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Aven du CaladaĂŻre

L'aven du Caladaïre est un gouffre situé sur la commune de Montsalier dans les monts de Vaucluse (plateau d'Albion), département français des Alpes-de-Haute-Provence. D'un point de vue hydrogéologique, cette cavité appartient au bassin versant de la fontaine de Vaucluse (Fontaine-de-Vaucluse, Vaucluse).

Aven du CaladaĂŻre
Puits d'entrée de l'aven du Caladaïre.
Localisation
Coordonnées
44° 02′ 08″ N, 5° 36′ 09″ E
Pays
Région française|Région
DĂ©partement
Massif
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
891 m
Longueur connue
1 850 m
PĂ©riode de formation
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Toponymie

L'aven ou le gouffre Ă©tait appelĂ© par les fermiers du voisinage « trou de l’ObĹ“uf Â». Le nom de gouffre du CaladaĂŻre a Ă©tĂ© donnĂ© en 1945 en raison des restes humains trouvĂ©s au fond du premier puits. Ces restes furent attribuĂ©s, par les habitants du pays, Ă  un cantonnier (caladaĂŻre en patois) disparu mystĂ©rieusement au siècle dernier[1].

Spéléométrie

La profondeur de l’aven du CaladaĂŻre est de 667 m, pour un dĂ©veloppement d'environ 1 850 m[2]. Toutefois, le dĂ©veloppement serait plutĂ´t compris entre 2000 et 3 000 m après intĂ©gration des rĂ©seaux des Rognons et du Monopoly explorĂ©s de 1984 Ă  1987.

GĂ©ologie

L’aven s'ouvre dans les calcaires du Barrémien.

Historique

En 1879, l’aven du CaladaĂŻre est pointĂ© sur la carte de Marius Bouvier. Les premiers repĂ©rages ont lieu en 1942 par les Éclaireurs de France (EdF) d’Apt, puis en 1944 Jean Marty et Pierre Servel d’Apt (Clan « Lei Collo Cremado Â», EdF) sondent l’aven Ă  -62 m. La cote -10 m est atteinte en 1945 par Jean Marty, les EdF et la SociĂ©tĂ© SpĂ©lĂ©ologique d'Avignon (SSA) atteignent la cote -220 en 1946, -313 en 1947, -470 en 1948, -487 en 1949[N 1]. La reprise des explorations intervient en 1964 avec la SociĂ©tĂ© SpĂ©lĂ©ologique d'Avignon (SSA) qui s’arrĂŞte Ă  -518, puis Ă  -640 en 1965 et touche le fond en 1966 Ă  la cote -667 m [3]. De 1975 Ă  1977, les spĂ©lĂ©ologues de Cavaillon, Vedène et Toulon dĂ©couvrent des prolongements par escalade. De 1984 Ă  1987, la SSA explore divers rĂ©seaux situĂ©s entre les cotes -170 et -320 m.

Traçages

MalgrĂ© un faible dĂ©bit, une coloration est tentĂ©e le 12 aoĂ»t 1966 Ă  la cote -445 m avec 50 kg d’uranine. Le colorant est sorti 92 jours plus tard Ă  la fontaine de Vaucluse[4].

Explorations

L’exploration de l’aven a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par des expĂ©ditions lourdes dont les temps de sĂ©jour sous terre ont atteint 145 heures en 1948 et près de 10 jours en 1949. L’exploration du 15 au 25 aoĂ»t 1949 reprĂ©sente le plus long sĂ©jour sous terre jamais effectuĂ© (231 heures consĂ©cutives), ainsi que le record fĂ©minin mondial de descente dans un gouffre (-487) par Geneviève Mazaud du clan Claude Sommer (Paris, EdF) qui faisait partie de l’équipe du fond avec un temps passĂ© sous terre de 222 heures[5].

Le record féminin de durée sous terre est porté à 269 heures en 1955 dans le gouffre du Caladaïre par Brigitte Léger du clan du Moulin Vert (Paris, EdF)[5].

