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Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes

L'Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev), fondée en 1979, est une association interprofessionnelle et un lobby regroupant les principaux acteurs de la filière viande bovine.

Histoire

Interbev est créée en 1979 à partir de dix familles professionnelles du secteur bovin. Par agrégations successives de différentes familles, elle est devenue une interprofession multi-espèces (ovins, équins, caprins, veaux)[1]. La création de la section caprine, en 2014, fait suite une mission de conseil du CGAAER permettant l'accompagnement de la filière caprine dans la constitution d'une structure interprofessionnelle dédiée à la viande[2].

Elle prend la suite d'autres associations interprofessionnelles de la filière bétail-viande, comme l'Association générale des producteurs de viande (AGPV), créée en 1928 et très influente dans les années 1930, ou l'Union nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (UNIBEV), créée en 1949[3] - [4].

RĂ´le

Son rôle est de défendre et de valoriser les intérêts communs de l'élevage et des activités industrielles, artisanales et commerciales de la filière.

Organisation

Gouvernance

Interbev est composée de 21 organisations professionnelles. Elle est organisée en cinq sections : bovine, veau, ovine, caprine et équine ; elles-mêmes composées de quatre collèges : production, mise en marché, abattage commerce de gros transformation et distribution.

Les familles professionnelles composant les quatre collèges de l’interprofession sont les suivantes :

  • Production : FNB, FNO, FNC, FNEC, ConfĂ©dĂ©ration paysanne, Coordination rurale ;
  • Mise en marchĂ© : Coop de France, FFCB, FMBV, ELVEA, SDVF, Section des associations d’éleveurs ovins ;
  • Abattage commerce de gros transformation : FNEAP, FNICGV, Culture viande, Coop de France, CFBCT, COOPBOF, CNTF ;
  • Distribution : CFBCT, CNTF, FCD, FBHF, Restau’Co;

Interbev comporte également 20 comités régionaux réunis au sein du collège régional.

Financement

Interbev prĂ©lève une cotisation pour son fonctionnement sur les animaux vivants exportĂ©s, ainsi que sur les viandes bovines, ovines et chevalines. Elle perçoit, en 2010, des contributions volontaires obligatoires auprès des professionnels du secteur Ă  hauteur de 35 469 000 euros[5].

Engagements

En octobre 2017, le président de la République a demandé aux interprofessions d'élaborer des plans de développement et de transformation des filières agricoles et agroalimentaires. Interbev a remis au ministre de l'Agriculture ses plans de filière (viande bovine, veau, viande ovine, viande caprine, filière équine) en décembre 2017[6].

Les différents plans de filière d'Interbev se réfèrent à la démarche de responsabilité sociale collective, encadrée par la norme ISO 26000. Elle vise à l'amélioration continue des pratiques de production et de consommation de viande sur les enjeux de l'environnement, de la protection animale et de la nutrition-santé[7]. Interbev place au cœur de ses plans de filières le développement des viandes bio, avec comme principal objectif le doublement de la production à l'horizon 2022[8].

Activités

Communication

Interbev est à l'origine de la campagne "Naturellement Flexitariens"[9]. L'association détourne le sens du terme flexitarien, en excluant toute idée de réduction de la consommation de viande[10].

Interbev est également à l'origine de la création du Centre d'information des viandes (CIV)[11].

La campagne de communication d'Interbev, menée en 2018 en direction des femmes, et qui mettait en scène une pseudo-institutrice et blogueuse, est stoppée après une enquête de L214[12].

Selon Greenpeace, la communication controversée d'Interbev « dans toutes les sphères de la vie publique et privée » vise à influencer à la fois les professionnels de santé, les élèves et enseignants, le grand public et les institutions publiques comme le Conseil national de la restauration collective[13] - [10] - [14]. Selon Télérama, la communication d'Interbev à destination du public scolaire a pour effet « d'invisibiliser l'élevage industriel, les cages et les concentrations d'animaux », avec un grand nombre de ressources « pédagogiques »[15].

Lobbying

Pour l'annĂ©e 2021, Interbev dĂ©clare Ă  la Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique exercer des activitĂ©s de reprĂ©sentation d'intĂ©rĂŞts pour un montant compris entre 200 000 et 300 000 euros[16].

Interbev est par ailleurs inscrite depuis 2013 au registre de transparence des reprĂ©sentants d'intĂ©rĂŞts auprès de la Commission europĂ©enne. Elle dĂ©clare en 2022 pour cette activitĂ© des dĂ©penses d'un montant compris entre 200 000 et 300 000 euros[17] - [18].

Interbev, « lobby de la viande »[12] adresse régulièrement aux élus des lettres ouvertes[19] et courriers pour soutenir la consommation de viande dans les cantines scolaires[20].

Notes et références

  1. « Les interprofessions : rapport du CGAAER sur Interbev », sur agriculture.gouv.fr, (consulté le )
  2. « CGAAER : Rapport de la mission d'accompagnement de la filière caprine dans la constitution d'une interprofession », sur ladocumentationfrancaise.fr, (consulté le )
  3. Alain Chatriot, Organiser les marchés agricoles, Paris, Armand Colin, , 281 p.
  4. « Débats et tâtonnements dans l'organisation du marché de la viande en France (1931-1953) »
  5. « Cartographie de la fiscalité affectée, selon le périmètre retenu pour le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (2007-2013) - data.gouv.fr », sur data.gouv.fr (consulté le ).
  6. « #EGalim - Les plans de filières », sur agriculture.gouv.fr,
  7. « Le plan de la filière viande bovine en 10 points clé », sur www.reussir.fr/, (consulté le )
  8. « Interbev et Inaporc s'engagent pour le développement des viandes bio », sur web-agri.fr, (consulté le )
  9. « Le flexitarisme n'est pas une fin en soi », sur www.slate.fr, (consulté le )
  10. Mathilde Gérard, « De l’école aux cabinets médicaux, les stratégies d’influence des « lobbys de la viande » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Les défenseurs de la viande mettent les bouchées doubles », sur .lexpress.fr, (consulté le )
  12. Sarah Finger, « Les femmes dans le viseur de la fédération », sur Libération.fr, (consulté le )
  13. « Publicités, influence sur le corps médical ou dans les écoles : Greenpeace dénonce le poids des lobbies des industriels de la viande », sur Franceinfo, (consulté le )
  14. Sarah Finger, « Les lobbys de la viande ont les crocs », sur Libération, (consulté le )
  15. Marc Belpois, « Des lobbies et des lardons : comment la filière de la viande s’invite dans les écoles », sur Télérama, (consulté le ), p. 26-28
  16. « Fiche Organisation « Haute Autorité pour la transparence de la vie publique », sur www.hatvp.fr (consulté le )
  17. « Registre de transparence », sur europa.eu (consulté le )
  18. (en) « Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (INTERBEV) | LobbyFacts Database », sur lobbyfacts.eu (consulté le )
  19. Interbev, « INTERBEV se mobilise auprès des maires de France et des professionnels de la commande publique pour les aider dans leurs approvisionnements en viande », Communiqué de presse,‎ (lire en ligne)
  20. « Etude du lobby de la viande », sur http://master-iesc-angers.com/, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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