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Assyriens en Arménie

Les Assyriens en Arménie (en arménien : Ասորիներ, Āsōrīnēr) constituent la troisième minorité ethnique du pays, après les Yézidis et les Russes. Selon le recensement de 2011, il y a 2 769 Assyriens vivant en Arménie, et l'Arménie abrite certaines des dernières communautés assyriennes survivantes dans le Caucase[1]. Il y avait 6 000 Assyriens en Arménie avant la dissolution de l'Union soviétique, mais en raison des difficultés économiques de l'Arménie dans les années 1990, la population a été réduite de moitié, car beaucoup ont émigré[2].

Assyriens en Arménie
Description de cette image, également commentée ci-après
Église assyrienne saint Cyrille à Dimitrov (Ararat).
Populations importantes par région
Arménie) 2 769 - 6 000
Autres
Religions Très majoritairement, le Christianisme

Histoire

Premières migrations au XIXe siècle

Enfants tenant les drapeaux assyriens et arméniens à Erevan.

La population assyrienne d'aujourd'hui en Arménie est pour la plupart descendante de colons arrivés au début du XIXe siècle pendant la guerre russo-persane (1826-1828), lorsque des milliers de réfugiés ont fui leur patrie dans les régions autour d'Ourmia en Perse. Au début du XXe siècle, beaucoup viennent de ce qui est aujourd'hui le sud-est de la Turquie, en particulier de la région de Hakkari, où il était courant d'avoir des Assyriens et des Arméniens vivant dans les mêmes villages. Les Assyriens, comme leurs voisins arméniens, ont souffert lors des génocides commis par les Jeunes-Turcs et Mustafa Kemal Atatürk, au cours desquels environ 750 000 Assyriens ont péri[3].

La période de la première république (1918-1920) et la période soviétique (1920-1991)

Alors que de nombreux Arméniens fuient l'Anatolie pour ce qui est aujourd'hui l'Arménie, de nombreux Assyriens suivent également, la citant comme le seul « havre chrétien » de la région, bien que beaucoup aient également fui vers la Géorgie (voir Assyriens en Géorgie). Tout au long de l'histoire, les relations entre les Assyriens et la majorité arménienne ont tendance à être très amicales, car les deux groupes pratiquent le christianisme depuis l'Antiquité et ont souffert de persécutions sous les dirigeants musulmans et soviétiques. Las assyriens sont dans un premier temps reconnue par les autorités soviétiques comme une nation pleine « les Aïssors »[4]. Ces derniers possèdent en effet leurs groupes de danses, de musique et de théâtre[4]. Si les premières années du régime soviétique se montrent relativement positives, les années du stalinisme vont se révéler être une période noire. L'athéisme d'État choque considérablement les assyriens, du fait de leur profond attachement à l'église nestorienne[5]. De plus, l'alphabet syriaque est considéré comme « archaïque » et est remplacé par un alphabet cyrillique puis par un alphabet latin plus « adapté » pour finalement revenir au cyrillique[6]. Enfin, les assyriens sont également victimes de déportations sous le prétexte de « collaboration avec les Dashnaks » (parti politique arménien anti-communiste) [7].

En 2020, au milieu de la guerre du Haut-Karabakh, de nombreux Assyriens d'Arménie se sont portés volontaires pour se battre pour la défense du Haut-Karabakh contre l'Azerbaïdjan[8]. Plusieurs chaînes de télévision assyriennes viennent ensuite en Arménie pour se renseigner à propos de la guerre et parler aux familles assyriennes qui ont perdu leurs fils pendant celle-ci[9].

Distribution

Un panneau multilingue (arménien, assyrien, russe) à l'entrée d'Arzni.