Au cours de l’expĂ©dition de Pâques 1948, « une rupture d’agrès projeta un routier de 14 mètres de haut. Sa chute fut heureusement amortie par une flaque d’eau d’une vingtaine de centimètres, mais n’empĂŞcha pas celui-ci de se fracturer le bassin et un coude. La remontĂ©e fut extrĂŞmement pĂ©nible puisqu'elle dura 26 heures Ă  tirer ce malheureux, inconscient, grâce Ă  une piqĂ»re de morphine Â»[6].

Explorations des réseaux des Rognons (de -270 à -320 m) et du Monopoly (de -170 à -220 m) par la SSA entre 1984 et 1987[7].

Film

Les Éclaireurs de France y ont rĂ©alisĂ© un film : « Le gouffre du CaladaĂŻre et la grotte de Lombrives (35 et 16 mm) Â»[8].

La Société Spéléologique d'Avignon a réalisé un diaporama projeté le 14-4-1968 lors du XIe congrès régional du CSAPCAC[9].

Bibliographie

  • Parein R. & Languille A. (1981) - La Haute Provence souterraine. Contribution Ă  l’étude spĂ©lĂ©ologique du bassin d’alimentation prĂ©sumĂ© de la fontaine de Vaucluse. Chez les auteurs, 422 p.
  • Jean-Jacques Delannoy et Richard Maire, « Les grandes cavitĂ©s alpines. RĂ©partition et contexte hydrogĂ©ologique », revue Karstologia : revue de karstologie et de spĂ©lĂ©ologie physique de la FĂ©dĂ©ration française de spĂ©lĂ©ologie et de l'Association française de karstologie, vol. 3,‎ , p. 66 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Paul Courbon et RenĂ© Parein, Atlas souterrain de la Provence et des Alpes de Lumière. CavitĂ©s supĂ©rieures Ă  100 m de profondeur ou 1000 m de dĂ©veloppement des dĂ©partements suivants: Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes Maritimes, Bouches-du-RhĂ´ne, Var, Vaucluse (3e Ă©dition), La Ravoire, GAP, , 253 p., A4 (ISBN 2-7417-0007-9, prĂ©sentation en ligne), p. 10-19.

Notes et références

Notes

  1. En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.

Références

  1. Barone R. (1949) - Exploration du gouffre du Caladaïre. Ann. de Spél., t. IV, fasc. 1, pp. 11-13.
  2. Bigot Jean-Yves, « Spéléométrie de la France. Cavités classées par département, par dénivellation et développement. », Spelunca Mémoires n° 27,‎ , p. 160 (ISSN 0249-0544).
  3. « Société Spéléologique d'Avignon (SSA) A la découverte du monde souterrain » (consulté le )
  4. Saire J. (1967) - La coloration du gouffre du Caladaïre. Bull. de la S. S. Avignon, n° 5, p. 21.
  5. Choppy J. (1988) – Scoutisme et spéléologie. S. C. Paris edit., 46 p.
  6. Galerne J. (1948) – Le gouffre du Caladaire. Camping Plein Air, n° de mai, p. 25.
  7. Delabre D. & Gruneisen A. (1993) - Le Caladaïre et le réseau du Monopoly. Bull. de la S. S. Avignon, n° 11, pp. 13-15, 2 pl. h. t.
  8. Boulanger P. (1966) - Grottes et abîmes ou les ténèbres conquises. Nouvelles Editions Latines édit., Paris, 222 p.
  9. Société Spéléologique d’Avignon (1968) - Textes explicatifs concernant deux diaporamas et fournis par leurs auteurs. Actes du XIème Congrès spéléologique régional de Provence Côte d’Azur Corse, Carpentras, Pâques 68, C. S. P. C. A. C. édit., pp. 24-25, coupe h. t.

Voir aussi

Articles connexes

Autres liens

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