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Aubry c. Éditions Vice-Versa

Aubry c. Éditions Vice-Versa inc. est une dĂ©cision de la Cour suprĂȘme du Canada dans laquelle celle-ci accorde des dommages et intĂ©rĂȘts Ă  Pascale Claude Aubry en raison de la publication d'une photographie d'elle-mĂȘme dans une revue sans qu'elle ne l'ait autorisĂ©.

Aubry c. Éditions Vice-Versa inc.
Description de l'image Supreme Court of Canada.jpg.
Informations
Titre complet Les Éditions Vice‑Versa inc. et Gilbert Duclos c. Pascale Claude Aubry IntimĂ©e
Références [1998] 1 R.C.S. 591 ; 157 D.L.R. (4th) 577 ; 78 C.P.R. (3d) 289 ; 50 C.R.R. (2d) 225
Date 9 avril 1998
Juges et motifs
MajoritĂ© L’Heureux‑DubĂ© et Bastarache (appuyĂ© par : Gonthier, Cory et Iacobucci)
Dissidence Lamer
Dissidence Major

Jugement complet

texte intégral sur csc.lexum.org

En 1988, Gilbert Duclos prend une photographie de Pascale Claude Aubry, sans lui demander l'autorisation, alors qu'elle est assise sur un escalier extĂ©rieur sur la rue Sainte-Catherine Ă  MontrĂ©al. Aubry dĂ©couvre au mois de juin de la mĂȘme annĂ©e qu'une photographie d'elle-mĂȘme est publiĂ© dans le magazine Vice Versa. Duclos avait cĂ©dĂ© gratuitement les droits de l'image au magazine. Le magazine a Ă©tĂ© publiĂ© Ă  722 exemplaires.

Aubry dĂ©cide donc de poursuivre en responsabilitĂ© civile Duclos et Les Éditions Vice-Versa inc. pour avoir une compensation pour le prĂ©judice qu'elle a subi. ÂgĂ©e alors de 17 ans, elle dit avoir Ă©tĂ© l'objet de raillerie de la part de ses amis Ă  la suite de la publication de la photographie.

DĂ©cision

La Cour suprĂȘme donne raison Ă  Aubry et accepte la dĂ©cision de la Cour supĂ©rieure qui ordonnait aux Éditions Vice-Versa inc. de verser 2 000 $ Ă  Aubry. La Cour accepte donc le principe que le photographe doit obtenir l'accord de la personne photographiĂ©e s'il veut publier sa photo[1].

La Cour apporte Ă©videmment des tempĂ©raments Ă  ce principe. Une personne dont la photo serait prise lors d'un Ă©vĂšnement d'intĂ©rĂȘt public, c’est-Ă -dire une personne se retrouvant momentanĂ©ment sous les feux de la rampe, ne pourrait revendiquer son droit Ă  l'image. De la mĂȘme façon, une personne jusqu'alors inconnue se retrouvant impliquĂ©e dans une affaire du domaine public (un procĂšs important, un Ă©vĂšnement Ă©conomique majeur, etc.) ne saurait se prĂ©valoir de son droit Ă  l'image. Enfin, pour toute personne figurant de façon accessoire sur une photo (pensons Ă  une photo d'un monument ou d'un paysage), la Cour dit que la personne fera partie du dĂ©cor et ne verra pas son droit violĂ©.

Effets de la décision

Les regroupements de photographes et photojournalistes ont fait Ă©tat d'un potentiel « effet de refroidissement » sur la pratique artistique et journalistique de la photographie Ă  cause de cette nouvelle exigence. Nombreux sont ceux qui se sont plaint qu'une telle dĂ©cision aurait pour consĂ©quence d'enlever toute spontanĂ©itĂ© Ă  l'art photographique et empĂȘcherait les photographes de croquer des sujets sur le vif. À cela, certains ont pu dire que rien n'empĂȘchait un photographe de prendre des photos et tenter d'obtenir le consentement du sujet a posteriori. De plus, pour l'artiste, la mince possibilitĂ© que le sujet dĂ©couvre que son image a Ă©tĂ© publiĂ©e l'emporte sur le coĂ»t d'une potentielle poursuite.

Paradoxalement, la photo publiĂ©e qui a portĂ© prĂ©judice Ă  la personne est aujourd'hui du domaine public parce qu'elle a Ă©tĂ© donnĂ©e comme preuve Ă  la Cour suprĂȘme du Canada.

Notes et références

  1. Radio-Canada, « L'affaire Gilbert Duclos : à qui appartient une image? », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )

Liens externes

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