La population assyrienne en Arménie est principalement rurale. Sur 3 409 Assyriens en Arménie, 2 885 (84,6 %) sont ruraux et 524 (15,4 %) urbains en 2015[10]. Selon la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l'Europe, il y a quatre établissements ruraux avec une importante population assyrienne:

  1. Arzni dans la province de Kotayk - Assyriens et Arméniens
  2. Verin Dvin, Province d'Ararat - Assyriens et Arméniens
  3. Dimitrov, Province d'Ararat - Assyriens et Arméniens
  4. Nor Artages dans la province d'Armavir - Assyriens, Arméniens et Yézidis

Culture

Mémorial du génocide assyrien, Erevan.

Les Assyriens ont réussi à la fois à s'intégrer à la société arménienne et à maintenir leur propre identité ethnique, car il existe des classes enseignant la langue syriaque. La plupart des Assyriens du pays parlent également couramment l'arménien et le russe. Les Assyriens d'Arménie appartiennent aujourd'hui principalement à l'Église assyrienne de l'Est, mais il existe également une petite communauté appartenant à l'Église catholique chaldéenne. Ils travaillent principalement dans les domaines du jardinage, de l'agriculture et de la viticulture. Il existe de grandes communautés assyriennes dans la région de Verin Dvin et Dimitrov de l'Ararat Marz, et Arzni du Kotayk Marz. Il existe un centre de jeunesse assyrienne dans la capitale arménienne, Erevan.

En 2003, la communauté a créé le Centre assyrien BetNahrain, un club qui promeut l'étude et la diffusion de la langue, de la culture, de l'histoire et des traditions assyriennes auprès du grand public[11].

Éducation

Il existe quatre écoles publiques qui dispensent des cours en assyrien :

  1. Le lycée du village de Verin Dvin (250 élèves en 2008)
  2. L'école secondaire du village d'Arzni (114 élèves en 2008)
  3. L'école secondaire du village de Dimitrov (68 élèves en 2008)
  4. Alexandre Pouchkine, huitième Lycée d'Erevan (8 élèves en 2008)

Bibliographie

  • Naby (Eden). Les Assyriens d'Union soviétique. In: Cahiers du monde russe et soviétique, vol. 16, n°3-4, Juillet- Décembre 1975. pp. 445-457.
  • Joseph Yacoub (et Claire Yacoub). Oubliés de tous, les Assyro-Chaldéens du Caucase; éditions du Cerf Paris, 2015

Voir également

Références

  1. Tour Armenia: Assyrians
  2. In his own autobiography, titled "OPEN", Andre Agassi consistently identifies his father as Armenian, and his mother (Betty Dudley) as an American from Illinois.
  3. Joseph Yacoub, La question assyro-chaldéenne, les Puissances européennes et la SDN (1908-1938), 4 vol., thèse Lyon, 1985, p.156
  4. Yacoub, Joseph, 1944-, Oubliés de tous : les Assyro-Chaldéens du Caucase, Les éditions du Cerf, (ISBN 978-2-204-10044-1 et 2-204-10044-7, OCLC 1203498614, lire en ligne), page 209
  5. Kolarz, Walter., Les colonies russes d'Extrême-Orient, Fasquelle, (OCLC 7045600, lire en ligne)
  6. Marogulov, Q. I., 1901-1937., Grammaire néo-syriaque pour écoles d'adultes (dialecte d'Urmia), [par] Q.I. Marogulov. Traduit du néo-syriaque par Olga Kapeliuk. Préface de H.J. Polotsky., Librairie Orientaliste Paul Geuthner, (ISBN 2-7053-0086-4 et 978-2-7053-0086-9, OCLC 31465482, lire en ligne)
  7. Yacoub, Joseph, 1944-, Oubliés de tous : les Assyro-Chaldéens du Caucase, Les éditions du Cerf, (ISBN 978-2-204-10044-1 et 2-204-10044-7, OCLC 1203498614, lire en ligne), page 214
  8. « Հայաստանի ասորական համայնքը՝ Արցախի կողքին », CivilNet, (consulté le )
  9. « Live report from Armenia », assyriatv.org, (consulté le )
  10. COE - Ethnic minorities in Armenia
  11. « BetNahrain - Assyrian Center in Armenia » [archive du ] (consulté le )

Liens externes

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