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Banche (maçonnerie)

Une banche est un élément de coffrage d'abord utilisé dans la technique du pisé. Dans les travaux de bâtiment et travaux publics, on les utilise désormais principalement pour coffrer les murs de béton généralement armé. On parle alors de béton banché. Les banches peuvent être métalliques ou bien faites en bois (souvent contreplaqué avec une paroi glacée pour obtenir un béton avec un aspect bien lisse).

Banche métallique Maxi-Form Cotub de fabrication suisse, résistance à 100 kN pour un béton de type 4.1.

Histoire

Type de banches utilisées en Bresse au XVIIIe siècle pour des constructions en pisé.

Les banches de maçonnerie, nom apparu fin du XVIIe siècle, sont à l'origine des panneaux de planches d'environ m x m. Elles sont utilisées face à face pour mouler partie par partie un pan de mur épais.

On solidarise les panneaux avec des clefs, des pièces de bois posées en travers du mur montant, elles soutiennent les panneaux sur le mur. Ces clefs retirées laissent un « trou de clef ». Les panneaux sont maintenus à l'écart par des entretoises et des tirants de corde placés en haut des montants de panneau.

La banchée en construction rustique est faite avec du pisé ou un blocage de très petits moellons, de caillasse et mortier.

Les murs deviennent de plus en plus minces avec les progrès faits sur les ciments liants. Au début du XXe siècle, les premiers bétons au ciment artificiel, notamment les bétons de mâchefer ont été banchés de cette façon. Cette technique est considérée comme une manière moins noble que l'appareillage de pierre.

Les balèvres apparaissent, ce sont des coulures entre des planches disjointes et au raccord des banchées. Des nids d'agrégats qui se délitent avec le temps apparaissent si la banchée a été mal mise en œuvre. Et, dans l'autoconstruction, les petits bouts arrachés aux planches au décoffrage beaucoup trop tardif restent dans le mur.

Après les surfaces simplifiées des murs et les hauteurs d'étage diminuées qui ont été étudiés pour le logement populaire au début du XXe siècle, avec la standardisation de la décennie 1960, ces banches ont donné les coffrages dans la construction répétitive des voiles minces de béton. Les banches comportent des panneaux de pleine hauteur d'étage, utilisés par des ouvriers coffreurs qui apprennent à démouler sans désordre (en enduisant par exemple les panneaux de bois avec de l'huile de vidange qui laisse des traces grisâtres). Des tables moulantes sont fabriquées qui se servent ensuite de ces principes, sur un seul panneau horizontal, pour faire des planchers-dalles. La banche passe alors du panneau de bois à contreforts en bastaings à la banche métal avec des chandelles.

Le brut de décoffrage avec ses aspérités résiduelles qui s'impose dans la construction économique de l'après-Seconde Guerre mondiale peut devenir, en suivant les convictions de certains architectes une façon de bâtir esthétique, elle aboutit aussi à l'esthétique plus minutieuse des voiles préfabriqués qui ne portent pas les traces des débuts, celles des coups de masse donnés au décoffrage à la peau qui la reproduit.

Cette façon nouvelle de faire va laisser à l'écart la mise en œuvre de maçonnerie traditionnelle de blocs cimentés, et de construction de planchers de bois. Ce transfert de technique qui a influé énormément sur le paysage architectural est fait essentiellement à partir de l'ingénierie civile de construction des grands ouvrages, barrages, ponts et de la construction industrialisée de bâtiments d'usines.

Éléments constitutifs du coffrage

Le panneau proprement dit

Banches avec pieds, raidisseurs, échelles d'accès et passerelles intégrées.

Un panneau coffrant est toujours constitué des éléments suivants :

  • une peau (en bois, en composite ou en mĂ©tal) qui peut donner une forme de relief de façade au voile coulĂ© ;
  • des raidisseurs.

Il lui est souvent adjoint :

  • des pieds permettant la stabilitĂ© et le rĂ©glage ;
  • une passerelle permettant le bĂ©tonnage en sĂ©curitĂ© ;
  • une Ă©chelle d'accès Ă  la passerelle ;
  • diffĂ©rents boulons et pièces de liaison permettant la superposition et le raccordement entre panneaux.

