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Bantunani

Bantunani désigne selon les sources l'artiste franco-congolais afrofunk[1] - [2], fondateur du groupe Bantunani, Michel Nzau, ou le groupe de musique[3].

Bantunani
Michel Nzau, en 2010.
Biographie
Naissance
Pseudonyme
Bantunani, le dandy dansant, The afropolitan, kana kamfumu
Nationalité
Activité
Auteur, compositeur, interprète, producteur, informaticien, réalisateur
Autres informations
Label
Blackninja Publishing
Genre artistique
funk, blues, reggae, soul, rock, afrofunk, nurumba, afrogroove,afropop
Site web

Michel Nzau , parfois surnommé le "Dandy Dansant"[4], né le 15 mars 1976 à Kinshasa (RDC) est un auteur-compositeur-interprète, producteur et réalisateur franco-congolais. L'artiste aux treize albums studio[4] est reconnu tant pour ses talents de danseur, pour sa voix au timbre spécial, pour ses performances scéniques que pour l'engagement de certaines de ses chansons[5]. Sa musique est un mélange éclectique d'électro-funk, de soul, de reggae aux textes conscients et au groove dansant pour créer son propre style : l'afrofunk[6].

Bantunani est un artiste militant qui à travers son concept afropolitain[7] prône un monde sans frontières où la musique serait le vecteur des émotions, un langage universel au service de la paix et de l'amour.


Le nom Bantunani

La musique et le nom Bantunani contiennent une dimension spirituelle et historique. Le terme Bantu (bantu) qui est issu du lingala, signifie les hommes ou les humains, c'est le pluriel de mutu=un homme. Bantunani serait formé de "bantu" et de "nani", un pronom interrogatif qui signifie "Qui", selon le site L'Opinion Maroc[8].

La référence à la civilisation Bantu s'avère une manière artistique de perpétrer une histoire africaine, surtout congolaise, souvent méconnue. Le terme Bantu (en lingala, langue du Congo RDC) désigne aussi l’être humain dans son ensemble, l’humanité. L'artiste se réclame ainsi du Kibantu, pluriel de kimuntu[9], philosophie africaine (ce qui forme l'être ou l'être en devenir) qui se rapproche de la pensée de Nietzsche "Deviens ce que tu es" à qui il a consacré son troisième album AcousticFear (2012).

Biographie

Michel Nzau alias Bantunani vient de la banlieue de Kinshasa. À l’âge de six ans, il part en Europe. Il connaît d’abord le Portugal et l’Italie avant d’atteindre la France en décembre 1982. Sa famille s’installe alors à Limoges.

Après le baccalauréat, il poursuit d’abord des études de droit à la Faculté d’Orléans, puis s’oriente vers les nouvelles technologies de communication. Il se spécialise dans la sécurité informatique[10] et le système d’exploitation Linux[8].

En 2002, Il crée la société Vizualiz[8]. En 2005, il fonde son propre label musical Blackninja Publishing «dont la mission consiste en le développement de la plateforme artistique de Bantunani»[8].

Conçu en 2006 comme une plateforme créative autour des guitares, des musiciens, des artistes multimédia et des ingénieurs de son, Bantunani peut être comparé à une constellation où gravitent des volontés inventives au service de l’art, ce qui fait que la structure se voit modifiée à chaque projet. Chaque nouvel album évoque une nouvelle vie avec de nouveaux visages de musiciens qui viennent alors aux côtés du noyau dur repousser les limites de ce qu’il est convenu d’appeler l’afrogroove[11].

Engagement

Selon le matin.ma, Michel Nzau est «connu comme un artiste engagé» ; ainsi par exemple, dans «Coltan Rush» et «Kivustan» «il dénonce les violences sur les femmes comme arme de guerre»[12]. Il dénonce également l'exploitation abusive du sous-sol congolais dont la majeure partie du peuple ne bénéficie pas. La protestation trouve son apogée avec deux concerts parisiens au Comedy Club et à la Bellevilloise, à Paris. Cet engagement, qui dénonce les violences causées par les gisements de Coltan[13] au Kivu, trouve son expression dans les titres ColtanRush[14], «Kivustan» et Kinshasa Voice.

Selon Libération, les textes de Bantunani sont «socialement concernés»[15].

Cet engagement prend une forme pédagogique en 2018, lorsqu'en RDC, Bantunani crée le programme La Lettre Française, diffusée sur B One et la RTNC. Expérience sur laquelle il est revenu sur RFI dans l'émission "De vive voix" le 6 Juin 2022 et sur le désir d'une "Francophonie heureuse", à l'occasion de la sortie du single "Francofolie"[16].

