Attentats de la Course de l'espoir

Un total de 483 athlètes venus du Cameroun et de l’étranger participaient à la Course de l’espoir, cette compétition de près de 42 km consiste à gravir le mont Cameroun, la plus haute montagne du pays. L’édition de cette année était marquée par la célébration des cinquante ans de cette compétition lancée en 1973[2], sur fond d'un conflit qui oppose depuis fin 2017 l'armée camerounaise à des groupes armés séparatistes, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

Le conflit a fait plus de 6 000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG). Les deux béligérants étant régulièrement accusés par les ONG internationales et l’ONU de crimes contre les civils[3].

La fréquentation de la course baisse à partir de 2017 en raison du conflit[4] - [5].

Les deux premières explosions ont lieu aux alentours de 7 h 15 aux carrefours Biaka et Bonduma, peu après le départ de la course. Certains athlètes sont blessés par les explosions, plusieurs victimes ont été enregistrées au total, parmi elles, un athlète de nationalité gabonaise, âgé de 18 ans, qui a été hospitalisé. Après l'explosion survenue au quartier Bonduma, quatre spectateurs dont un enfant de trois ans ont été hospitalisés[6].

Une troisième explosion a lieu, suivie d'une quatrième à l'arrière du Molyko Omnisport Stadium où se déroulent les festivités de la Course de l'espoir[7], l'une des bombes, était dissimulée dans une vieille voiture sur le parcours des athlètes. Malgré ces incidents, la course a néanmoins pu se poursuivre[8].

Le bilan initial fait état de 18 blessés, parmi lesquelles un athlète et 17 spectateurs dont trois enfants[9] - [10]. Le 28 février 2023, une femme grièvement blessée meurt à l'hôpital trois jours après son admission[11].

Les Forces de défense de l'Ambazonie (FDA), la branche armée du Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (AGovC) et l'un des principaux groupes armés séparatistes actifs en régions anglophones du Cameroun revendique ces attentats sur la messagerie WhatsApp précisant que leur « cible principale était les forces d'élite camerounaises qui assuraient la sécurité des athlètes »[12]. Le groupe armé a toutefois « regretté que des civils aient été blessés » et affirme tout de même qu'« ils continueront à combattre les militaires où qu'ils se trouvent jusqu'à ce qu'ils aient libéré leur territoire »[13].

• États-Unis - L'ambassade des États-Unis au Cameroun a condamné les attentats comme tout « acte de violence » et a souhaité aux personnes blessées dans l'attaque « un prompt rétablissement »[14].

• Royaume-Uni - Le Haut-commissaire britannique au Cameroun, Christian Dennys-McClure affirme que « le Royaume-Uni condamne les attentats à la bombe perpétrés hier contre les civils lors de l'acension du Mont Cameroun à Buea » rappelant que « les civils ne devraient pas être une cible et les droits de l'homme devraient être respectés »[15].

À la suite des attentats, la Brigade d'infanterie motorisée (BIM) de Buéa lance le 3 mars 2022, une opération contre les séparatistes dans le village de Matoh. La BIM a attaqué un camp séparatiste dirigé par le « Général Black Rapen », selon des sources de la région. Selon une source sécuritaire, l'armée a détruit un atelier de fabrication d'engins explosifs improvisés au cours de l'opération. Six de ces engins ont été récupérés. Le chef de ce groupe se serait échappé tandis que plusieurs de ses hommes ont été arrêtés. Cependant, parmi les hommes arrêtés figurent plusieurs civils.

Aucune communication n'a été faite sur cette opération et l'armée n'indique pas si la milice attaquée est impliquée dans les attentats[16].