Les autres éléments du coffrage

  • Les tiges de serrage en acier.
  • Les entretoises (ou gros de mur).
  • Les nĂ©gatifs : les rĂ©servations et les ouvertures sont rĂ©alisĂ©es au moyen de nĂ©gatifs en bois, en mĂ©tal, en rĂ©sine ou en polystyrène mis en place entre les banches avant le coulage. Dans le cas d'ouvertures, de baie, (portes, fenĂŞtres, trappes, grilles…), on parle de mannequins. Les nĂ©gatifs pour les rĂ©servations de petites dimensions sont souvent appelĂ©s « boites ». Il existe diffĂ©rents types de fixation des nĂ©gatifs, qui peuvent ĂŞtre aimantĂ©s ou soudĂ©s dans le cas de coffrage mĂ©tallique, vissĂ©s ou clouĂ©s pour les coffrages bois. La première solution ne dĂ©tĂ©riore pas les peaux.
  • Les lests de contreventement qui sont utiles pour la sĂ©curitĂ© du personnel de chantier lors des bourrasques.
  • Les Ă©tais tirant/poussant de contreventement.
  • Les compas.
  • Les aimants qui servent Ă  fixer les nĂ©gatifs ou les abouts sur les peaux de coffrage mĂ©tallique.

Mode opératoire pour réaliser un voile

Pose d'une banche métallique à l'aide d'une grue. On remarque une réservation pour une porte dans le coffrage.

Les banches sont généralement utilisées pour la construction de grands bâtiments car elles nécessitent des engins de levage (grues…) pour la manutention, sauf les banches manu-portables qui sont souvent utilisées pour les murs de soutènement ou les murs de soubassement dans le cas de maisons en demi sous-sol. Elles permettent un gain de temps et de qualité dans la réalisation de ces ouvrages.

Les voiles en béton banché sont soumis à un certain nombre de normes (voir le site de l'AFNOR, Association Française de NORmalisation, attention certaines normes sont payantes).

  • Clouer les talonnettes au sol (en suivant le tracĂ©, si le voile fait 20 cm d'Ă©paisseur les talonnettes feront 20 cm)
  • Mise en place de lests (2 lests par banche si banche isolĂ©e pour une hauteur de 2,80 m)
  • PrĂ©senter la première banche, la plomber sur le chant, puis sur la face coffrante
  • Assembler toutes les banches nĂ©cessaires
  • Après dĂ©grossissage de l'aplomb amarrage des stabilisateurs au lest
  • Mise en place des abouts de coffrage
  • Tracer le niveau d'un mètre et d'un laser
  • Tracer la position de l'arase du bĂ©ton
  • Tracer sur la banche la position des mannequins (s'il y en a)
  • Mise en place du (des) mannequin(s)
  • Huiler la (ou les) banche(s)(protĂ©ger les armatures en attente)
  • Mise en place des boites d'aciers Ă  dĂ©plier de type STABOX (c) (pour les reprises)
  • Mise en place des armatures (treillis soudĂ©s, chainage…), puis mettre en place les cĂ´nes sur les tiges (pour protĂ©ger les tiges lors du bĂ©tonnage)
  • Fermer le coffrage et serrer les tiges
  • VĂ©rifier l'aplomb et contrĂ´ler l'alignement
  • Coulage en vibrant le bĂ©ton pour le vider de l'air qui y pĂ©nètre
  • Après coulage, recontrĂ´ler aplomb et alignement
  • Positionner les attentes (si nĂ©cessaire)
  • Nettoyer les banches (après dĂ©coffrage)

Voici quelques Ă©tapes dans le cas de banches manu-portables (positionnables sans engin de levage)

  • Pose des talonnettes de 20 cm.
    Pose des talonnettes de 20 cm.
  • Pose de la 1re face de banche.
    Pose de la 1re face de banche.
  • Pose du treillis soudĂ©.
  • Pose de la 2e face de banche.
    Pose de la 2e face de banche.
  • Le voile est banchĂ©.
    Le voile est banché.
  • Coulage du voile avec du bĂ©ton prĂŞt Ă  l'emploi.
    Coulage du voile avec du béton prêt à l'emploi.
  • DĂ©coffrage du voile.
    DĂ©coffrage du voile.
  • Le voile en bĂ©ton est dĂ©coffrĂ©.
    Le voile en béton est décoffré.

Notes et références

    Annexes

    Articles connexes

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