Style musical

Se positionnant à la croisée des musiques africaines et noires américaines, tel un chaînon manquant entre Fela Kuti et James Brown, son courant musical renoue avec une acoustique affranchie des carcans worldmusique[17]. Selon Doc Pilot "L'artiste mélange les racines, bouscule les conventions, les recettes, pioche dans le patrimoine du dancefloor et de la tradition du glamour et de la technologie pour donner de la transe et de l'image à nos oreilles et nos yeux trop souvent blasés.On pense à James Brown; à Prince, à Funkadelic, à Tina"[18]

Bantunani est à " la croisée des musiques africaines et noires américaines" selon le site Afrik.com ; il chante dans différentes langues et considère ce plurilinguisme comme porteur d'un message humaniste[19].

«Moonkinjazz » (2019) est un opus qui fait intervenir des rythmes venant de la rumba, du jazz, de la pop musique[3].

Perspectives (2020) réunit le groove, le funk et la rumba congolaise à la musique gnaoua du Maroc[20].

« Superstar » (2021) est un single dans l'album éponyme qui mêle disco et transe voodoo[21].

Les deux titres « Next Generation » et « The Reality » (2022) associent électro-disco et beat West Coast «avec quelques relances trap»[22]. Selon Bantunani, « The Reality » emprunte au dub de DJ Kingston, au beat gangsta rap de la West Coast, au dancehall, au reggae, au trap[22].

Collaborations

L'ingénieur de son occupe une place centrale dans le processus de création de Bantunani et l'artiste cherche à s'entourer des plus grands noms : Sefi Carmel[23],James Auwarter[24], qui a notamment travaillé avec Kanye West[25], Sam Wheat[26]Jean-Loup Morette, figure des prestigieux Studios Davout[27], Bernie Grundman (en) (Thriller) et Bob Katz (en).

Aux cĂ´tĂ©s de ses musiciens historiques que sont Johnny Pululu (batteur et percussions), le Japonais Koshi Niwa (bassiste) et Umberto Luambo (guitariste)[28], Bantunani accorde une place prĂ©pondĂ©rante Ă  ses enfants qui depuis leur enfance baignent dans la musique. Elèves de l'Ă©cole de musique de Pont-Audemer, de l'INA (Kinshasa), de l'Ă©cole Normale de Mers-Sultan (Caablanca- Maroc), du conservatoire d'OrlĂ©ans depuis 2021, ils font une synthèse entre l'enseignement oral et Ă©crit de la musique. On retrouve Matteo Vuanda Nzau au piano et Ă  la basse, TĂ©rence Vuanda Nzau Ă  la batterie et Ă  la guitare et Maria Vuanda Nzau Ă  l'alto et au chant[29]. Dans le sillage de Bantunani, ils forment un groupe, The Mininani's. Leur single au titre Ă©ponyme "Mininani's" sort en 2018 dans l'album Musicalist. Ils apparaissent ensuite rĂ©gulièrement en featuring sur les albums Musicalist (2018), Moonkinjazz (2019), Perspectives (2020) et Cosmogony (2022).

Rumba Lounge, Discovering Nu-Rumba


En 2007, l'aventure musicale de Bantunani se concrétise à travers la gestation d'un premier opus, Rumba Lounge, Discovering Nu-Rumba, à la suite de la rencontre de plusieurs musiciens de la scène congolaise de Ménilmontant, tels Umberto Luambo, guitariste, neveu de Franco Luambo, Johnny Pululu ( batteur).

Ce premier album prend vie aux Studios Davout, grâce au soutien de Gilbert Castro (Rue Stendhal)[3].

Africanization

Sorti en 2010, le deuxième album de Bantunani confirme l'éclectisme musical de l'artiste et s'écarte de la Nu- Rumba. On retrouve ainsi une guitare manouche, du ragga ou du rock progressif selon les titres. Quant au titre de l'album, Africanization, l'artiste dans Jeune Afrique, l'associe à un processus qui consiste pour l'occident à reprendre et reproduire des modèles africains dans l'alimentation et les manières de vivre, non sans une certaine arrière-pensée que révèle le titre Coltan Rush[13] qui dénonce le pillage des ressources de la RDC[30].

