Auguste Letenneur
Auguste Letenneur (né le à Roncey, département de la Manche, où il est mort le [1]) est un marchand ambulant à l'origine de la construction d'un caveau de famille monumental au village de la Rousserie (commune de Roncey en Normandie).
Biographie
Auguste François Letenneur est né en 1832 dans une famille paysanne et modeste. Il est le troisième des sept enfants de Joseph Letenneur (1787-1859) et Sophie Le Royer (1799-1859). Sept enfants naîtront à la suite de son mariage en 1860 avec Henriette Basourdy (1842-1917)[2].
En 1855, il va travailler à Caen, où il pratique divers métiers avant de devenir marchand ambulant. Il revient dans son pays natal en 1870, et s'installe à Saint-Lô où le développement du chemin de fer lui permet de développer son commerce et de s'enrichir.
En autodidacte, Auguste Letenneur constitue une bibliothèque dans son domaine de la Rousserie. Il écrit des poèmes, et ses mémoires. Profondément croyant, il est ouvert aux interrogations métaphysiques, aux préoccupations d’ordre spirituel aussi bien que philosophiques.
Auguste Letenneur meurt en 1916, à la suite d'un accident agricole. Son épitaphe affirme qu'il « (...) fut un travailleur persévérant et sans reproche. »
Le « Mausolée Letenneur »
Dès 1900, Auguste Letenneur entreprend la construction d'un tombeau au domaine de la Rousserie, dans le Cotentin, qui doit être un lieu de rencontre pour ses descendants. Cet édifice est si grand et original qu'on le nomme le « Mausolée Letenneur », il est devenu un lieu touristique. L'ensemble est composé d’une crypte, d'une tour de vingt-trois mètres surmontée d'une terrasse, d'une salle à manger à l'étage, et de deux chambres pour les visiteurs et leur recueillement, munies de cheminées. La crypte héberge le tombeau du fondateur, ainsi que ceux de son épouse et de deux de ses enfants. Au premier étage de la tour se trouve une salle à manger.
Dans l'esprit de leur concepteur, ces bâtiments doivent être le symbole d’élévation de l’âme, et inciter à une réflexion sur la vie et son sens. Auguste Letenneur a apparemment surtout voulu exprimer le succès de son ascension sociale, et s'affirmer face aux autorités civiles et religieuses : sa tour devait être « plus haute que l'église ». Le maire aurait refusé que cet imposant monument soit édifié dans le cimetière.
Auguste Letenneur a construit lui-même dans le parc proche, à l’emplacement d’une source naturelle, une fontaine en pierre et en ciment qu'il a nommée « La Fontaine du Pucelage ». En forme de coquillage, elle symbolise le sexe féminin, source de vie. Un vase ouvragé et un pot de terre sont représentés de part et d'autre, qui expriment l’inégalité des hommes à la naissance[3].
Les lieux, dégradés par le temps, ont été cédés en 1993 par les héritiers à la commune de Roncey[4].
Notes et références
- Relevé généalogique sur Geneanet
- « Letenneur » (consulté le ), généalogie sur geneanet.org.
- Illustration de cette fontaine dans le livre de Pascal Lemare, mentionné dans la bibliographie.
- Sources : la présentation de Normandie héritage, et les pages de Pascal Lemare, mentionnés.
Voir aussi
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
- « Le mausolée du patriarche », in Pascal Lemare, Normandie insolite, éd. Christine Bonneton, coll. Le Guide, 2005 (ISBN 9782862533438)
Liens externes
- « Le Mausolée d’Auguste Letenneur » (consulté le ) sur normandie-heritage.com. Propose des photographies et reproduit un poème de Letenneur : « À la Rousserie ».
- Mariella Esvant, « Fred Vargas de retour au « lieu incertain » », (consulté le ) sur ouest-france.fr. Souvenirs de Fred Vargas, où il est écrit « Lentenneur » par erreur.
- http://www.cherbourg.maville.com/actu/actudet_-L-auteur-de-polars-Fred-Vargas-dans-la-Manche-_dep-689211_actu.Htm
- Le mausolée Letenneur : un monument incroyable, reportage du 13h de TF1 (29 octobre 2012).