Grand Inga est d'une autre nature, puisque nécessitant d'importants travaux et investissements complémentaires à Inga I, II, et III.

Inga I, II, et III

Inga I, II, et III ont Ă©tĂ© ou devraient ĂŞtre construits en rive droite du fleuve, profitant du Nkokolo, une vallĂ©e sèche ancien lit du fleuve. Ses berges atteignaient, avant mise sous eau, 150 mètres de haut au niveau des chutes d'Inga, parallèles au site. Il est utilisĂ© pour alimenter en eau Inga I et Inga II, Ă©ventuellement Inga III.

Un barrage, le barrage de Shongo, a permis de mettre sous eau le Nkokolo. L'eau est captĂ©e Ă  10 kilomètres en amont du site du barrage Inga II, Ă  une altitude de 125 mètres, pour atteindre 115 mètres au niveau du bief alimentant les barrages Inga I et Inga II. Un canal d'une longueur de quelques centaines de mètres, situĂ© Ă  l'ouest du barrage Inga I (45 mètres de dĂ©nivelĂ©, 115-70 mètres), alimente le barrage Inga II (50 mètres de dĂ©nivelĂ©, 115-65 mètres). Un canal creusĂ© en amont des deux autres barrages permettrait d'Ă©tablir le barrage Inga III en contrebas des deux autres, et d'ainsi bĂ©nĂ©ficier d'un dĂ©nivelĂ© de 55 mètres (115-60 mètres). Les 3 barrages dĂ©velopperaient ainsi une puissance totale de 6 275 MW Ă  pleine puissance (Inga I et II fonctionnent actuellement Ă  environ 20 % de leur capacitĂ©, et Inga III n'existe pas encore)[1].Il devrait ĂŞtre emmenĂ© par Three Gorges Corporation (gestionnaire du gigantesque barrage des Trois-Gorges en Chine)

Grand Inga

Le barrage Grand Inga permettrait quant Ă  lui la constitution d'une centrale d'une puissance de 42 000 MW. Le projet prĂ©voit la construction d’un barrage en amont de la prise d’eau de Nkokolo, qui permettrait de gĂ©nĂ©rer une retenue d’eau Ă  une altitude de 200 mètres (contre 125 mètres actuellement au mĂŞme endroit) dans la vallĂ©e de la rivière Bundi, qui serait elle-mĂŞme barrĂ©e quelques kilomètres plus loin par un barrage au niveau de son confluent avec le Congo (actuellement Ă  45 mètres d’altitude). Entre la retenue d’eau et le fleuve, dĂ©sormais 155 mètres de dĂ©nivelĂ© sur le deuxième fleuve le plus puissant du monde. Une centrale construite lĂ  aurait une puissance de 39 000 MW, soit le double du potentiel du barrage des Trois-Gorges sur le Yangzi Jiang, pour un investissement et des coĂ»ts Ă©cologiques sensiblement moindres qu’aux Trois-Gorges, Ă  Assouan ou Itaipu.

In fine, le total du complexe des barrages d'Inga (parfois dĂ©nommĂ© lui-mĂŞme "Grand Inga") comprendrait quatre unitĂ©s de production, pour une puissance totale de 45 275 MW rĂ©partie comme suit :

  • Inga I (fonctionnant actuellement Ă  20 % de ses capacitĂ©s, 45 mètres de chute) : 351 MW
  • Inga II (fonctionnant actuellement Ă  20 % de ses capacitĂ©s, 50 mètres de chute): 1 424 MW
  • Inga III (en projet, 55 mètres de chute) : 4 500 MW
  • Grand Inga / centrale de la Bundi (en projet, 155 mètres de chute) : 39 000 MW

Le projet Grand Inga reste très incertain jusqu'en 2013 ; à cette date, l’Afrique du Sud s'engage à acheter plus de la moitié de la production d’électricité du futur barrage, et garantit ainsi une viabilité financière au projet. Toutefois, en 2016, la Banque mondiale suspend son financement, étant en désaccord avec le gouvernement congolais. En juin 2017, ce dernier désigne deux mandataires du projet : Grupo ACS et China Three Gorges Corporation[2].

En juin 2021, l'entreprise australienne Fortescue Metals Group est désignée par le gouvernement congolais pour réaliser, sur le mode du partenariat public-privé, le projet de barrage. L'investissement prévu est alors de 80 milliards de dollars. Le groupe australien envisage en effet de verdir ses activités, particulièrement en Afrique, avec des financements d'autres projets en Éthiopie et au Kenya. Le but du barrage est de produire non seulement de l'électricité pour le Congo, d'exporter une partie de la production au nord comme au sud, mais encore de produire de l'hydrogène vert ainsi que de l'ammoniac, exporté ensuite vers les pays européens[3].

Opposition au projet

Certains observateurs remettent en cause le projet pour son coût très élevé (estimé entre 80 et 100 milliards de dollars[4]) dans un pays connu pour sa corruption endémique, et qui risque donc de peu profiter à la population[5]. De plus, des milliers d'hectares de forêt seraient immergés, ce qui nuirait grandement à la biodiversité et aux écosystèmes locaux. Il est répondu en revanche que les dégâts liés au développement du projet seraient très largement moindres que les bénéfices dont pourrait en tirer une grande partie de l'Afrique subsaharienne[6].

Visualisation du projet du barrage Grand Inga

Le site actuel : Inga I, II et III
Le site en projet : Grand Inga.

Liens externes

  • Katembo - Photographies des sites d'Inga I et II en 2005.
  • Wikimapia - Image satellite du site

Voir aussi

Notes et références

  1. « Barrage Grand Inga, DR Congo », International Rivers, ? (consulté le )
  2. AFP, « Transaqua et Inga : le Congo à la croisée des eaux et des projets », Géo,‎ (lire en ligne).
  3. Gwladys Johnson Akinocho, « RDC : l’australien Fortescue choisi pour investir 80 milliards $ dans l’extension du Grand Inga (42 GW) », Agence Ecofin,‎ (lire en ligne).
  4. (fr) « Ces grands barrages hydroélectriques controversés »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
  5. (fr) « Grand Inga n’est–il qu’une grande illusion? », Terri Hathaway, International Rivers, (consulté le )
  6. En République démocratique du Congo, le rêve fou des mégabarrages Inga - Le Monde, le .
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