Discographie

Albums studio

  • RumbaLounge, discovering nu-rumba (2008)[5] - [3]
  • Africanization (2010)[31] - [3]
  • Acousticfear, crĂ©puscule des idoles(2012)[3]
  • Intrigant (2013)[3]
  • Funky Spleen (2014), masterisĂ© par Bernie Grundman[32]
  • Promises (2014), masterisĂ© par Bernie Grundman[32]
  • Injur(e) 2014, masterisĂ© par Bernie Grundman[32]
  • The Man (2015), masterisĂ© par Brian Gardner[3]
  • Groovencio, futura-volume 1 (2016), enregistrĂ© et mixĂ© aux Studios Davout, masterisĂ© par Bob Katz[3]
  • Musicalist, 10 years of Groove (Socadisc / Nova MD) - (2018), MasterisĂ© par Bob Katz, Sefi Carmel, Big Mig[3]
  • MoonKinJazz (2019), enregistrĂ© entièrement Ă  Kinshasa - mixĂ© et masterisĂ© Ă  Londres, Chicago et New-york[3]
  • Perspectives (2021), enregistrĂ© entre Kinshasa, Casablanca, Londres et Paris - inspirĂ© de sonoritĂ©s gnawa et trance[20], l'album est le premier de la collaboration avec James Auwarter
  • Cosmogony (2022)[33]

Bibliographie

Références

  1. « De vive(s) voix - Musique: Bantunani, pour une francophonie heureuse et métissée », sur RFI, (consulté le )
  2. Nadia Ouiddar, LE MATIN, « Musique Nouvel album de Bantunani », sur Le Matin (consulté le )
  3. « La Star Afrofunk Bantunani à Casablanca », sur ALBAYANE, (consulté le )
  4. « Bantunani sort le titre Next Generation », sur tv5 monde,
  5. « Bantunani, groove engagé - Culture / Next », sur web.archive.org, (consulté le )
  6. Anne-Laure Le Jan, « le musicien franco-congolais veut faire d'Orléans la capitale de l'Afrofunk. », sur larep,
  7. BoB Barry, « rencontre avec Bantunani,l'afropolitain » [vidéo], sur de,
  8. Kenza AZIOUZI, « Bantunani : « Je vois la ville de Casablanca comme une ville majeure de l’Afrique, si ce n’est la capitale » », sur L'Opinion Maroc - Actualité et Infos au Maroc et dans le monde. (consulté le )
  9. Olivier Bidounga, « le kimuntu source de la sagesse Kongo » Accès payant, sur cairn info,
  10. « « Acousticfear » des Bantunani : bien plus que de la « world music » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  11. « bantunani », sur radiofrance.com,
  12. Nadia Ouiddar (N. O.) , LE MATIN, « Le Franco-Congolais Bantunani présente son album «Mookinjazz» », sur Le Matin (consulté le )
  13. « Coltan Rush du groupe Bantunani – Jeune Afrique – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  14. « « Coltan Rush » : La chanson qui dénonce la guerre au Kivu », sur Afrik/arabia (consulté le )
  15. Bouziane DAOUDI, « Bantunani, groove engagé », sur Libération (consulté le )
  16. pascal Paradou, « Musique: Bantunani, pour une francophonie heureuse et métissée », sur www.rfi.fr
  17. « bantunani », sur radiofrance,
  18. Doc Pilot, « L'incroyable Michel Nzau Bantunani », Parallèle (s),‎ , page 19 (lire en ligne [PDF])
  19. « Bantunani, cet afropolitain qui parcourt le monde en quête de mélodies », sur Afrik, (consulté le )
  20. AfricaNews, « Bantunani, entre panafricanisme, groove et "Perspectives" », sur Africanews, 2021-11-30cet11:47:18+01:00 (consulté le )
  21. « Le single « Superstar » de Bantunani, une communion entre la vie et la danse », sur Afrik, (consulté le )
  22. « Bantunani, le come-back », sur Afrik, (consulté le )
  23. (en) « SEFI CARMEL Biography », sur imdb
  24. Christophe Amany, « « Superstar, the disco night » de Bantunani feat. Dylaston & Vicko Tche, une belle invitation à la danse et à la vie », sur www.echosdafrique.net,
  25. (en) « James Auwarter », sur soundbetter
  26. (en) « sam wheat », sur soundbetter
  27. « studios davout », sur devenir ingéson
  28. « Concert. Michel Nzau Bantunani au bar « Rock Café », samedi 30 janvier »,
  29. Anne-Laure Le Jan, « Le musicien franco-congolais Bantunani veut faire d'Orléans sa "nouvelle capitale afrofunk" », sur www.larep.fr,
  30. Pierre Boisselet, « Bantunani, l’ouverture tous azimuts », sur www.jeuneafrique.com,
  31. « Couleurs tropicales - Le couleurs tropicales show - Invités : Bantunani », sur RFI, (consulté le )
  32. christophe, « L'épatant Michel Nzau », sur Le Site Des Musiques Métissées Et Urbaines., (consulté le )
  33. GBD, « bantunani Cosmogony », sur Gonzo Music,

Liens externes

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